« Vous êtes la merde de ce Monde prête à servir à tout. »
Fight Club, comme vision sainte
Jef Costello
English original here
Je suis le singe de l’espace le plus dévoué de Jack
J’ai hésité à écrire un essai sur Fight Club pendant quelque temps, puisque cela signifierait le viol des deux premières règles du Fight Club. Mais je ne peux plus rester silencieux plus longtemps. Et j’ai beaucoup de choses à dire. Donc préparez vous une cafetière et passez une heure avec moi. Je promets que cela vaudra la lecture.
Fight Club a maintenant remplacé Network (1977) en tant que mon film favori. Ce n’est pas parce que Fight Club est un meilleur instant de cinéma, ni « le plus grand film de tous les temps. » C’est parce que Fight Club me parle d’une manière qu’aucun film ne fait. Je l’ai regardé un nombre de fois innombrables avec des gens innombrables de toutes conditions (cela semble aller particulièrement bien avec de la Jägermeister). Ce film s’adresse à mes problèmes et les problèmes de l’âge ; il parle à mes insatisfactions et à mes désirs les plus profonds ; et propose (ou au moins semble proposer) beaucoup des bonnes solutions à ce qui nous fait souffrir (bien que, comme je l’expliquerai, il y a une lacune majeure dans l’idéologie du film).
Fight Club a la capacité de m’inspirer comme aucun autre film. Si je me sens mal, déprimé et découragé par « les événements d’aujourd’hui » ou par ma propre incapacité de mettre la merde de ma vie en perspective, une vision à une heure tardive de Fight Club est suffisante pour me remettre sur pied et restaure mon sens de « la mission. » D’une certaine manière, je dois admettre que je me sens légèrement mal à l’aise de cela. Après tout, Fight Club est (je pense) un film dédié pour une audience beaucoup plus jeune. Dans beaucoup d’aspects son esthétique appartient beaucoup plus au présent. Et ne perdons pas de vue du fait qu’aussi grand que ce film est, c’est un produit d’Hollywood. Je suis un homme très cultivé. J’ai lu beaucoup de travaux importants dans le canon Occidental. Comment un film d’Hollywood récent (avec Brad Pitt mon dieu!) peut être aussi important pour moi ? Et çà l’est cependant. Et je m’en moque.
Je suis aussi loin d’être le seul. Ce film a touché une corde sensible chez de nombreux jeunes hommes. Il a probablement été responsable du recrutement de plus de jeunes pour des académies d’arts martiaux qu’aucune vidéo à la demande de l’UFC. (L’un de mes meilleurs amis a essayé de m’intéresser au jiu jitsu brésilien – dans lequel il est maintenant une ceinture marron – en me disant « c’est comme dans Fight Club ! ») Notez que j’ai parlé jusqu’à maintenant qu’à des hommes, parce que si il y a jamais eu de sujet plus « couillu, » Fight Club est de ceux là. Fight Club a maintenant surpassé les Trois Stooges (groupe de comiques américains spécialisés dans le vaudeville) comme le moyen le plus efficace de pousser les femmes à sortir du salon. Dans les termes de notre lutte contre le monde moderne (voyez ma déclaration d’intention ici) Fight Club est le travail artistique des cinquante dernières années – et le seul travail artistique construit exclusivement vers les hommes. Mais afin de changer le monde l’on doit toujours faire appel, d’abord aux hommes.
Vous aurez remarqué dans tout ce qui précède que j’ai seulement parlé du film Fight Club, pas du roman. Il y a deux raisons à cela. Un, Fight Club appartient à une groupe d’adaptations cinématographiques de romans qui ont presque éclipsé totalement leur source originelle. Si je mentionne Autant en Emporte le Vent, pensez vous au film ou au roman ? Considérez le Magicien d’Oz. Et considérez James Bond : personne ne lit plus Fleming. Donc en écrivant sur Fight Club pour les lecteurs de Counter Currents c’est le film, essentiellement, que je dois traiter.
Deuxièmement, le film bonifie le livre de nombreuses manières significatives. Rien de cela n’est fait pour trahir soit le roman ou son auteur, Chuck Palahniuk. En fait, on peut réellement parler du film et du roman ensemble, parce que bien que le film ne se départisse du roman de quelques manières que ce soit, pour la majeure partie il le suit très fidèlement. (Un nombre important de la narration en voix-off d’Edward Norton est tiréee directement du texte .) Sans Palahiuk il n’y aurait pas de film Fight Club, et donc nous devons tous nous incliner devant son génie. Cependant, comme je le discuterais plus tard, son génie est ‘une espèce très particulière et problématique.
Et cela m’amène à une question très importante, que je dois indiquer à l’avance : je ne suis absolument pas intéressé par ce que Palahniuk a dit à propos de ce roman, ou sa version cinématographique. Les raisons pour cela ont à voir avec le génie particulier et problématique j’en parlerai (je le promets) plus tard. Pour l’instant, j’invoquerai simplement la thèse infamante de « mort de l’auteur » de Roland Barthes : le texte signifie plus que ce que les auteurs pensent qu’ils signifient, et les intentions ou la compréhension personnelle de son travail d’un auteur n’est pas l’interprétation absolue. Je ne suis aussi pas le moins du monde intéressé par ce que le réalisateur David Fincher ou le scénariste Jim Uhl pensent de leur film. (Je leur dirai ce qu’il signifie, merci).
Je suis la tumeur de Jack
Aucun long résumé de l’intrigue n’est nécessaire. Je ferai le pari que virtuellement tout le monde lisant cette critique – et pratiquement tout le monde lisant ce site web – a vu Fight Club. Le personnage central dans à la fois le roman (qui est reconnaissable à l’emploi de la première personne) et du film n’est pas nommé initialement. Et pour garder les choses simples nous ne pouvons pas commencer en l’appelant par le nom dont nous apprenons plus tard qu’il est le sien. Le scénario le nomme comme « Jack » en référence à des séries de brefs livres d’anatomie qu’il découvre, portant des titres tels que « Je suis le colon de Jack. » (Dans le roman, c’est Joe. »)
Notre ami est le Dernier Homme. Il travaille comme un « coordinateur de rappel » pour une grande compagnie de voiture, non nommée et il vit le rêve Américain. « Lorsqu’il ne travaille pas, il passe son temps dans son appartement climatisé et bétonné ( à Wilmington, Delaware – bien que le film ne fasse que quelques allusions à cela) bourré de meubles, de couettes IKEA. Il les a tous : les chemises Calvin Klein, les chaussures DKNY, les cravates AX. Et absolument rien d’autre. Si ce film avait été fait (ou le roman écrit ) plus récemment il est évident qu’une large portion des soirées de Jack, et des jours de congé, aurait été passé à regarder du porno sur Internet et à se masturber. (Désolé, les gars, Est-ce que cela ressemble à quelque chose proche de chez vous?)
Jack dit « Je parcourais les catalogues et me demandais, « Quel sorte de set de table me définit en tant que personne ? » Mon Dieu, j’ai fait exactement la même chose. J’ai passé beaucoup d’après-midi à écumer les magasins IKEA pensant « Est ce le genre de canapé qu’une personne comme moi aurait ? » Ou pire encore, « Qu’est ce que je dis de moi-même en achetant cette descente de lit ? »
Fight Club fait un travail merveilleux en faisant passé la stérilité absolue de cette vie moderne – surtout la façon dont elle essaye de dissimuler son odeur par le parfum de la supériorité morale. Jack achète « des lampes Rislampa faite en papier écologique, » et « des verres avec de petites bulles et des petites imperfections. Preuves qu’ils ont été faits par des gens honnêtes, simples et travailleurs de… Dieu sait-où. » Et, bien sûr, il y a les atroces et flagorneurs groupes de soutien où on parle de tous les termes de façon euphémiques, quiconque souffre est « héroïque, » et chaque mort est une « tragédie. »
Et partout, il y a la vulgarité oppressante d’un monde de l’entreprise très réglementé et homogénéisé. « Quand l’exploration spatiale montera en puissance, ce seront les entreprises qui nommeront tout. La Galaxie IBM. La Galaxie Microsoft. La planète Starbucks. » (Bien sûr, il semble maintenant que le rêve de la conquête spatiale a simplement été abandonné en silence. Peut-être est-ce une bonne chose que cette planète soit la seule que nous polluerons.) Fight Club capture non seulement la laideur et la vacuité d’aujourd’hui, il capture également son inhumanité. Les lignes de téléphone automatisées avec leurs menus dans les menus, les entreprises qui en connaissance de cause mettent nos vies en danger avec des produits de mauvaise qualité, les patrons qui pensent que nos vies leur appartient, et le manque absolu de tout sens de la communauté et le manque absolu d’empathie pour les autres. Ce petit paradis en peluche illuminé par les lampes Rislampa que nous avons crée est dur et froid, rempli de gens tourmentés et en colère.
C’e sont les hommes qui sont le plus en colère. Les femmes, c’est vrai aussi, sont terribles : des harpies fragiles, desséchées par leur carrière ; émotionnellement rabougries et physiquement endommagées par leur engagement religieux envers l’infertilité. Et c’est, dans beaucoup d’aspects, vraiment un monde de femme. C’est sécurisé pour les ménagères. Orienté sur le confort matériel, la sécurité, et la suppression du thumos. Comme je l’ai dit dans mon essai “Dystopia is Now!”
Le thumos est « la fougue. » Selon Platon (dans la République) c’est cet aspect de nous qui répond au défi contre nos valeurs. Le thumos est ce qui nous fait vouloir tabasser les censeurs du TSA qui nous ont rabaissé et nous mettent dans cette machine qui leur permet de voir nos instants coquins. C’est un affront à notre dignité, et nous donne envie de nous battre.Quiconque ne s’est pas confronté à ce genre de situation n’est pas vraiment un être humain. C’est parce que c’est vraiment le Thumos qui fait de nous des humains ; qui nous sépare des bêtes. (Ce n’est pas simplement que nous sommes plus intelligents qu’eux ; notre possession du thumos nous rend différent par nature des autres animaux.) Le thumos est la chose en nous qui répond à nos idéaux : elle nous motive pour combattre pour des principes, et pour s’efforcer d’être plus que ce que nous sommes.
Maintenant, ce qui est important à comprendre est que bien que le thumos soit une possession humaine, elle est essentiellement une composante masculine. En fait ; il est encore plus compliqué que cela. Il est possible d’être un mâle, un mâle adulte, et de ne pas être un homme (ou comme on le dit parfois « un vrai mec »). Tous les hommes comprennent cela intuitivement, même les drag queens. (Tu veux être frappé par une drag queen ? Juste pour contester sa virilité.) Devenir un homme a tout à voir avec l’expression et la gestion du thumos.
Les jeunes hommes pensent souvent qu’ils impressionneront les hommes plus âgés à travers une expression débridée de rage intense. Ils apprennent rapidement que c’est accueilli par la désapprobation. Un vrai mec ne combat pas sans nécessité, et plus que tout il ne combat pas afin de « prouver quel que chose » (au delà d’un certain âge, le désir de « prouver que tu es un homme » est un signe de retard de croissance émotionnelle et de narcissisme.)
Mais un vrai homme combattra (physiquement ou verbalement) quand quelque chose d’important est en jeu – y compris sa dignité et son honneur, ou la dignité et l’honneur de sa famille, ou de son peuple. Tandis que l’incapacité ou la non volonté de se battre lorsque la situation l’exige – surtout quand elle est due à la peur – marque un homme comme taffiole et l’expose au mépris des autres, hommes plus virils.
Comment le thumos s’exprime, et ce qui compte comme une situation exigeant son expression, diffère de culture à culture. Par exemple, le phénomène de « meurtres d’honneur » nous rempli nous autres Occidentaux d’horreur – et certes plus les humains sont stupides, plus stupides seront leur expression de thumos. Mais les Untermenshen ont au moins quelques thumos, alors que le nôtre a été détruit il y a bien longtemps.
Oui, c’est par l’émasculation que Fight Club commence. Littéralement. (Et l’émasculation littérale est un fil directeur qui court tout le long du film.) Le monde de Fight Club – notre monde – est un monde où toutes les expressions saines et masculines ont été rendues pathologiques et supprimées. Et l’histoire de Fight Club débute quand Jack, un insomniaque émotionnellement refoulé recherche une sorte de catharsis, visite un groupe de soutien pour hommes avec un cancer des testicules «Restons des hommes ensemble. » Certains de ces hommes ont littéralement été émasculés. L’un d’entre eux, Bob, a développé, « des seins de salope » parce qu’une thérapie à la testostérone lui a fait monté son niveau d’oestrogène dans le corps.
Comment Bob en est venu à prendre ces médicaments ? On nous dit qu’il était « un champion bodybuilder. » Et comme tous les champions bodybuilders il était une homme sous stéroïde. (Bob nous donne une litanie des drogues qu’il utilisait, disant de l’une d’entre elles « C’est ce qu’ils utilisent sur les chevaux de course nom de Dieu ! »). Il est aussi fait mention que l’abus de stéroïde de Bob a mené à son cancer des testicules. Quelle ironie ! Nous voyons un type qui se goinfrait d’hormones d’hommes synthétique et s’était construit d’énormes muscles virils – pourquoi ? Et bien, pour être viril, que diable. Et cela à mener à la castration de sa virilité.
La punition des dieux, si vous me demandez. Comme Jack et tellement d’autres hommes aujourd’hui, il sentait un sentiment d’infériorité masculine. Et comme tant d’hommes aujourd’hui, il traitait ce problème à la surface, par le cosmétique. Donc il s’est construit de gros muscles (ce qui bien sûr, n’importe quelle tarlouze peut faire dans une salle de gym à Chelsea). D’autres se laissent pousser la barbe, et la taillent avec soin tous les jours. D’autres s’achètent des voitures classes.
D’autres encore répondent à ces spams « d’élargissement du pénis ». Pourquoi la taille du pénis est une question tellement importante de nos jours ? Pourquoi ces innombrables sites web et pilules promettant de donner à un homme trois pouces en trois semaines ? Pourquoi les mecs dans les clubs de gym portent maintenant leur sous-vêtement sous la douche ? (Quelque chose qui aurait été considéré comme bizarre à l’époque de mon grand père, quand les mecs nageaient nus à la piscine sans honte, et sans personne pensant que ça faisait « gay. » C’est juste parce que nous sommes exposés à plus de porno maintenant, que jamais auparavant, et avons une image distordue de ce qui est « normal » ? Non, c’est parce que toutes les manières traditionnelles par lesquelles les hommes ont prouvé leur masculinité nous sont maintenant fermées. Et donc la masculinité devient purement une question d’apparence, de looks et de taille : de taille, de taille de muscles, la taille du pénis, la taille du compte en banque, la taille de la maison, etc…
Dans Fight Club, il est aussi question de la réclamation des rites de passage masculin, et des chemins vers l’accomplissement de la virilité. Il est question de la réclamation de la virilité elle-même. Notez que je n’ai pas « la réinvention » ou (gargl) « la ré-imagination » de la virilité. C’est ce que le « mouvement des hommes » charlatan est : la création d’une virilité approuvée par les féministes. Assis dans les saunas, frappant dans des tambours, et glosant sur comment « le rôle du genre masculin traditionnel » a été « nuisible » pour eux. Palahniuk, en partie, parodie cela avec « Restons des Hommes Ensembles. » Mais ne vous méprenez pas, il n’y a pas de mal à ce que des hommes pleurent – aussi longtemps qu’ils ne pleurent pas trop souvent, trop facilement, et sur une question trop triviale. Lisez l’Illiade. Ces mecs pleuraient plus que les espoirs républicains une année d’élection.
Quand Bob enlace Jack à Restons des Hommes Ensemble, après un moment d’hésitation. Jack commence à se lâcher totalement. (Lorsqu’il relâche Bob et voit les traces de larme sur le Tee shirt gris de Bob, la trace ressemble à l’image du Saint Suaire de Turin. Il pleure sur la vacuité désespérante qu’il vit le reste de la journée (pour emprunter certains mots du Network de Paddy Chayefsky). Il a toutes les raisons de pleurer – et nous aussi. Il n’y a rien de mal se se sentir mal, triste pour soi-même tant qu’il y a réellement quelque chose dont ont peut se sentir triste. Nous sommes les Derniers Hommes vivant à la Fin de l’Histoire, dans les décombres de la Grande Société, se noyant dans la marée brune. Et pour ajouter l’insulte à la blessure ont nous a pris nos couilles. « Continue, Cornelius. Tu peux pleurer. »
Mais Tyler Durden le résume le mieux :
Je vois dans le Fight Club les hommes les plus forts et les plus intelligents qui ont jamais vécu – une génération entière servant à des pompes à essence ou à des tables de restaurant ; ou ils sont les esclaves de petits chefs dans un bureau. Les publicités les ont faits convoiter des voitures et des vêtements, travaillant dans des boulots qu’ils détestent pour s’acheter des merdes qui ne leur servent à rien. Nous sommes les enfants oubliés de l’histoire, avec pas de but ou de vrai place. Nous n’avons pas de grande guerre, ou de grande dépression. Nous grande guerre est spirituelle. Notre grande dépression c’est nos vies. On a été élevé par la télévision à croire que l’on serait des millionnaires et des dieux du cinéma et des rock stars – mais on ne l’est pas. Et on commence à apprendre ce fait. Et on en a vraiment, vraiment plein le cul.
Ensuite dans le scénario (mais pas dans le film), Tyler dit : Nous sommes les enfants sages qui écoutent jusqu’à ce qu’il soit temps de décider… »
Je suis la dialectique de Jack
J’ai dit plus tôt que les expressions du thumos masculin diffèrent selon les cultures. Mais ce qui reste constant dans l’identité masculine est ce rôle central du thumos, différemment exprimé. Pour les femmes, la féminité est un état. Pour les hommes, la virilité est un idéal à être achevé et maintenu. Comme Derek Hawthorne l’a affirmé, “Women are, but men must become.” (« Les femmes sont, mais les hommes doivent le devenir. »)
La féminité a essentiellement à voir avec l’attractivité envers un homme. Mais un homme dont la « virilité » était basée principalement sur son attractivité envers les femmes serait considéré par les autres hommes – les vrais mecs – avec mépris. (C’était ce qui dégoûtait tellement les hommes de Rudolf Valentino dans les années 1920.)
Les hommes ont une impulsion interne à devenir des hommes, et cela signifie s’efforcer, de rivaliser, de combattre, de risquer, ou de mourir en essayant. Celui qui ne le fait pas. Encore, pour citer Derek Hawthorne :
« Si les hommes ne se sentait pas conduit à faire leur marque en ce monde et se prouver à eux-même d’être dignes d’être appelé des hommes, il n’y aurait eu aucune science, aucune philosophie, aucun art, aucune musique, aucune technologie, aucune exploration. « Il n’y aurait eu aucune guerre, aucun conflit, aucune compétition ! » hurleront les féministes et les mâles tenants de la théorie du genre en retour. Ils ont raison, il n’y auraient aucunes de ces choses. Et le monde serait sans couleur et désespérément ennuyeux. »
Mais, comme je l’ai dit, notre monde moderne empêche virtuellement les hommes de devenir des hommes, et les accable d’imbécillités sur la « sensibilité. »
En vérité, Fight Club ne commence pas réellement avec la visite de Jack à Restons des Hommes Ensemble. (C’est simplement le moment où il rencontre les hommes qui expriment physiquement et à extérieurement ce qu’il ressent spirituellement et intérieurement.) Fight Club débute quand Jack rencontre Tyler Durden. Je n’ai pas besoin de lancer « Alerte au Spoiler ! » à ce moment là, maintenant tout le monde dans le monde sait que Jack découvre finalement que Tyler est son alter ego, et qu’il souffre de ce que les psychiatres appellent maintenant « un désordre d’identité dissociative. » Donc, quand Jack rencontre Tyler Durden, c’est vraiment Tyler Durden rencontrant Tyler Durden.
Le Tyler qu’il rencontre (joué par Brad Pitt) est le Tyler que Jack (c’est à dire Tyler) a le potentiel d’être, mais qu’il n’est pas encore devenu : absolument sûr de lui-même, fort, charismatique, et libre dans tous les sens du terme. Libre du matérialisme, libre du désir de l’approbation des autres, libre du désir du confort, libre du désir de sécurité, et libre du désir en tant que tel (c’est un homme éveillé, un Bouddha, et le roman et le film comportent en réalité un grand nombre de références au Bouddhisme).
Dans le film, Jack rencontre Tyler dans un avion. (Dans le roman étrangement, ils se rencontrent sur une plage nudiste.) Mais le moment crucial vient après que l’appartement de Jack ait été réduit en cendres, et après Jack et Tyler ont bu trois pichets de bière et se tiennent hors de la taverne de Lou. C’est là où Tyler demande à Jack de le frapper. « Je ne veux pas mourir sans cicatrices, » Tyler dit « Comment peux tu réellement te connaître si tu ne t’es jamais battu ? » (Qu’est ce que c’est vrai, aujourd’hui ! La plupart des hommes aujourd’hui ne se sont jamais battu, et quelque part, au fond de leur esprits, la question de Tyler les taraude tous.) Et donc Jack et Tyler commencent à se battre ; ou plutôt Jack à se battre avec lui-même. Se battre avec lui-même dans quel but ?
Ce qui est absolument brillant ici est qu’à la fois le roman et le film présente initialement ce conflit comme un homme contre un autre homme. Mais dans les deux cas, les deux personnalités luttent pour la domination. Pour comprendre tout cela, nous devrons avoir trois rounds avec Hegel.
Juste sur la seule partie de la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel que tout le monde peut comprendre est ce que les universitaires ont appelé « la dialectique du maître et de l’esclave. » Hegel énonce une scène primitive, le Début de l’Histoire, en fait, où deux adversaires se confrontent l’un l’autre et se font bataille, risquant la mort. Mais à un certain point, l’un cède à l’autre. Celui qui ne cédera pas, qui est réellement prêt à mourir plutôt que d’abandonner, est le Maître. Celui qui cède a placé l’amour de la vie au delà de l’honneur. Il est l’Esclave. C’est le Maître qui est vraiment humain, puisqu’il place un idéal (son honneur) au delà de la seule vie. (Les animaux ne placent rien au delà de la survie ; ils ne peuvent pas concevoir des idéaux comme l’honneur.)
Dans cette nuit décisive devant la taverne de Lou, Jack et Tyler, comme deux enfants apprenant à se battre, font les premiers pas de bébé vers une virilité retrouvée. Le point initial, comme tout spectateur de la scène le réalisera, est pour leur corps de Bonobo moderne de réellement ressentir quelque chose de nouveau. Notez l’étonnement dans la voie de Jack quand il dit. « Wow, çà fait vraiment mal… » Mais vite, cela évolue d’un joyeux « Maintenant frappe moi encore… » aux deux se rouant de coups. Maintenant, ils se battent. Ils sont une marche plus proche de la scène primitive où le but est de voir qui sera le Maître et qui sera l’Esclave. Mais, dans ce premier combat, aucun ne semble émerger en tant que Maître. Ils se battent et finissent comme des égaux.
Bien sûr, ce qu’il se passe réellement dans cette scène, est que les deux côtés de l’âme Jack/Tyler se combattent l’un l’autre. Et dans l’intérieur de sa psyché, il y a vraiment une lutte pour la domination en cours. Jack a vécu tout ce temps comme un Esclave – un esclave de l’entreprise, « un esclave de l’instinct cooconing IKEA. » Tyler (Brad Pitt est son alter ego Maître, l’homme qu’il pourrait être. L’homme qui a réalisé cela « les choses que vous possédez, finissent par vous posséder » (peut être la phrase du film la plus mémorable). Et devant la taverne de Lou le Jack ordinaire, quotidien, soumis fait ses premiers pas vers la soumission à son moi le plus supérieur. Mais dans cette soumission particulière, il n’y a aucune honte : il cède au côté supérieur, plus fort de lui-même. En réalité, les deux individus ne luttent pas : un individu lutte pour devenir un Übermensch. (un Surhomme)
Tyler Durden est un Übermensch qui a pour but de détruire notre utopie du Dernier Homme, l’accroupissement gras et heureux de la Fin de l’Histoire. Comment ? En recommençant l’histoire. En recréant cette scène originelle du Début de l’Histoire où la virilité est née au premier jour ; où les hommes ont lutté l’un contre l’autre utilisant leur propre force et leur volonté ; quand les hommes ont lutté les uns contre les autres en utilisant leur propre force et leur volonté, certain devenant les Maîtres, d’autres les esclaves.
La soumission de Jack à la personne de Tyler est une question compliquée de Fight Club. Comme tout le monde le sait, à la fin, quand i lréalise que Tyler (Pitt) est son alter ego, il semble se rebeller contre Tyler, pour tenter de contrecarrer les plans de Tyler, et finalement de tuer le Tyler en lui-même. Certains l’ont interprété comme le « rejet emphatique » du « fascisme amateur » fomenté par Tyler (c’est ce que la Classification du Film Britannique affirmait.) Je ne suis pas sûr. Mais j’aurais plus de choses à dire sur cette question plus tard.
Je suis le morceau désorganisé grabataire de merde amphibienne de Jack
Maintenant, soyons honnête : le nombre innombrable de jeunes (et, dans mon cas gars de plus jeunes) hommes qui ont répondu si fortement à ce film veulent tous être Tyler Durden. Je suis en fait déchiré entre le souhait d’être Tyler Durden et celui d’être le meilleur ami de Tyler Durden. (Après tout, si j’étais Tyler je serai désagréablement seul. Mes Singes de l’Espace me garderaient compagnie, mais regardons les choses en face, il n’y a rien de tel que la camaraderie des égaux.) Vous pouvez en fait trouver des sites Internet qui vous vendrons des répliques de la veste en cuir rouge de Brad Pitt, lunettes de maquereaux, et le tee shirt “Sock It To Me”. Trop triste, pour certains devenir Tyler Durden signifie s’habiller comme lui. Mais tout devient produit de consommation dans notre culture, même une icône de l’anti-marchandisation.
Donc, comment devenez vous Tyler Durden ? Bien, c’est évidemment là où beaucoup de jeunes mecs peuvent radicalement se tromper, et le film et le roman ont engendré de vrais actes de violence et de vandalisme dans la vrai vie (et vraiment stupides). Evidemment, les mecs veulent prouver qu’ils sont Tyler. Dans Fight Club, cependant la voie pour devenir Tyler Durden exige un Maître. Cela vient, bien sûr, dans la relation Jack/ Tyler (où, en effet, une part plus élevée de la psyché est le mentor de la part la plus basse .) Quand j’ai vu le film pour la première fois, « le rebondissement » m’a vraiment dérangé : Je voulais que Tyler soit réel. Mais plus tard, j’ai compris pourquoi c’était nécessaire, et j’ai apprécié le génie de Palahniuk. Nous sommes tous Jack et « Tyler » n’est pas « quelqu’un d’autre. » Il est la part la plus élevée de nous-même. Nous devons devenir cela. Nous devons devenir qui nous sommes.
Néanmoins, en accomplissant cela, il est utile d’avoir un Maître spirituel. Cela devient visible une fois que Jack et Tyler forment le Fight Club – et surtout une fois que le Fight Club évolue vers le Projet Chaos. Le culte que Tyler forme est composé de parts égales de camp militaire, de Zen, et de loufoquerie skin head. « Les postulants » doivent attendre devant la porte de la maison de Paper Street pendant trois jours et trois nuits, en endurant un découragement constant et brutal de Jack et de Tyler avant qu’on leur permette d’entrer et de commencer leur « entraînement. » C’est un entraînement Zen, au cas ou vous ne le sauriez pas. Mais en quoi consiste l’entraînement ?
Et bien, bien sûr une partie de ce qui se passe là bas est la construction par Tyler d’une armée révolutionnaire, et ses « Singes de l’Espace » sont entraînés à commettre des méfaits. Mais le vrai entraînement est de devenir un homme, et est très inspiré des camps militaires. Les Singes de l’Espace rasent tous leurs cheveux (sauf gueule d’Ange, à qui l’on permet pour certaine raison de les garder). Ils abandonnent toutes leurs possessions sauf deux chemises noires, deux pantalons noirs, deux paires de chaussettes noires, un manteau noire, et « 300 dollars pour ton enterrement. » La discipline et l’abnégation est martiale. L’esthétique qui en découle est du pure Romper Stomper.
Une fois à l’intérieur de la maison, chauve et habillé tout en noir, les Singes de l’Espace se trouveront eux-même une partie de ce qui peut être appelé justement le groupe d’anti-soutien. Le roman et le film tirent de nombreux parallèles malins entre Restons des Hommes Ensembles et le Fight Club. Dans une rencontre de Restons des Hommes Ensembles, le leader dit : »Je regarde autour de moi et je vois énormément de courage… » Tyler ouvre une rencontre du Fight Club avec ces mots « Je regarde autour de moi… » Le scénario parle de tous les leaders de groupe de soutien sous le vocable « du Leader. » Dans le film Jack dit dans le commentaire de voix-off durant une rencontre du Fight Club (en parlant de Tyler), « Le leader marchait dans la pénombre, autour de la masse des gens. »
Mais toute la merde des groupes de soutien New Age est balancé : l’ouverture du chakra du cœur, les animaux porteurs de force, les enfants intérieurs. (Le seul yoga que Tyler enseigne est une sorte de karmayoga, mais çà c’est pour une autre fois.) Les Singes de l’Espace ne sont pas soutenus. Ils sont brisés. « Vous n’êtes pas un flocon de neige merveilleux et unique » leur dit Tyler. « Vous êtes la même matière organique que tout le reste. Nous sommes tous le même tas d’humus en décomposition. » Dans le plus pur style de camp militaire, ils sont brisés et ensuite reconstruits ; on leur redonne une nouvelle identité qui les recompose en une bande guerrière, servant vers un but commun. Dans ce cas, le but est la destruction du monde moderne (mon but, en fait). Le Fight Club et le Projet Chaos sont une recréation du Männerbund Germanique classique – vivant dans les marges de la société, une force volatile qui peut être utilisé pour le bien ou le mal.
La manière dont Fight Club traite le processus de la transformation personnelle masculine est souvent dérangeante nihiliste (sans nécessité). (C’est particulièrement vrai dans le roman.) Tyler nous dit (comme énoncé dans la version scénarisée) : « S’améliorer soi-même c’est de la masturbation. C’est se détruire la réponse. » Après Tyler donne à Jack le baiser du feu (un rite de passage du Männerbund par excellence), il lui dit « Félicitations, tu es pas loin de toucher le fond. »
Tout ceci peut aisément être mal interprété. J’ai connu des types comme Jack qui buvaient ou se droguaient jusqu’à l’oubli par désespoir de la vie dans le monde moderne. Ils étaient réellement engagés dans de l’auto-destruction, sans but plus élevé. C’est du pure nihilisme. Ce que Tyler fait en réalité, cependant, est de briser cette partie de l’image personnelle de Jack (et de celle des Singes de l’Espace) qui est construite sur les usages de la conformité aux normes de la société consumériste moderne. La violence, l’alcool, le vol, le vandalisme, l’auto-mutilation, la vie dans les immondices (le style de vie complet des skin head, en fait) – cela signifie « toucher le fond » selon les normes de notre Meilleur des Mondes. Mais pour Tyler et ses disciples, ceci sont des moyens de la réalisation personnelle. Et ces hommes deviennent réellement des êtres éveillés, transformés.
La mort (comme la castration) est partout dans ce film. Ce sont les gens en train de mourir, que Jack rencontre à ses groupes de soutien (comme l’inoubliable Chloé : « J’ai des films pornographiques à mon appartement et des aphrodisiaques… ». Le boulot de Jack en tant que technicien en rappel le mettait en contact constant avec la mort. ( Voila où l’enfant est passé à travers le pare-brise. Trois points. ») Et c’est essentiellement à travers des contacts avec la mort que Jack et ces autres hommes apprennent à retrouver leur virilité. Tyler terrorise le caissier de l’épicerie, Raymond K Hessel, dans un souhait de secouer cette homme hors de sa complaisance et de lui donner une seconde naissance (« Demain sera le plus beau jour de la vie de Raymond K Hessel. Son petit déjeuner aura meilleur goût de tous les repas que toi ou moi ayons jamais goûté »). Le meilleur exemple de cela, bien sûr, est l’accident de voiture que Tyler cause délibérément et qui lui coûte presque sa vie ( et de celle de Jack) et de celle de leurs deux passagers Singes de l’Espace. « Nous avons frôlé la vie, » Dit Tyler juste après. Voila une phrase très significative.
La plupart des gens ne cherchent pas à ce que de telles expériences arrivent dans leur vie. Et tout bien considéré c’est une très bonne chose. (Aimeriez vous être sur la voie routière opposée de celle de Tyler?) C’est simplement, à la place, une sorte de chose qui arrive de temps en temps à des gens, et cela a l’effet positif de mettre tous les soucis de la vie en perspective et de faire de nous une personne plus forte. Le malaise est que le monde moderne minimise grandement la possibilité de rencontres avec la mort, « de frôler la vie. » Tout a été fait pour être « sécurisé », afin que Maman n’ait pas à s’inquiéter à votre propos. La prise de risque chez les jeunes hommes est mal vue et souvent punie institutionnellement avec une sorte de rigidité inhumaine, comme si être un garçon était un crime en soi. Donc Tyler doit briser les règles et nous ramener proche de la mort afin que nous puissions réellement apprendre à vivre. L’effet sur ceux autour de lui est spectaculaire.
Jack nous dit que « Après le Fight Club, tout dans votre vie perd de son importance. Vous pouvez gérer n’importe quoi. » Jack dit cela (en voix-off) au travail, tout en parlant avec son idiot de boss. Et dans une phrase qui n’apparaît pas dans le film fini, il ajoute, « Les gens qui avaient du pouvoir sur vous en ont de moins en moins. » Comme Jack, la plupart des hommes dans le Fight Club mènent une double vie, avec un pied dans le monde moderne et un autre dans le monde masculin primitif de Tyler Durden. « Même si je pouvais dire à quelqu’un qu’il avait fait un bon combat. Je ne parlerais pas au même homme. Qui vous étiez au Fight Club n’est pas qui vous étiez pour le reste du monde. Vous n’étiez vivant nulle part ailleurs qu’ici. Mais le Fight Club n’existe seulement qu’entre les heures où le Fight Club commence et quand le Fight Club finit. »
Tyler fait du savon, mais son oeuvre principale est de faire des hommes. Et les hommes sont faits par les défis à l’esprit, pas par le moyen de kilos en trop et de machines. « Je me sens désolé pour tous ces gars entassés dans des salles de gym, essayant de ressembler à ce que Calvin Klein et Tommy Hilfiger disent à quoi ils devraient ressembler. Debout dans ce bus, Jack et Tyler voient une pub de mode montrant l’un de ces minets musclés évidemment glabres. « C’est à çà que ressemble un homme ? » Jack dit à Tyler, avec dérision. Juste à ce moment, un gros lard les pousse avec grossièreté et se déplace à l’arrière du bus. C’est une inclusion très délibérée de la part des réalisateurs. Pourquoi Jack ne réagit pas ? Pourquoi ne défie t’il pas ce gros lard ? Pourquoi ne s’engage t’il pas dans un combat avec lui ? Réponse : il n’a plus rien à prouver. Il n’est plus « un gamin de trente ans. » C’est un homme maintenant.
Je suis le buisson ardent de Jack
Le fait d’être membre dans le Männerbund Fight Club confère un sens sur même les aspects les plus anodins de leurs vies. Jack dit, « Le Fight Club est devenu la raison pour laquelle on se coupait les cheveux courts et on se coupait les ongles. » Même le savon prend une signification spirituelle : « Les premiers savons ont été faits avec les cendres des héros. Comme lorsque les premiers singes ont été lancés dans l’espace. » On a donné un sens à leur vie, et ce but contextualise toute chose et lui donne une signification : tout obtient un sens simplement en étant quelque chose l’on fait comme le moyen d’une fin de…
Bien, quel exactement est la fin, le but, Fight Club semble se former de lui-même – apparemment sans que Jack/Tyler ou aucuns des autres hommes impliqués n’aient conscience de but spécial ou plus élevé. C’était une réponse à un besoin que ces hommes ressentaient sourdement. « C’était juste devant tout le monde. Tyler et moi ne l’ont simplement que rendu visible. C’était sur le bout de la langue de tout le monde. Tyler et moi lui avons simplement donner un nom. » Mais le Fight Club a une logique propre, que personne ne possède et que personne (s’avère t’il) ne peut contrôler. Parce que si ces hommes le réalisent ou non, la formation du Fight Club était le rejet du monde moderne.
Ils ont retrouvé leur virilité et la prochaine pensée était, « Et maintenant ? » Vous ne pouvez pas réaliser ce genre de transformation psychique et la garder confinée dans un sous-sol pour toujours. Et donc le Fight Club devait sortir des sous-sols : il devait accomplir quelque chose en ce monde (la destruction de ce monde ; la résurrection de l’histoire). « Le Fight Club n’était que le commencement, » ditTyler. « Maintenant il est sorti des sous-sol et il a un nom – le Projet Chaos. »
Tyler dit, « Notre grande guerre est spirituelle. » Il veut dire bien sûr, que la leur est une guerre pour sauver leurs âmes de la corruption moderne. Mais les choses dans Fight Club sont « spirituelles » dans un autre sens, cependant. Il y a indéniablement une dimension religieuse à ces agissements. A la surface cependant, il y a un rejet de la religion, un rejet de Dieu. Tyler dit à Jack :
« Nos pères étaient nos modèles de Dieu. Si nos pères ont échoué, qu’est ce que çà te dit à propos de Dieu ? Écoute moi. Tu dois envisager la possibilité que Dieu ne t’aime pas du tout, il ne t’a jamais voulu. En toute probabilité, il te déteste. Ce n’est pas la pire chose qui puisse t’arriver. On n’a pas besoin de lui, mec, en emmerde sa foutue damnation et sa putain de rédemption. Nous somme les enfants non désirés de Dieu très bien. »
Superficiellement, on doit dire que Fight Club est athée, et même nihiliste (ou au moins pessimiste, selon la vision de Schopenhauer). Souvenez-vous, vous êtes « le même matière organique que tout le reste » ; et nous sommes « tous la même tas d’humus en décomposition que tout le reste. » Pour résumer, nous ne sommes que de la viande ; rien de spécial. Aucune âme ; aucune signification cosmique. Mais, bien sûr, si nous revenons de cette rhétorique et regardons Tyler et les hommes qu’ils créent nous pouvons facilement voir que ces mots sont simplement faux.
En retrouvant leur thumos, en combattant pour un idéal nous devenons plus que de la simple « matière organique. » Nous nous distinguons des animaux, et faisons apparaître en nous-même une petite portion de quelque chose que les dieux ont aussi. Voila pourquoi virtuellement tous les philosophes d’Aristote à Hegel à Nietzsche ont considéré les humains comme des êtres super-naturels, en partie bête et en partie dieu. Et voilà pourquoi, dans la mythologie germanique – nos écritures sacrées les amis – les êtres humains sont crées à partir de la cendre et d’orme quand les frères Odin, Vili et Ve leur donne, l’odhr (l’équivalent du thumos), la volonté, et l’ouverture à la transcendance (c’est à dire, ce que l’on parle souvent comme étant de la « spiritualité »).
Les mots de Tyler devraient pas être pris au pied de la lettre, comme la métaphysique de Fight Club : une métaphysique existentialiste de vacuité cosmique. Il dirige ces affirmations à Jack et aux Singes de l’Espace comme une partie de leur « entraînement », la partie de destruction d’eux-même et de leur reconstruction. Leur reconstruction implique, comme je l’ai dit avant, la réalisation de leur thumos. Mais leur thumos est toujours dirigé vers un idéal ou un autre. Dans ce cas précis, l’idéal est vraiment leur propre virilité. L’objectif du Projet Chaos est la destruction du monde moderne – mais ce qui met les Singes de l’Espace sur cette voie est la perception (correcte) que le monde moderne détruit et dénigre leur virilité.
Ne vous méprenez pas : il y a une dimension religieuse dans le Fight Club. Ce que Tyler et les Singes de l’Espace vénèrent est la virilité elle-même. Je sais que cela peut sembler particulier et même, aux mecs qui fument des Newports, sembler « gay. » Donc laissez moi m’expliquer. Au minimum, la religion implique toujours une orientation vers un certain idéal qui reste toujours hors d’atteinte, qui nous repousse et qui nous pousse à nous dépasser et à être plus. Mais ce que la virilité est aux hommes. Comme je l’ai dit plus tôt, pour les femmes la féminité est un état de l’être. Pour les hommes, la virilité est un idéal à atteindre et à maintenir.
Même les hommes les plus sûrs d’eux-même en leur virilité cherchent toujours de nouveaux défis, de nouvelles manières d’exprimer leur virilité, et d’éviter tout ce qui diminuerait leur virilité aux yeux d’eux-même ou des autres (comme se vêtir de quelque chose fait par la compagnie Bonobos . Les hommes admirent la virilité chez les autres, et elle les inspire. Quand Jack demande à Tyler qui il souhaiterait le plus combattre (mort ou vivant) il dit « Hemingway. » Pourquoi ? Parce que Hemingway est une icône de la virilité robuste, à franc parler, querelleuse, alcoolique, laconique. Si vous pouvez battre Hemingway, eh bien…
Les hommes s’efforcent toujours de grimper au dessus. La Féminité est horizontale : irradiant de la chaleur et de l’attention envers ceux les entourant, et produisant de nouvelles autres à réchauffer et à donner de l’attention. La Masculinité est verticale. Elle vise plus haut, vers un idéal à atteindre dans l’identité d’un homme. Et les femmes nous crient toujours dessus pour descendre de cette damnée échelle parce que nous risquons de nous briser le cou. (Cela doit être comme cela. Ca l’a toujours été et le sera toujours.)
Toutes les religions ont été crées par les hommes, et j’ai une théorie favorite que toutes les religions sont juste des manières détournées par lesquelles les les hommes s’adorent eux-même. Je ne veux pas dire que Tom, Dick, and Harry vénèrent Tom, Dick, et Harry. Je veux dire qu’ils vénèrent ce qu’ils pourraient être et l’appellent Dieu. Il y a une raison pour laquelle Dieu est Il ou Lui et Son ou Notre Père (ou le Père de Tous). Et c’est la même raison pour laquelle « la vertu » provient de « vir- « , une racine Indo-Européenne qui signifie « viril » (nous avons « virile » de cela aussi). Et avez-vous jamais vu un lingam ? Dieu, Allah, Shiva, Bouddha, Mithras, peu importe, ne sont pas simplement des mecs, ils sont la virilité. Tyler est plus honnête avec ses hommes quand il dit « Vous êtes la merde de ce monde prête à servir à tout. » (Jésus était aussi un homme, mais Tyler pourrait lui enlever la merde.)
Il y a beaucoup d’allusions religieuses dans Fight Club, et les questions sont lancées dans les termes religieux à la fois dans le dialogue et dans les descriptions du scénariste. (Comme pour le roman, cela fait si longtemps que je l’ai lu que je ne peux pas me rappeler.) Dans l’une des voix-off décrivant une après-midi au Fight Club il dit, « Leur cri hystérique étaient dans des langues, comme à l’Église pentecôtiste. Après, nous nous étions tous sauvés. » Quand Jack rencontre encore Bob après une longue séparation et que Bob lui dit qu’il a rejoint le Fight Club, le scénario dit « Un regard intense de ferveur born-again luisait sur le visage de Bob. » plus tard, après que Jack et Bob quittent le Fight Club une soirée, le script dit, « Ils ont tout deux un sourire de sérénité religieuse. »
Bob, bien sûr, devient le premier martyr du Fight Club, et un rituel religieux croît autour de lui, avec les membres du Fight Club à travers le pays regroupés ensemble dans une chanson secrète « Il s’appelle Robert Paulson. Il s’appelle Robert Paulson. Il s’appelle Robert Paulson…
Je suis la panique gay de Jack
Et maintenant nous arrivons à la partie qui dérange le plus les mecs qui aiment Fight Club. Chuck Palahniuk est gay.
La chose intéressante cependant, est qu’en contraste avec les auteurs gay qui en résumé ont fait leur carrière sur le fait d’être gay. Palahniuk ne veux vraiment pas que les gens sachent qu’il l’est. Il a permis à un profil de journal de déclarer qu’il avait une femme et « qu’il ne souhaitait pas avoir d’enfant. » En fait, il était et vit avec un partenaire masculin. En 2003, Palahniuk accorda une interview à Entertainment Weekly, et fit transparaître le fait que celle ci visait à faire son « coming-out » Palahniuk est allé sur le sentier de la guerre. Il déclara après, admirablement, « De toutes les choses que nous avions parlé, tout se résumait maintenant, « ou est ce que tu mets ta queue ? » Je me suis senti si énervé que je ne pouvais pas être un être humain, que la seule chose intéressante sur moi était ce seul aspect de ma personne. » (Les ombres de Jack Donovan dénonçant le gay comme « de la sexualité comme ethnicité » et demandant « Pourquoi devrait je m’identifier plus intimement avec une chanteuse de pop lesbienne avec des hommes de mon âge qui partagent mes intérêts ? »)
La citation au dessus de Palahinuk provient d’une interview de 2008 qu’il donna à The Advocate (ouch!). De façon intéressante, cependant, après la rencontre avec le reporter Palahniuk a abruptement annulé leur séance photo et a refusé de coopérer d’avantage avec le magazine. Cela semble très évident que il n’est pas totalement à l’aise avec le fait que les gens sachent qu’il est gay. Il déclare une partie de cette cause dans l’interview de The Advocate : »Je connais les gens qui ont mis en avant leur nationalité, ou leur sexualité, ou leur race, mais après quelques livres c’est très limitant… Ils se trouvent étiquetés, montrant le même aspect d’eux même encore et encore. »
Mais je pense qu’il y a une autre raison, non déclarée pour laquelle Palahniuk a caché sa sexualité. Il craignait que si ses fans masculins avaient eu vent de sa sexualité, certains d’entre eux auraient un autre regard sur Fight Club, son chef d’oeuvre, de l’étiqueter avec une gorgée de Bud et de marquer « Mec, c’est gay ! »
Et allons-y. Si vous pensez réellement chercher quelque chose de « gay » dans Fight Club, vous allez le trouver. Beaucoup d’éléments. Tout le torse nu, particulièrement celui de Brad Pitt (Hey, pourquoi est-ce une « règle » du Fight Club d’être torse nu?). Toute la « fraternisation masculine. » Et il y a la scène où Jack regarde Tyler prendre un bain et Tyler dit. « Nous sommes une génération d’hommes élevés par des femmes. Je suis pas sûr qu’une autre femme soit la solution à nos problèmes. » Mon Dieu ! Fight Club essaye de faire de nous des fiottes !
Calmez vous, ceci n’est qu’une produit de votre imagination débridée. Quand Tyler dit « Nous sommes une génération d’hommes élevés par des femmes », il fait allusion au fait que tant de jeunes hommes aujourd’hui soit grandissent sans pères, ou des pères qui sont inefficaces ou absents la plupart du temps. (Souvenez-vous : « Nos pères étaient nos modèles de Dieu. Si nos pères ont échoué, que ce que ça te dit à propos de Dieu ? ») Et donc, ils ont été élevés, et dominés par des femmes. Comme j’y ai fait déjà allusion, ce monde moderne est vraiment dans une grande mesure, un monde dominé par les préférences des femmes ; dans lequel on demande aux hommes de « redéfinir » leur masculinité pour convenir aux désirs des femmes. Les « garçons de trente ans » de ce monde, comme Jack, grandissent capricieux et inexpérimentés, et vides spirituellement, endurant les écoles, qui doivent les mettre sous médicament pour les calmer, afin qu’ils puissent trouver les métiers qui prennent les meilleurs années de leurs vies et leur offre en retour rien sauf les moyens de se procurer les symboles du statut.
Quelle est la réponse à cela ? Et bien très naturellement beaucoup de ces mecs pensent que c’est en cohabitant avec une femme. Au moins, ils auront du sexe régulier et un compagnon et – qui sait ? – peut-être de l’amour. Mais c’est un piège. Nous avons tous besoin d’amour, mais cela ne traitera pas le mépris que l’on a envers nous-même. Choper une autre femme et chercher à répondre à ces besoins ne transformera pas ce garçon de trente ans en homme. Et voilà pourquoi Tyler se demande si « une autre femme est vraiment la solution à ses problèmes. » (Quiconque qui pense sérieusement que cela signifie « Sortons et baisons des gay » est vraiment trop stupide pour mériter Fight Club.)
Comme pour les mecs torse nu, le Fight Club spécifie aucunes chemises (et aucunes chaussures) pour la même raison que nous voyons cela dans la boxe et le MMA. Si il y a quelque chose de « gay » dans Fight Club, il y a quelque chose de « gay » dans l’UFC.
Bien sûr, il y a beaucoup de gens « intelligents » qui diraient qu’il y a quelque chose de gay dans l’UFC ? Ceux-ci sont les même abrutis Politiquement Correct partisans de la théorie des genres, nourri par l’herméneutique de la suspicion Freudo-Lacano-de l’École de Francfort, qui annonçaient il y a quelques années qu’Abraham Lincoln était gay parce que pendant un moment il était si pauvre, qu’il dut partager un lit avec un autre homme. Ces gens considèrent Fight Club comme « homo-érotique, » ou gay de façon inconsciente. Ils veulent le discréditer pour nous les hommes, précisément parce que Fight Club a un tel potentiel pour nous réveiller.
Ceux-ci sont les gens qui nous ont accablé avec le « câlin masculin. » Ils ont travaillé à détruire chaque institution dominée par les mâles. Ils ont introduit les femmes dans la Citadelle et ont mis des procès aux clubs réservés aux hommes. Ce qu’ils ne pouvaient détruire par l’infiltration et la justice, ils l’ont détruit en semant les graines de la suspicion et de l’insécurité. (« Est-ce gay ? » « Était-ce gay ? » « Est-il gay ? » « Suis-je gay ? »)
La fraternité masculine implique, à des époques différentes, la compétition, le chahut, la vantardise, le travail ensemble, la souffrance ensemble, la proximité physique innocente, et l’affection innocente. En contaminant toutes ces choses avec la terreur de l’homosexualité « latente », ils (vous savez qui ils sont) ont détruit virtuellement toute fraternisation masculine en Occident. Et c’est une tragédie de proportions épiques, puisque la formation de Männerbunde (de différentes sortes) est absolument nécessaire as simplement pour la survie de la nation, mais à son excellence. C’est les groupes masculins qui protègent le futur, la survie biologique de la race, les femmes et les enfants. Et c’est dans les groupes masculins – majoritairement – que les vertus sublimes de courage et de loyauté se manifestent d’elles-même et nous rendent dignes de la survie.
Y a t’il quelque chose « d’homo-érotique dans la fraternisation masculine, et dans Fight Club ? Et bien, les choses semblent aussi érotique à ceux qui les trouvent érotiques. La fraternisation masculine, et le Fight Club, sont érotiques, mais seulement (pardonnez moi) aux homos. De façon bien connu, la fraternisation masculine – dans tous les groupes masculins et tous les environnements masculins (les écoles de garçon, les prisons ,les bateaux, etc) – mène parfois à une activité sexuelle entre hommes. L’Armée avait ce que l’on appelait une « politique d’une tantouze pour un jour, » qu’elle reconnaissait que parfois les hommes avec des hormones super-actives, feront, bien, vous savez… et ne devraient pas nécessairement être punis pour cela, parce que c’est presque toujours un deal d’un soir. Et bien sûr, les cultures anciennes comme celles des Spartiates ou des Samouraï n’avaient aucuns problèmes moraux avec des hommes formants des liens sexuels, et même d’une certaine façon les encourageaient. Mais ce n’était pas « gay. » Il y a une grande différence entre les 300 Spartiates et les Tantouzes Radicales.
Le « style de vie gay » est une invention moderne, pas une catégorie éternelle. Palahniuk veut très peu avoir à faire avec « ce style de vie, » et moins que tout être défini par lui. Mais la chose importante pour les fans de Fight Club à comprendre est que tandis que Palahniuk peut avoir rejoint le terme auto-descriptif lamentable « gay, » et bien qu’il ait fait l’erreur de parler au lamentable Advocate, il n’est néanmoins pas un « écrivain gay. » Et il n’y a rien de « gay » dans Fight Club. C’est un livre pour tout homme.
Je suis l’animal porteur de force de Jack
Bien sûr, une raison importante pour penser que Fight Club n’est pas « gay » est l’importance centrale d’un personnage que je n’ai pas encore mentionné : Marla Singer.
Le jeu d’acteur dans Fight Club est en fait très bon ; Brad Pitt – un acteur sous évalué – est parfait dans son rôle de Tyler. (Après que vous ayez vu le film, pouvez vous imaginer quelqu’un d’autre dans le rôle?) Et Edward Norton est également très bon.
Mais je suis déchiré : Je pense en réalité que la meilleure performance d’acteur vient d’Helena Bonham Carter dans le rôle de Marla. D’abord, Bonham Carter rend le personnage de loin plus intéressant qu’il ne l’est dans le roman. La Marla du film n’est pas seulement excentrique de manière fascinante, et authentiquement marrante, vous aurez de l’empathie pour elle. Mon cœur sort pour elle d’une manière qu’il ne fait pas pour Jack (avec qui je m’identifie néanmoins) ou pour Tyler (qui est admirable, mais n’inspire aucune sympathie).
Dans la première scène du film, Jack (dans la voix-off) dit qu’il réalise soudainement que tout ce qui lui arrive maintenant (la « démolition contrôlée de Tyler, » …) a « quelque chose à voir avec une fille nommée Marla Singer. » Le langage est beaucoup plus fort dans le script originel, et dans le roman : « D’une façon ou d’une autre, je réalise que dans tout ceci… il a toujours été question de Marla. »Toujours question d’elle ?
Comme je l’ai discuté, il est question dans Fight Club de redécouverte (ou de revivification) de la virilité. Et j’ai affirmé que cette virilité est atteinte par l’orientation vers un idéal que nous nous efforçons de donner vie, de préserver, ou de protéger. Mais nous ne pouvons pas perdre de vue le fait que l’homme est l’une moitié d’un dyad, et qu’un élément de l’identité d’un homme est défini par la relation à une femme. Pour être très franc, puisque nous sommes entre mecs, il y a quelque chose d’indéniablement misogyne dans l’idée de la virilité. Les féministes ont juste un peu raison. En partie, nous définissons la virilité comme de ne pas être comme une femme. Le degré pour lequel un homme est une « femmelette » est le degré par lequel il a échoué à être un homme, le degré par lequel il est méprisable.
Pas tous les hommes pensent de cette manière, juste 99,9% d’entre eux. Et peut-être ils ne devraient pas penser de cette manière ; mais ça ne changera jamais. Les féministes imaginent qu’elles font des progrès dans la rééducation de l’homme. En fait, les hommes prétendent simplement penser la manière dont les féministes veulent penser pour elles pour la même raison que les hommes ont prétendu suivre toutes les femmes de merde avec qui ils sont sortis : ils veulent juste sortir avec elles et recevoir des repas et du sexe réguliers.
Mais bien que les hommes se définissent eux-même en opposition aux femmes et au genre féminin, être un homme implique également d’atteindre une relation positive avec celles ci. Pour le dire doucement, cela exige un équilibre délicat. Les femmes sont plus fortement attirées par des hommes masculins, et épanouis, qui ne sont pas totalement absorbés par elles et qui veulent réaliser quelque chose en ce monde. En partie, c’est parce qu’elles considèrent de tels « mâles alpha » comme capable de les protéger elles et leurs descendances. Bien sûr, une fois qu’une femme a chopé un homme comme çà, elle essaye habituellement de temps en temps de l’empêcher de prendre des risques. Plus souvent que l’inverse, il s’en accommode – et meurt une mort lente, en ayant du ressentiment, et rêvant de ce qui aurait pu être. Et elle finit par avoir du mépris pour lui, car il n’a pas été capable de lui dire non (même si elle n’est jamais consciente de cela.)
De son côté, l’homme veut une femme qu’il pense, lui sera fidèle. Très simplement, il veut une assurance que les enfants qu’il élève seront les siens. Le signe primitif de fidélité qu’il recherche est la dévotion : il veut une femme qui croit en lui devant tous les autres ; qui le croit, dans sa mission, et sa capacité de l’accomplir. Il veut, en un sens être adoré. Si un homme est capable de trouver une femme comme cela et poursuit sa mission dans la vie, il devient le plus heureux et le plus épanoui de tous les hommes. C’est parce que les impulsions jumelles, et parfois antagonistes de sa nature– à travers l’alliance de la femme idéale – ont atteint l’harmonie : son impulsion de combattre pour ou de réaliser un idéal, et son impulsion de se mettre en couple et de se reproduire. Un tel homme a trouvé une manière de produire une famille et de poursuivre ses idéaux, en se mettant en couple avec une femme dont la dévotion nourrit sa quête pour son idéal.
Comme Derek Hawthorne l’a dit dans son essai sur le film Storm over Mont Blanc:
« Sans une femme, un homme manque du sentiment d’être enraciné. Les hommes tendent à se concentrer sur le faire qu’ils manquent l’être. Leur quête de réalisation de leur but dans la vie devient quelque chose de froid et de stérile. Finalement, sans une maison et une terre et une femme chez qui retourner pour la satiété, ils se brûlent eux-même hors du sentier. Ils ressentent un sentiment de vacuité, et dérivent dans le désespoir. »
Le Männerbund existe dans un état de tension avec la société. Il a le potentiel de protéger et de préserver la société d’où il émerge, mais c’est aussi quelque chose de sauvage, volatile, et transgresseur. Finalement, ses membres pour être pleinement réalisé en tant qu’hommes, doivent mettre un équilibre entre leur dévotion envers l’un l’autre, et leur désir d’une femme et d’une famille. Ces deux choses peuvent co-exister. Mais afin qu’un homme puisse faire son travail, il doit surmonter l’influence de ses camarades, qui l’attireront toujours vers des aventure, plutôt que de le voir « être pris par le boulot. » Et il doit résister l’influence de la femme, qui essaiera (à moins qu’elle ne soit vraiment exceptionnelle) de saboter sa relation avec ses camarades. Il doit apprendre à dire « non » aux deux, mais dire « non » à la femme est plus difficile.
La relation de Jack dramatise cette dynamique entière. Mais qui est Marla ?
C’est une âme en peine, comme Jack. Elle est le portrait fait par Palahniuk de la moitié féminine de la personne moderne brisée. Comme tel, elle est très différente de Jack. Jack répond à l’émasculation en faisant quelque chose. Il sépare sa personnalité en deux, hypostasiant son potentiel plus élevé de réalisation masculine personnelle en « Tyler Durden. » Et alors il et son moi plus élevé créent le Fight Club, qui évolue après en un mouvement révolutionnaire national.
La réponse de Marla à l’émasculation moderne est très différente. N’ayant rien à émasculer, elle ne peut pas, bien sûr, répondre à notre situation moderne difficile de la même manière que Jack le fait. Elle est, par manque de meilleur mot, « insatisfaite. » Et c’est essentiellement à cause de l’émasculation des hommes autour d’elle. Comme je l’ai dit plus tôt, quand les femmes font leur chemin avec les hommes et les empêchent de prendre des risques et de la jouer sécurisé elles obtiennent ce qu’elles veulent. – mais elles commencent à sentir du mépris pour leurs hommes, et commencent à penser que quelque chose manque dans leur vie.
Ce foyer ou vous pouvez avoir grandi où Papa abandonne ses rêves pour rendre Maman heureuse, dominé par ses règles, et où il peignait des soldats en plastique dans sa cave d’homme – c’était le modèle microcosmique de ce qui est maintenant le macrocosme. Nous vivons dans un monde de femme, où l’Homme a dit un grand, Mondialement Historique « Oui, ma chéri » aux Femmes. Et maintenant, la Femme c’est Marla : en colère, à la dérive, accroc, auto-destructrice, salope, larmoyante, et dans l’attente. Dans l’attente de quelque chose ou de quelqu’un pour la délivrer, comme une princesse perdue, cochonne, enfermée dans une tour. Seulement dans ce monde elle s’est enfermée elle-même, et a dénoncé la clé comme « l’oppresseur. »
Jack est un pessimiste. Pas un nihiliste. Son désespoir le mène à essayer de changer le monde. Marla, d’un autre côté, est la vrai nihiliste. Elle n’est jamais allée à l’université sauf d’être une touriste à des groupes de soutien. Elle attend simplement de mourir. Sa vie entière est un gigantesque « appel à l’aide, » symbolisé par son overdose de Zanax.
C’est cette overdose qui met vraiment Jack et Marla ensemble. Sous sa « personnalité » Tyler, il baise Marla beaucoup de fois et est, selon l’aveu de Marla extrêmement bon à cela. Elle a besoin apparemment de cela sauvagement, mais ce qu’elle veut réellement et trouve réellement satisfaisant est simplement d’être avec Jack, pour qui elle commence à avoir une affection d’authentique sentiment. (Les femmes ne sont pas bonnes pour le sexe occasionnel. Elles veulent tisser des liens avec leurs partenaires sexuels. Voila pourquoi les femmes sont les vrais victimes de la révolution sexuelle.) Le vrai pathos est introduit dans l’histoire bien sûr, sur le fait que Jack n’arrête pas de revenir à Jack, et de virer la pauvre Marla hors de la maison. Voila « l’angle amour » de Fight Club.
Et ce qui nous fait nous soucier de l’histoire et des personnages un peu plus. Pourquoi ? Et bien, nous ne voulons pas voir la pauvre Marla blessée. Mais nous voulons aussi voir Jack se « rabibocher » avec elle. Quand vous regardez le film pour la première fois et ne savez pas que Jack est Tyler, vous pensez que Jack est secrètement amoureux de Marla (et peut être Marla de lui) et vous vous attendez à ce que Jack viennent à ses sentiments et sauve Marla de l’insensible Tyler. Quand vous revoyez le film, connaissant le mélange de personnalité, une différente sorte de suspense prend le dessus : vous vous attendez à ce que Jack réalise qu’il est Tyler et qu’il a baisé Marla tout le long, et vous voulez qu’il revienne à ses sentiments avant qu’il ne perde Marla entièrement.
Encore pourquoi ? Parce que vous savez que Jack, en tant qu’homme, ne peut pas être satisfait uniquement par le Fight Club. Il a besoin de Marla. Mais pour que le fait d’avoir une femme pour un homme signifie quelque chose (et pour que cela signifie quelque chose pour elle), un homme doit gagner la femme à travers ses qualités viriles. Fight Club devient un moyen de conquérir Marla. C’est à Tyler qu’elle est attirée, mais Tyler est simplement l’alter ego viril et sûr de lui-même de Jack. Marla est initialement attirée par Jack aux rencontres de groupe de soutien parce qu’elle voit qu’ils sont tous les deux des âmes perdues. Mais c’est seulement quand il devient Tyler Durden, qu’elle se sent réellement attachée à lui.
En devenant Tyler Durden, Jack devient l’Homme, et attire et répare et offre la rédemption à la Femme brisée. Ou donc il semble à la fin que Jack et Marla se tiennent la main lorsque les buildings explosent et s’effondrent autour d’eux.
A la fin, Jack ne tue pas Tyler Durden. C’est une mauvaise interprétation. « Tyler Durden » a juste cessé d’exister en tant que personnage séparé. Jack devient Tyler. Notez ce qu’il se passe dans le film après que Jack se tire une balle dans la tête et « tue » Tyler. Notez avec quelle autorité il donne des ordres aux Singes de l’Espace. Il ne leur crie plus après, les traitant comme si il pense qu’ils sont fous, les traitant comme des adversaires. Notez avec quel calme il regarde les buildings tomber. La partie la plus faible, « Jack » de son psyché n’avait pas voulu cela. Maintenant cela s’est passé. Et pour paraphraser Nietzsche, il doit devenir un dieu, simplement être digne de l’acte. Il doit assumer tout ce que « Tyler » a dit et fait.
Je suis la blancheur implicite de Jack
Depuis que le film est sorti au cinéma en 1999, les gens ont débattu de la question de si le film, ou au moins l’organisation dépeinte dans celui ci, est « fasciste. » Est-ce que Fight Club est fasciste.
Oui
Fight Club et le Fight Club sont tous les deux fascistes. Le film et l’organisation qu’il montre (plus tard, le Projet Chaos) sont tous deux implicitement fasciste. Maintenant pour répéter : je me moque de ce que Chuck Palahniuk ou quiconque lié au film a dit sur cette question. L’organisation dans le film est clairement fasciste, et le film, quoi qu’aient pu être les intentions des concepteurs, est un plaidoyer convainquant et inspirant pour le fascisme tel que je l’ai jamais vu. (C’est plus efficace que le Triomphe de la Volonté, qui nous montre simplement à quel point, tout le monde est heureux, et intelligemment habillé, sera après que le fascisme ait été installé – mais ne donne pas au non informé le sentiment de pourquoi son installation est nécessaire.)
Sous les termes les plus essentiels, le fascisme est l’idée que le Männerbund devrait exister. Le Fight Club est la formation du Männerbund, le Projet Chaos est la conclusion ineffaçable tiré par les homme du rassemblement, une fois qu’ils sont éveillés : c’est ce qui devrait régner. Dans le fascisme de la vraie vie, ces hommes ont été animés par le désir d’utiliser leur thumos pour protéger leur êtres chers, leur terre, et leur culture.
Le problème avec le fascisme de Fight Club n’est pas du tout que les Singes de l’Espace exprimeront leur thumos dans cette direction. Et la raison pour mon doute sur cette question a à voir avec la chose majeure que ceux de notre trempe trouvent dégoûtante à propos de Fight Club, ceux qui sinon adoreraient le film : Le Fight Club/ Projet Chaos est montré comme « mélangé racialement. » je ne peux pas me souvenir si c’est et comment c’est montré dans le roman ou pas. (S’il vous plaît, ne m’en tenez p as rigueur, les gars : Je n’ai simplement pas eu le temps de le relire.)
La fascisme de Fight Club n’est clairement pas racialiste ou National Socialiste (bien que le savon fait de graisse humaine semble une référence plutôt macabre à un des mythes sur les Nazis). Le fascisme de Fight Club est essentiellement Traditionaliste et vaguement anarcho-primitiviste. Le Projet Chaos vise essentiellement à faire trois choses.
La première est de détruire les symboles du capitalisme américain et de la dégénérescence culturelle : l’explosion de l’art d’entreprise, la destruction d’un café franchisé, donner des laxatifs à des pigeons pour qu’ils chient sur beaucoup de voitures de luxes, etc…
Deuxièmement, ils sortent pour détruire les moyens par lesquels les Américains se distraient et s’anesthésient eux-même : la destruction des ordinateurs, la suppression des cassettes vidéo, la destruction des antennes satellites, etc…
Troisièmement, et le plus important, ils sortent pour détruire la structure financière des USA (du monde) en détruisant les maisons mère des sociétés de carte de crédit, et des cibles similaires.
Il y a aussi en plus de tout cela, des méfaits plutôt vains, comme « de souiller des fontaines, » et de construire « une catapulte à excrément. »
Dans quel but ? Et bien, Tyler nous donne une image très claire du futur qu’il espère construire, dans l’une des scènes de Fight Club les plus fameuses :
« Dans le monde que je vois – Nous traquerons des élans dans les forêts humides autour des ruines du Rockefeller Center. Nous porterons des vêtements de cuir qui dureront le reste de notre vie. Nous grimperons les lianes qui envelopperont la Tour Sears. Nous verrons alors de petites traces pilant du maïs et poserons des tentes ne peau de chevreuil sur la voie de garage d’une autoroute abandonnée. »
Là encore, le but de Tyler est de recommencer l’histoire : détruire le capitalisme, le mondialisme, la technologie, la culture de consommateur, les divisions de classe basées sur la richesse, etc… Est-il conscient qu’une fois que nous sommes retourné à l’état primitif dont il rêve, les divisions seront encore présentes selon des lignes raciales et ethniques et ressenties encore plus qu’avant ? Tyler peut être conscient de cela, mais Palahniuk et les concepteurs du film ne le sont presque certainement pas.
Oui, le Fight Club et le Projet Chaos sont mixtes racialement. Cependant, une chose dont je ne pense pas que les lecteurs reconnaîtront est qu’ils deviennent plus blancs lors de la poursuite du film. Ce dont je parle, spécifiquement, est la composition raciale des Singes de l’Espace vivant dans la maison de Paper Street.
Beaucoup de choses m’ennuient dans Fight Club. L’un est ce pingouin animé. Mais la plus grande chose est cet Asiatique à cheveux long, ressemblant à une folle dans certaines des scènes des sous-sol du Fight Club, qui essaye constamment de sa la jouer et d’agir « macho. » Je détourne mes yeux quand il est à l’écran (juste comme je détourne les yeux de la scène où Jack défigure le pauvre Gueule d’Ange). Il y aussi quelques noirs dans des scènes de Fight Club, dont l’un à un bref rôle où il parle. Quand nous allons à la maison, cependant, c’est de façon écrasante blanc. C’est une chose de rencontrer une variété de mecs une fois ou deux par semaine dans le sous-sol de quelqu’un. C’est une toute autre chose de vivre avec eux.
Nous sommes tous plus à l’aise avec ceux de notre propre espèce. Et donc ce que nous trouvons dans la maison est presque entièrement un groupe de Singes de l’Espace costauds, blanc, à la boule à zéro. On trouve un noir brièvement dans quelques scènes. Il n’a rien à dire et si vous clignez des yeux vous le raterez. On voit aussi à l’écran pendant une milliseconde ce qui semble être cet Asiatique, maintenant avec les cheveux coupés (çà pourrait être un autre Asiatique, mais je ne sais pas faire la différence). Toutes les scènes clés dans la maison – surtout la scène où le corps sans vie de Bob est y est traîné – sont dominés par des acteurs blancs. C’est comme si les concepteurs du film réalisaient doucement et inconsciemment qu’un vrai mélange racial dans cette maison ne serait tout simplement pas plausible. La Compagnie de Savon de Paper Street est implicitement blanche.
Il y a beaucoup dans le film qui semble parler directement aux Blancs. Quand Tyler dit du Fight Club qu’ils sont « une génération entière travaillant à des stations d’essence ou serveurs dans des tables de restaurant ; ou qu’ils sont des esclaves à col blancs. Je pense aux blancs.
Je pense à tous ces ouvriers qui ne peuvent pas trouver de travail décent parce que les bons jobs ont été envoyé à l’étranger et donnés à des esclaves non-blancs. Ou, pire, tous ces mecs qui ne peuvent pas trouver de jobs parce qu’ici dans le pays, on les donne à des étrangers – les envahisseurs dont les « droits » sont en train d’être défendus par les même gens qui se sentent libre de lancer des vannes sur les mecs avec des drapeaux confédérés dans leurs camions pickups. Je pense à ceux des gars blancs de classe moyenne, passés à l’université qui ont perdu un job ou une promotion à quelqu’un qui dit « aks. » Et je pense à tous ces jeunes blancs intelligents de 18 ans, à qui on a refusé une admission à Harvard ou au MIT parce que quelques autres grand-grand-grand parents possédaient des esclaves. Nous sommes « les enfants oubliés de l’histoire, » les mecs et « on en a vraiment, vraiment plein le cul. »
Mais souvenez-vous : nous sommes aussi « le jeune homme sage qui écoute, jusqu’à ce qu’il soit temps de décider. »
Je suis la conclusion de Jack
Il y a quelque temps, Greg Johnson m’a montré (correctement) que la seule manière par laquelle le film bonifie le roman est que le film est de loin moins nihiliste. Dans le roman, Tyler envisage de détruire un musée, pas les compagnies de carte de crédit. Quel est le but de tout çà ? Pourquoi détruire un endroit des bonnes choses que notre culture a produite ? Deux fois dans le roman, Jack dit qu’il veut « se torcher le cul avec la Mona Lisa. » « Brûler le Louvre, » dit-un des personnages. « De cette manière, au moins Dieu connaîtra nos noms. » Mais cela me rappelle l’infâme Herostratus, qui brûla le Temple de Diane d’Ephèse en 356 Avant Jésus Christ ; afin que son nom puisse rester dans l’histoire. Son nom est resté dans l’histoire, d’accord, comme l’un des monstres les plus pathétiques, et narcissiques de tous les temps.
Une partie de ce genre de truc est dans le film. Je comprends le point de vue de détruire des antennes satellite et de détruire des bars de café de grande marque. Mais pourquoi pisser dans la soupe des gens et insérer des images de porno dans des films pour la famille ? (Je comprends que Tyler soit très, très énervé. Mais accordons nous pour être énervé productivement, et de diriger notre rage sur les bonnes cibles.)
C’est ce qui me dérange à propos de Palahniuk, et pourquoi mon allégeance est surtout au film Fight Club, pas au roman. Le matériel que Palahniuk a produit depuis Fight Club est d’une qualité très inégale, et s’ouvre lui-même, encore, à l’accusation de nihilisme. (Il semble motivé à écrire un roman par année, dont il écrit chacun d’entre eux très rapidement. C’est une bonne stratégie, si tu es Yukio Mishima. Mais Palahniuk n’est pas Mishima. Pas encore.) Un critique a dit que les livres de Palahniuk voyagent dans la catégorie du nihilisme tiède d’un étudiant d’université de carrière qui vient juste de redécouvrir Nietzsche et Nine Inch Nail. » Bêtement, Palahniuk se laissa aller à une riposte aigre à ce poste. (L’Homme à Grande Âme l’aurait accueilli avec silence.)
Peut être le travail de Palahniuk le plus indigne depuis Fight Club est une courte nouvelle appelée « les couilles, » qui parle d’accidents de masturbation sordides. Palahniuk a lu l’histoire un grand nombre de fois à différentes audiences au fil des années, causant , à partir de Mai 2007, un nombre total de 73 évanouissement de personnes (Je ne plaisante pas). Un autre critique a dit de lui « il semble que Palahniuk s’évertue de façon audacieuse de dépasser chaque nouvelle dégradation basse par quelque chose de pire. » L’on se demande si cet homme à vraiment quelque chose à dire du tout, ou si il est juste une sorte de nihiliste jusqu’au-boutiste pour titiller nos sensibilités blasées par quelque chose de plus sombre et de pénétrations « osées » du rectum culturel.
Donc, à ce point – si vous êtes arrivé jusque là – vous pourriez vous demander si j’ai beaucoup sur Fight Club. Une question honnête ? D’abord, un démenti : Je vous ai bien averti que j’écris presque exclusivement sur le film, pas sur le roman. Comme discuté pus haut, le film améliore le roman. Cependant, comme je l’ai aussi déjà dit, le film suit bien fortement le modèle du roman. Beaucoup de ce qui est bien dans le film est présent dans le texte de Palahniuk ? Et tous les « messages » que j’ai trouvé cachés dans le texte le sont aussi dans le texte. C’est juste comme si le film les avait extrait et rendu plus explicite.
La simple vérité est que Fight Club est plus grand que Chuck Palahniuk, David Fincher, ou Jim Uhls. Il signifie nettement plus de choses qu’ils le pensent. Fight Club veut dire ce qu’il veut nous dire. C’est presque comme si ce roman et ce film nous avaient été donné par les dieux, et que Palahniuk et les autres, étaient simplement les véhicules de son expression. Cette histoire est si puissante pour nous ; dit tellement sur notre monde et notre génération. Il nous émeut tellement que c’est une chose qui appartient à l’époque et à nous, pas à un homme ou à un studio de cinéma.
C’est un texte extraordinairement riche, et j’ai simplement égratigné la surface de tout ce qu’il doit dire à notre époque et à notre situation difficile.
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