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Pour ma démonstration, je définirai une religion comme la pratique communautaire d’honorer le sacré. Par sacré, je ne veux pas forcément parler d’un Dieu ou de dieux ou d’êtres surnaturels, qu’ils soient immanents ou transcendants. Ce dont je veux parler, c’est du bien le plus élevé dans un quelconque système de croyance, celui devant lequel toutes les valeurs inférieures doivent céder et, en cas de conflit, être sacrifiées.
On peut soit honorer comme il convient la plus haute valeur, soit l’ignorer, la dénigrer, et la profaner. La religion l’honore. Mais il ne suffit pas de simplement honorer le bien le plus élevé par la pensée. On doit le faire dans l’action. Mais ce n’est pas encore une religion. Honorer activement et individuellement le bien le plus élevé, c’est mener une vie vertueuse. Honorer collectivement le bien le plus élevé, en communauté avec d’autres, voilà ce qu’est la religion. De tels honneurs collectifs accordés au bien le plus élevé sont des rituels.
La religion, d’après cette vision, est intrinsèquement communautaire et ritualiste. Mais elle n’est pas intrinsèquement théiste ou surnaturelle. Une communauté pourrait se considérer elle-même – ses origines, son existence, et sa destinée – comme le bien le plus élevé et se rendre l’objet d’une religion civile, de rituels communautaires d’auto-souvenir et d’autoperpétuation : honorer les héros et les ancêtres, sanctifier le mariage et la vie de famille, sacraliser l’éducation et l’entrée dans l’âge adulte, commémorer solennellement les grands événements historiques, diaboliser les ennemis, maudire les traîtres, et ainsi de suite.
Je crois qu’il existe un bien le plus élevé pour toute communauté qui persiste à travers le temps. Car la religion – une hiérarchie commune de valeurs combinée à un moyen de les honorer et de les perpétuer collectivement – est le principal préservateur de l’unité. Une communauté avec de multiples biens et religions supérieurs peut apparaître dans une époque de stabilité historique, mais je dirais que si vous regardez le film jusqu’au bout, vous verrez qu’une telle société est en fait en cours de décomposition. Il y a de nombreuses valeurs et forces qui tiraillent les sociétés. Une société périra, par conséquent, si son unité continuée n’est pas valorisée, et si cette valeur n’est pas transformée en une véritable force cohésive en recevant des honneurs collectifs par une religion civile. Une simple force externe et légale n’est pas suffisante si ses buts ne sont pas vus comme légitimes dans l’esprit des gens.
Ce qui unit une communauté n’a pas forcément quelque chose à voir avec la religion. Une communauté peut émerger simplement à cause de son isolement géographique et de l’ascendance, de la langue et des coutumes partagées. Mais ce qui soutient une communauté à travers le temps a tout à voir avec la religion. Il y a, bien sûr, des tendances profondes et entièrement naturelles à aimer les siens et à se méfier des étrangers. Mais seules elles ne suffisent pas à préserver des communautés distinctes.
Les communautés peuvent périr en se divisant et en se fondant dans d’autres. Parfois des communautés avec des valeurs communes se divisent parce qu’elles se querellent à cause de la pénurie. Parfois des communautés et des races radicalement différentes se mélangent et se fondent l’une avec l’autre, du fait de l’avidité et de la convoitise. Pour que les communautés restent soudées, elles doivent faire de l’unité une valeur plus élevée que les loyautés familiales et factionnelles et que l’avidité, la convoitise et l’ambition individuelles. Provoquer l’adhésion à de telles priorités est une question de religion. Bien sûr, l’unité d’une communauté peut encore être menacée s’il y a des valeurs encore plus hautes au-dessus d’elle, par exemple la fraternité universelle, ou l’accumulation de richesse capitaliste, ou la redistribution de richesse communiste. Ainsi le meilleur moyen de préserver une communauté est d’en faire la valeur la plus élevée, c’est-à-dire d’ériger une religion civile.
Si une religion commune préserve l’unité d’une société, pourquoi alors le pluralisme religieux des sociétés occidentales modernes ? Il y a essentiellement deux explications. D’abord, le pluralisme pourrait être illusoire. Ensuite, l’unité pourrait être illusoire ou transitoire. Les deux sont vrais concernant l’Occident.
Le pluralisme religieux occidental est en partie illusoire. C’est une erreur d’identifier la pluralité des sectes chrétiennes au véritable pluralisme religieux, car depuis le XVIIe siècle, le christianisme n’est plus la religion dominante de l’Occident. En 1648, la Paix de Westphalie mit fin à la Guerre de Trente Ans entre protestants et catholiques. En 1660, la Restauration mit fin au règne puritain en Angleterre. En fait, les deux événements remplacèrent le Christianisme comme religion dominante de l’Occident par une nouvelle religion civile de l’Universalisme Libéral. En effet, les valeurs de tolérance religieuse, de paix sociale, et de progrès laïc furent élevées au-dessus du christianisme, et depuis lors le christianisme s’est soumis – parfois avec empressement, parfois de mauvaise grâce, mais s’est soumis – à cette nouvelle religion civile.
Ensuite, l’unité occidentale est en partie illusoire, parce que L’Universalisme Libéral a ouvert l’Europe à la subversion et à la colonisation par des peuples qui rendent un hommage de pure forme à l’Universalisme Libéral même lorsqu’ils pratiquent des formes tribales de particularisme (le plus souvent des Juifs, mais aussi des gens d’Asie de l’Est et du Sud, et d’autres immigrants du Tiers-Monde) ou des formes d’universalisme non-libérales et rivales (islam, marxisme). La société libérale universaliste, parce qu’elle n’exige pas une véritable réciprocité de la part des autres, est un système auto-subversif qui sera démembré par les intrus qu’il a acceptés en son sein.
Le Nationalisme Blanc, tel que je le conçois, n’est pas seulement une philosophie politique, rivalisant avec d’autres philosophies politiques pour le pouvoir sous l’hégémonie universaliste libérale. Nous devons plutôt viser à remplacer l’universalisme libéral et à établir une hégémonie nationaliste blanche, une nouvelle religion civile pour l’Occident qui considère la préservation et l’épanouissement de notre race comme le bien le plus élevé, auquel toutes les valeurs inférieures doivent être subordonnées. Le Nationalisme Blanc doit faire du plus grand bien de notre race le centre d’un culte public célébrant notre identité, notre héritage, nos héros, et notre destin faustien.
De ce point de vue, les débats sur le Christianisme contre le Paganisme dans les milieux nationalistes blancs semblent être à coté de la question.
Les critiques du christianisme ont raison : les valeurs chrétiennes sont au mieux indifférentes à la préservation raciale et fondamentalement hostiles à celle-ci. En plus de cela, le christianisme n’est pas vraiment une alternative à l’Universalisme Libéral, qui a simplement sécularisé les valeurs et les fantaisies eschatologiques chrétiennes.
Mais les critiques du christianisme ont tort de penser que le christianisme est, aujourd’hui, l’ennemi principal. Car la vraie religion de notre époque est l’Universalisme Libéral, devant lequel même le pape ploie le genou.
En outre, la plupart des gens qui conseillent un retour à la Chrétienté ne font en fait que se représenter une période antérieure, moins ouvertement décadente, dans l’histoire de l’Universalisme Libéral occidental. S’ils connaissaient vraiment la véritable histoire de la Chrétienté – s’ils lisaient une histoire de la Croisade des Albigeois, de la Guerre de Trente Ans, ou de la Guerre Civile anglaise, par exemple – la plupart d’entre eux rejetteraient avec horreur une véritable restauration chrétienne.
Je ne doute pas que les religions populaires européennes indigènes peuvent être revivifiées en étudiant les fragments qui nous sont parvenus, en accédant aux traces de traditions vivantes, et en ayant des expériences directes du numineux. Je ne doute pas que les religions populaires européennes sont plus cohérentes avec la politique identitaire européenne que le christianisme, l’islam, l’universalisme libéral, etc.
Mais je ne vois pas de signe que les néo-païens souhaitent sérieusement établir une religion civile païenne. La plupart des néo-païens semblent entièrement se satisfaire d’être socialement marginaux, des étrangers « tolérés » dans ce qu’ils imaginent être une société chrétienne.
De plus, quand on en arrive à la politique, les néo-païens se divisent fondamentalement en deux camps : les Universalistes Libéraux et les Nationalistes Blancs. Et soyons francs : l’immense majorité est d’abord universaliste libérale et nationaliste blanche, et néo-païenne ensuite.
Pour les Nationalistes Blancs, le véritable combat religieux de notre époque ne devrait pas être entre chrétiens et païens. Le christianisme ne règne pas, et les néo-païens ne savent même pas ce que cela supposerait si c’était le cas. Le véritable combat est entre l’Universalisme Libéral et le Nationalisme Blanc.
Donc à quoi ressemblerait le paysage religieux sous une hégémonie nationaliste blanche ? Avant tout, sous une hégémonie universaliste libérale il y a une complète unité sur les valeurs universalistes libérales. De même, sous le Nationalisme Blanc, il y aurait une complète unité sur la suprême importance de la préservation et du progrès raciaux blancs. Le dénigrement ou la destruction de notre race se trouveraient en-dehors des paramètres des opinions acceptables, de même que le Nationalisme Blanc est actuellement en-dehors des limites de la société policée. Toutes les religions et hégémonies civiles rivales seraient réprimées : libéralisme, marxisme, islam, judaïsme, etc.
Ensuite, tout comme sous l’hégémonie universaliste libérale, il y aurait un pluralisme complet et une tolérance complète sur toutes les questions sans importance. Tant que les confessions chrétiennes ne contestent pas la religion civile raciale, elles jouiront du même statut qu’elles ont aujourd’hui sous l’Universalisme Libéral. La même chose est vraie pour toutes les formes de néo-paganisme, les importations de l’Extrême-Orient, et toutes les religions que vous voudriez former.
Puisque le royaume du christianisme n’est pas de ce monde, et puisque l’Eglise a une longue histoire de souple adaptation à n’importe quel César se trouvant au pouvoir, le christianisme se réconciliera rapidement avec la religion civile raciale.
Beaucoup des valeurs de l’Universalisme Libéral – entreprise privée, vie privée, liberté de pensée, de discours, et la créativité, etc. – peuvent aussi être préservées sous une hégémonie nationaliste blanche dans la mesure où elles sont cohérentes avec la survie et la santé raciales. Sous une hégémonie nationaliste blanche, il serait compris que la Religion Civile Raciale ne satisferait pas pleinement les besoins spirituels de chacun. Mais, comme dans l’Antiquité, chacun serait libre d’explorer les cultes à mystères et les croyances étrangères tant que celles-ci ne saperaient pas notre race. Mais pour moi, ma race n’est pas seulement ma nation, elle est aussi ma religion.
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