English original here
L’Alt Right est morte. Mais l’Alt Right a été si utile – et tellement drôle – que nous devons créer un produit de remplacement, et le plus tôt sera le mieux.
Par Alt Right, je veux dire le mouvement online des podcasteurs, bloggueurs et trolls des médias sociaux nationalistes blancs qui apparurent en 2014, s’unirent autour de la candidature Trump en 2015, puis commencèrent à changer les paramètres du débat politique avec des mèmes cinglants comme la pique des « cuckservatives » [*], devenant un phénomène médiatique international en 2016.
Comme je le dis dans mon essai « Qu’est-ce que l’Alt Right ? », cette nouvelle Alt Right était très différente de l’Alt Right d’origine qui prit son nom du webzine Alternative Right que Richard Spencer fonda en 2010 et édita jusqu’en 2012. Les deux Alt Rights différaient en termes d’ethos, d’influences intellectuelles, et préféraient des plate-formes et des médias, bien qu’elles finirent par partager une idéologie et un nom. Au début de 2015, la nouvelle Alt Right fut de plus en plus à l’aise avec le Nationalisme Blanc comme idéologie et l’Alt Right comme marque.
A part le fait que #AltRight faisait un bon hashtag, la principale utilité du terme était son caractère nébuleux. Cela permettait aux gens de signaler leur dissidence vis-à-vis du républicanisme majoritaire sans adopter des labels aussi stigmatisés que national-socialisme et Nationalisme Blanc. L’Alt Right était donc un « espace discursif » idéal où les Nationalistes Blancs pouvaient interagir – et les influencer et les convertir – avec des gens qui étaient plus proches du courant politique majoritaire.
Les Nationalistes Blancs devraient toujours se souvenir de la manière dont nous sommes parvenus à nos idées. Nous ne devrions jamais perdre de vue le fait qu’il fallut une lutte intérieure, conclue par un acte de courage, pour sérieusement envisager des idées hérétiques et hautement stigmatisées, même online, dans l’intimité de son propre foyer. Donc nous avons besoin d’espaces sûrs pour tester de nouvelles idées et construire de nouvelles relations. L’Alt Right apporta cela. Elle permit aux gens de faire l’expérience de la radicalité et de l’audace sans être l’un de « ces gens-là » ou de brûler les ponts avec le courant principal.
Le résultat fut une insurrection citoyenne online mobilisant un vaste réseau d’individus hautement créatifs et injectant leurs mèmes et leurs sujets de discussion dans le courant principal, où ils commencèrent à faire bouger la conscience populaire et les débats politiques.
Mais, comme le l’ai également dit dans « Qu’est-ce que l’Alt Right ? », le succès de l’Alt Right pour attirer les gens conduisit à une crise. Les deux versions de l’Alt Right furent toujours, en leur cœur, des projets de sensibilisation nationalistes blancs. Mais il y avait une bataille permanente dans l’Alt Right entre les gens qui prônaient un mouvement « râtissant large » et les partisans d’une « spirale de la pureté » et les sectaires de droite qui voulaient imposer une orthodoxie idéologique
J’étais dans le camp du « râtisser large ». Je disais que les projets de sensibilisation, par leur nature même, attirent des gens qui ne sont pas (encore) d’accord avec nous. Mais vous ne pouvez convertir que des gens qui ne sont pas encore d’accord avec vous. Toute l’utilité du mouvement était de convertir plutôt que de repousser les gens qui ne sont pas d’accord avec nous.
Mais la nouvelle Alt Right fut un projet de sensibilisation tellement réussi qu’elle fut inondée d’un grand nombre de nationalistes civiques trumpistes, incluant des non-Blancs, qui rejtaient le Nationalisme Blanc. Je pensais que cela était plus une opportunité qu’une crise, et que nous avions besoin de reprendre notre respiration, de nous souvenir que la vérité est de notre coté, et ensuite revenir dans la bataille des idées. D’autres, cependant, commencèrent à craindre que la marque Alt Right puisse être détournée ou cooptée par des nationalistes civiques comme Milo Yiannopoulos. Ce fut la « guerre de la marque » de l’Alt Right de la fin 2016.
La guerre de la marque prit fin avec l’incident du « Hailgate » du 21 novembre 2016, quand, devant les caméras des médias ennemis, Richard Spencer leva son verre avec les paroles « Hail Trump, Hail our People, Hail Victory ! » [Vive Trump, Vive notre peuple, vive la Victoire !] et que les gens dans l’audience répondirent avec des saluts nazis. Ce coup de pub identifia d’une manière indélébile l’Alt Right non seulement avec le Nationalisme Blanc mais aussi avec le néo-nazisme dans les esprits du monde entier [1].
Cela conduisit à une scission entre Nationalistes Blancs et nationalistes civiques, qui finirent par être appelés l’Alt Lite [= « allégée », NDT]. Pour se différencier de l’Alt Right, l’Alt Lite s’accrocha à la seule question que les Nationalistes Blancs doivent détruire de la manière la plus urgente : le tabou moral contre la politique identitaire blanche. Le grand et beau râteau, où le nationalisme civique et l’ethno-nationalisme pouvaient être débattus – une discussion que les Nationalistes Blancs gagnent toujours – fut remplacé par un grand et vilain mur, par-dessus lequel seuls des barrages de tweets venimeux furent échangés.
L’espace discursif en expansion où les Nationalistes Blancs pouvaient influencer le courant majoritaire fut remplacé par une secte politique se marginalisant elle-même qui en 2017 commença à se concentrer sur l’activisme de rue, même s’ils étaient de très loin dépassés en nombre et en armes par la gauche, qui pouvait compter sur des collaborateurs dans les médias à tous les niveaux du gouvernement, ainsi que sur des armées d’avocats et sur des financements pratiquement illimités. Les Nationalistes Blancs n’ont aucun de ces avantages. Ainsi un mouvement qui avait grandi en attaquant les faiblesses morales et intellectuelles du système depuis une position de force fut remplacé par un mouvement qui attaquait les centres de pouvoir institutionnels du système depuis une position de faiblesse. Un échec catastrophique était inévitable.
A la fin de 2017, une grande partie du mouvement nationaliste blanc américain était simplement épuisé par la vague de dénonciations, de deplatforming, et de guerre légale qui suivit le rassemblement « Unite the Right » [Unir la droite] à Charlotteville en Virginie, le 12 août 2017. Dans les jours suivant « Unite the Right », plus d’une centaine de personnes disparurent de ma sphère de médias sociaux seulement. Ils ne changèrent évidemment pas de convictions politiques, mais ils pensaient clairement que le mouvement allait dans la mauvaise direction. Cependant, les rassemblements et les débats dans les facultés continuèrent, épuisant les gens et l’argent – qui étaient déjà en petit nombre – jusqu’à ce qu’ils soient finalement complètement épuisés.
La fin de la phase activiste de l’Alt Right conduisit à un sain débat sur l’« optique » et pour savoir s’il valait mieux pour les Nationalistes Blancs américains adopter les traditions et les symboles politiques américains ou des traditions et des symboles importés [2]. Il y avait aussi un consensus croissant sur le fait que le mouvement devait revenir à nos forces, c’est-à-dire la guerre des idées. Même les actions activistes devaient être reconfigurées sur le modèle du mouvement identitaire européen, qui n’affronte pas les Antifas, mais se livre à des coups peu risqués et hautement publicitaires, c’est-à-dire à la « propagande par l’action » [3].
Mais pour beaucoup de gens dans le mouvement américain, 2018 a simplement été une année de surveillance et d’attente. Les gens se résignèrent à laisser passer l’orage. Maintenant qu’il est en train de disparaître, ils font le compte des dégâts et se demandent ce qui va venir ensuite.
Ne serait-ce pas bien d’avoir une cause commune autour de laquelle se rallier à nouveau ? Ne serait-ce pas bien d’avoir un nouvel espace discursif où nous pourrions à nouveau interagir avec le courant majoritaire et peut-être l’influencer ?
Certains espèrent que la campagne de réelection de Trump pourrait fournir un point de ralliement, mais la plupart d’entre nous ont perdu leur enthousiasme pour Trump. Heureusement, il y a quelque chose de plus grand et de meilleur que Trump. S’il y aura toujours une place pour défendre les politiques nationales-populistes de Trump contre les critiques et les détracteurs, nous ne pouvons pas perdre de vue le tableau général. Nous devons regarder au-delà de Trump, vers les forces qui ont rendu Trump possible.
Il y a les mêmes forces derrière la victoire du Brexit ; derrière la montée de politiciens comme Viktor Orbán, Matteo Salvini, et Sebastian Kurz ; derrière le succès de partis comme l’Alternative pour l’Allemagne, le parti polonais de la Loi et de la Justice, et les Démocrates suédois ; et derrière l’insurrection des Gilets Jaunes en France.
Tous sont des manifestations de ce qu’on appelle le national-populisme ou le Nouveau Nationalisme. Nous devons comprendre les forces à l’origine de la montée du Nouveau Nationalisme. Puis nous devons ajouter notre impulsion à ces forces et tenter de les attirer vers le Nationalisme Blanc. Le Nouveau Nationalisme devrait être notre nouveau point de ralliement, notre nouvel espace discursif où nous pourrons injecter nos idées dans les discussions du courant majoritaire.
Pour les débutants, j’appelle tous les Nationalistes Blancs à lire National Populism: The Revolt Against Liberal Democracy par Roger Eatwell et Matthew Goodwin [4], deux auteurs britanniques de science politique spécialistes du populisme et de l’extrémisme politique.
Eatwell et Goodwin sont évidemment des hommes de gauche, mais ils ne semblent pas être des libéraux ou des mondialistes. En effet, ils aiment à démolir les illusions libérales et mondialistes sur le national-populisme, disant qu’il ne peut pas être écarté comme étant un simple fascisme ou un simple racisme ; qu’il ne peut pas non plus être rejeté comme étant simplement un éclair dans le cercle, le produit d’événements éphémères comme la récession de 2008 ou la crise des migrants ; qu’il n’est pas non plus le dernier cri de « vieux mâles blancs » qui disparaîtront bientôt et seront remplacés par des partisans tolérants du Millenium ; et enfin, ce n’est pas non plus simplement le produit de politiciens charismatiques.
Au contraire, Eatwell et Goodwin affirment que le national-populisme est le produit de profondes tendances sociales et politiques qu’ils appellent les quatre DS : Distrust, Destruction, Deprivation, et De-Alignment. Distrust [Méfiance] désigne l’effondrement de la confiance populaire envers les élites politiques. Destruction signifie principalement destruction de l’identité, c’est-à-dire la destruction des peuples et des cultures par l’immigration et le multiculturalisme. Le national-populisme est donc une forme de politique identitaire blanche. Deprivation [Perte] signifie érosion du niveau de vie de la classe moyenne et de la classe ouvrière du Premier Monde du fait de la mondialisation et du néolibéralisme. De-Alignment [non-identification] est l’effondrement de l’identification des électeurs avec les partis politiques dominants.
Eatwell et Goodwin réunissent d’impressionnantes études empiriques qui indiquent que ces tendances sont omniprésentes dans les pays blancs. Ces tendances sont aussi profondément enracinées plutôt qu’éphémères. Non seulement elles vont se poursuivre dans le futur, mais elles vont probablement se renforcer avant de diminuer. Donc, le national-populisme est là pour rester. Le national-populisme est la vague du futur, pas seulement une vague dans le cycle des informations (d’où la grande vague sur la couverture de leur livre). Eatwell et Goodwin en sont tellement sûrs que dans leur chapitre final, « Vers le post-populisme », le seul scénario post-populiste qu’ils peuvent imaginer est l’adoption de politiques nationales-populistes par l’establishment politique. En d’autres mots, ils pensent que le national-populisme deviendra probablement l’attitude politique hégémonique. C’est une concession stupéfiante, puisqu’elle signifie que l’hégémonie du mondialisme approche de sa fin.
Je trouve cette analyse profondément encourageante, et elle apaise une crainte qui me taraudait depuis les deux dernières années. Je crois que seul le Nationalisme Blanc ne peut sauver notre race, et donc le succès de notre mouvement est l’impératif moral suprême. Les Blancs sont en état d’urgence. C’est grave. C’est urgent. Ainsi en 2015 et 2016, j’ai été ravi de voir des forces du courant politique majoritaire s’aligner sur les idées et les buts nationalistes blancs, spécifiquement le Brexit et le phénomène Trump.
Mais je pensais aussi que, probablement, ce moment historique serait bref. Donc nous devions en profiter pendant que c’était encore possible. C’est pourquoi j’ai été si horrifié par le « Hailgate », quand au lieu de faire un discours d’homme d’Etat expliquant comment le National Policy Institute servirait d’avant-garde intellectuelle au national-populisme – un choix qui aurait assuré l’acte de candidature de Spencer pour la direction du mouvement et attiré des ressources importantes – il choisit le chemin de la bouffonnerie juvénile, espérant s’attirer les faveurs des braves garçons de The Right Stuff et sur les chans [= channels].
Mais c’était juste le début de mois entiers de sectarisme, de schismes, de purges, et de spirales de pureté. En 2017, nous vîmes l’apparition de mèmes toxiques et auto-marginalisants comme celui de la « charia blanche » et le retour des pires idées et attitudes du Nationalisme Blanc 1.0. Nous étions arrivés à un moment décisif, et nos « leaders » avaient choisi les postures juvéniles et la non-pertinence. Ils n’étaient pas prêts pour les heures de grande écoute. Comme je l’ai expliqué dans mon essai « Contre le sectarisme de droite », cela ne pouvait conduire qu’à un mouvement plus petit, plus faible, plus pauvre et plus bête. Un tel mouvement serait incapable de stopper le génocide des Blancs.
En mai 2017, je commençai à penser que nous avions besoin d’une nouvelle « marque ». Le terme « Nouveau Nationalisme » était déjà utilisé pour décrire le national-populisme. Le terme était suffisamment large et vague pour englober tout le monde depuis les Nationalistes Blancs jusqu’aux présidents en poste et aux partis gouvernants. J’allai même jusqu’à réserver le nom de domaine newnationalism.net. En accord avec mon essai « Redéfinir le courant majoritaire », j’envisageai un espace discursif qui était le contraire exact du sectarisme de droite. Notre mouvement doit préfigurer l’hégémonie que nous voulons créer dans la société dans son ensemble, englobant la pleine diversité des Blancs, unis seulement par le principe central de la politique identitaire blanche et libres d’avoir des vues différentes sur toutes les autres questions.
La bataille intellectuelle la plus importante est celle de la légitimité de la politique identitaire blanche. Le plus grand tabou politique de notre époque est l’idée que la politique identitaire est immorale pour les Blancs – et seulement pour les Blancs. Ce tabou unit tout l’establishment politique contre nous. L’establishment politique le sait, mais beaucoup de nationaux-populistes ne le savent pas. C’est pourquoi l’establishment traite les nationaux-populistes de fascistes, d’indigénistes, et de racistes.
Mais beaucoup de nationaux-populistes ne contestent pas l’idée selon laquelle la politique identitaire blanche serait immorale. Au contraire, ils soulignent qu’ils sont des nationalistes civiques aveugles-à-la-couleur, se préoccupant seulement d’une culture commune. Ils essayent ensuite d’inverser les rôles avec le gauchisme et l’accusent d’être la veritable politique identitaire.
Mais bien sûr, la gauche ne va pas abandonner la politique identitaire. Pourquoi abandonneraient-ils une stratégie gagnante ? Répudier la politique identitaire est une stratégie perdante pour la droite, équivalant à un désarmement unilatéral, prendre un couteau pour un combat avec des armes à feu, ou permettre à ses adversaires d’utiliser un atout mais refuser de l’utiliser soi-même [5].
Donc, la plate-forme du Nouveau Nationalisme devait être un espace où l’on pouvait discuter de pratiquement tout sauf de la légitimité morale de la politique identitaire blanche. Notre agenda éditorial principal serait d’établir que la politique identitaire blanche est inévitable, nécessaire, et morale – et de dénoncer l’illégitimité morale du système.
J’ai partagé cette idée avec un grand nombre d’auteurs, de podcasters et de bloggueurs qui pensaient aussi que l’Alt Right était de train de descendre la spirale de la non-pertinence. Ils étaient tous enthousiastes, sans exception. Mais il y avait des choses dont je devais m’occuper en premier, comme terminer le Manifeste Nationaliste Blanc. J’eus aussi le sentiment qu’il se passerait un peu de temps avant que l’Alt Right s’épuise finalement et que les gens soient prêts pour quelque chose de nouveau. Finalement, cependant, je décidai que je voulais rester concentré sur Counter-Currents. Je pense encore qu’un webzine sur le New Nationalism serait une bonne idée. Mais quelqu’un d’autre devrait le créer.
Bien sûr, les Nationalistes Blancs n’ont pas besoin d’une nouvelle plate-forme pour contribuer à la montée du national-populisme. En fait, nous y avons contribué depuis pas mal de temps. De plus, si Eatwell et Goodwin ont raison, nous y contribuerons encore dans le futur, car les nations blanches seront réceptives au national-populisme dans les temps qui viennent. Et bien que rien n’ait plus d’urgence morale que de stopper le génocide des Blancs, nous avons gagné du temps pour mettre au point notre message et nos stratégies (et si nous n’avons pas le temps de faire cela correctement, le faire d’une manière erronée ne nous sauvera pas, en tous cas).
Donc, comment les Nationalistes Blancs peuvent-ils s’insérer dans le plus large phénomène national-populiste ? Regardons à nouveau les quatre DS d’Eatwell et Goodwin.
Méfiance : Quand les gens ne font plus confiance à leurs gouvernants, le système perd de la légitimité et du pouvoir. Les Nationalistes Blancs sont des maîtres pour se moquer des mensonges, de l’hypocrisie, du pharisaïsme, de la lâcheté et de la dégénéresence de nos gouvernants. De plus, rien ne détruit plus la confiance dans l’establishment que d’apprendre que son agenda ultime est le génocide de la race blanche [6].
Mais notre propagande doit aussi être véridique, parce que nous voulons que les gens nous fassent confiance. Car si la méfiance devient généralisée dans la société, alors les gens ne peuvent pas s’unir contre l’establishment. Notre but est de promouvoir une société de haute confiance. Nous ne pouvons accomplir cela si nous avons cyniquement recours à des mensonges parce que « C’est ce que l’establishment fait contre nous ». Si nous voulons remplacer l’establishment, nous devons être meilleurs que l’establishment.
Destruction : Les Nationalistes Blancs accroissent la conscience de la destruction des nations et des cultures blanches par l’immigration et le multiculturalisme depuis des décennies. Même ainsi, nos efforts éducationnels ont réveillé bien moins de gens que ne l’ont fait les conséquences negatives de l’immigration et du multiculturalisme eux-mêmes. Le système fait bien plus pour pousser les gens vers la politique identitaire blanche que nous n’en faisons pour les attirer. Donc, la conscience raciale blanche continuera à s’accroître même si notre mouvement est complètement censuré.
Nous devrions, bien sûr, faire tout ce que nous pouvons pour accroître cette conscience. Mais je pense que nous avons un rôle beaucoup plus important à jouer, c’est-à-dire d’approfondir cette conscience.
D’abord, nous devons aider les gens à comprendre pourquoi le multiculturalisme est un échec – c’est-à-dire que la diversité raciale et ethnique dans le même Etat est toujours une source de faiblesse [7] – pour ne pas perdre notre temps avec des demi-mesures comme le nationalisme civique multiculturel « conservateur ». De plus, seuls les Nationalistes Blancs comprennent pleinement les forces promouvant les migrations de masse et le multiculturalisme et comment elles entrent dans l’agenda général du génocide des Blancs.
Ensuite, et c’est plus important, nous devons défendre la légitimité morale de la politique identitaire blanche. Une quantité énorme de Blancs est prisonnière de l’establishment parce qu’ils croient qu’il y a quelque chose d’immoral à prendre parti pour leur propre camp dans des conflits ethniques. Ce tabou est comme une digue, retenant les eaux de crue du national-populisme. Dès que nous aurons détruit cette digue, la vague du national-populisme balayera et emportera tout le système pourri.
Perte : l’économie basique prédit que la mondialisation conduira à l’effondrement des niveaux de vie de la classe moyenne et de la classe ouvrière dans tout le Premier Monde, bien que les élites du Premier Monde en bénéficieront beaucoup. Il est évident que les masses dans n’importe quelle société du Premier Monde n’ont jamais consenti à de telles politiques. Les véritable gens de gauche reconnaissent que la mondialisation a miné les gains de la gauche dans le Premier Monde. Mais le socialisme global n’est pas la réponse au capitalisme global. Seuls les nationaux-populistes comprennent la limite naturelle de la globalisation : l’Etat-nation [8].
Non-identification : Quand les électeurs commencent à se méfier de l’establishment, ils commencent aussi à se méfier des partis politiques établis. Les Nationalistes Blancs sont des maîtres pour montrer que la politique électorale, où les électeurs prennent parti dans les batailles entre les partis politiques du courant majoritaire, n’est qu’une distraction superficielle par rapport à la politique réelle. Le pouvoir politique ne réside pas dans les électeurs choisissant entre Coke et Coke Light. C’est une élection que la Corporation Coca-Cola ne peut pas perdre.
Le pouvoir réel se trouve dans la capacité de modeler tous les débats politiques pour que, quel que soit le parti qui parvient au pouvoir, l’establishment gagne toujours. Le pouvoir réel se trouve dans la capacité d’établir les choses sur lesquelles les partis politiques s’accordent plutôt que de se combattre et sur lesquelles les électeurs ne se voient jamais offrir le choix [9]. L’establishment politique, de centre-gauche et de centre-droit, est du même avis sur la valeur positive de la mondialisation, de l’immigration et du multiculturalisme – les choses mêmes auxquelles les nationaux-populistes s’opposent
Ce que les Blancs veulent est essentiellement un Etat socialement conservateur, interventionniste. Nous voulons le national-populisme. Ce que l’establishment veut est le capitalisme global socialement libéral, ce que Jonathan Bowden appelait l’oligarchie de gauche. Les gens ne sont jamais autorisés à voter directement pour le national-populisme. Le centre-droit associe le conservatisme social à la globalisation néolibérale. Le centre-gauche associe l’Etat interventionniste à la dégénérescence sociale.
Quand le centre-droit est au pouvoir, il ne fait que donner à l’establishment ce que veut ce dernier : des impôts plus faibles et un commerce plus libre pour les oligarques. Quand le centre-gauche est au pouvoir, il ne fait que donner à l’establishment ce que veut ce dernier : encore plus de dégénérescence. Les partis blâment leurs échecs sur l’opposition et assurent à leurs électeurs que la prochaine fois où leur parti sera à la barre, les électeurs obtiendront finalement ce qu’ils désirent.
On apaise les gens par l’illusion de la représentation politique dans des élections où les partis de l’establishment échangent le pouvoir. Mais quel que soit le vainqueur, les résultats s’éloignent toujours de plus en plus de ce que les gens veulent, à savoir le national-populisme – et se rapprochent toujours plus de ce que les élites dégénérées veulent.
Les Nationalistes Blancs sont aussi hautement conscients de la manière dont l’establishment travaille à coopter les soulèvements nationaux-populistes comme le Tea Party et maintenant, tristement, Donald Trump. Car Trump est tombé dans les modèles de l’establishment de centre-droit acceptant de donner aux oligarques ce qu’ils veulent (des réductions d’impôts), échouant à faire ce que le peuple veut (un mur à la frontière), et faisant porter la responsabilité de son échec à ses adversaires (d’abord l’establishment républicain, maintenant le démocrate).
En résumé, les Nationalistes Blancs peuvent intensifier les forces nationales-populistes et les diriger vers le Nationalisme Blanc en approfondissant la Méfiance des gens envers l’establishment ; en élargissant et en approfondissant la conscience des gens sur la manière et sur la raison pour lesquelles l’immigration et le multiracialisme les conduisent à la Destruction et à la Perte ; et en créant de nouvelles possibilités politiques en encourageant la Non-identification avec les débats et concours politiques bidons de l’establishment.
Mais pour surfer sur la vague nationale-populiste, les Nationalistes Blancs doivent abandoner certaines fixations idéologiques incompatibles.
D’abord et avant tout, nous devons réellement être des populistes. Eatwell et Goodwin montrent aussi que le national-populisme n’est pas anti-démocratique. Les nationaux-populistes veulent plus de démocratie, pas moins. Ils disent aussi que le national-populisme n’est pas fasciste dans ses inspirations ou ses buts, bien que l’establishment adore stigmatiser le national-populisme avec de telles étiquettes. Nous ne devrions pas les aider. Donc ceux parmi nous qui ricanent sur le populisme et la démocratie [10], qui font de l’élitisme et de la hiérarchie [11] des fétiches, et qui tentent de faire renaître les mouvements fascistes de l’entre-deux guerres [12] ne nous aident pas.
Ensuite, les nationaux-populistes sont en fait des interventionnistes économiques. Les vieilles habitudes sont lentes à mourir, mais ceux parmi nous qui pensent encore en termes d’économie de « libre-échange » ne nous aident pas. Eatwell et Goodwin font remarquer qu’aux Etats-Unis, les électeurs républicains sont significativement plus interventionnistes que les législateurs républicains. Ce qui signifie que le fondamentalisme du libre-échange financé par Koch a simplement produit un parti dirigé par des idéologues qui ont perdu le contact avec leur électorat. Ne soyez pas l’un d’entre eux.
Où allons-nous à partir d’ici ? La chose la plus importante à garder à l’esprit est que le national-populisme provient de l’effondrement du système politique. Tout comme la rupture d’un atome, l’effondrement d’un système libère d’immenses énergies. Il crée aussi des possibilités radicalement nouvelles, « des trous en devenir » où de nouvelles actions peuvent prendre place et où de nouveaux ordres peuvent émerger.
Mais les effondrements de systèmes créent aussi de l’incertitude et des surprises. Ce n’est pas un environnement dans lequel on peut s’attendre à déployer des plans grandioses. Ainsi, plus notre mouvement est lié à des plans à long terme et à des idées fixées, moins nous sommes adaptés au climat que nous désirons créer, et plus nous devenons fragiles et vulnérables à un échec catastrophique. En conséquence, pour le moment présent, la meilleure stratégie générale n’est pas de nous emballer. Nous devons simplement promouvoir le chaos, mais aussi planter les semences d’un nouvel ordre. Puis nous devons attendre.
L’insurrection des Gilets Jaunes est un authentique mouvement national-populiste enraciné. Mais il n’était pas le grand dessein de quelqu’un. Il émergea spontanément, et il surprit tout le monde. Mais les mouvements spontanés de grands nombres de gens sont possibles seulement parce que les participants partagent des vues et des valeurs communes. De tels mouvements se propagent aussi par les réseaux sociaux existants. Donc, si nous voulons davantage d’insurrections nationales-populistes, nous devons promouvoir le chaos dans le système, semer dans les esprits des gens des modèles d’alternatives nationales-populistes authentiques, et construire des réseaux sociaux du monde réel à travers lesquels nous pourrons propager des idées et de l’influence. Au-delà de cela, nous devons simplement adopter une attitude d’ouverture et de flexibilité maximum face aux nouvelles possibilités afin que nous puissions réagir par de nouvelles provocations
Bref, nous avons besoin de plus de métapolitique de Nouvelle Droite. Mais c’est une seconde nature pour nous. Nous faisons cela depuis des années maintenant. Nous avons les meilleures idées, les meilleurs mèmes, et les meilleurs militants. Mais nous avons besoin d’un nouveau point de ralliement. Si Eatwell et Goodwin ont raison, cependant, nous savons maintenant que nous avons une vaste audience, de puissants vents historiques derrière nous, et suffisamment de temps pour transformer le monde. Faisons de cela l’âge du Nouveau Nationalisme.
[*] Jeu de mots signifiant à peu près « cocus-conservateurs ». (NDT)
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[1] Voir Greg Johnson, “The Alt Right: Obituary for a Brand?” dans In Defense of Prejudice.
[2] Voir Greg Johnson, « Le Nationalisme Blanc est-il non-américain ? » et « Qu’est-ce que le Nationalisme Américain ? » plus haut.
[3] Voir Greg Johnson, “Interview on Unite the Right 1 et 2”.
[4] Roger Eatwell et Matthew Goodwin, National Populism: The Revolt Against Liberal Democracy (New York: Pelican, 2018).
[5] Voir Greg Johnson, « Pourquoi les conservateurs ne conservent rien », réimprimé plus haut, et « A court terme », dans le Manifeste Nationaliste Blanc.
[6] Voir Greg Johnson, « Génocide blanc », dans le Manifeste Nationaliste Blanc.
[7] Voir Greg Johnson, « Qu’est-ce qui ne va pas avec la diversité ? », dans le Manifeste Nationaliste Blanc.
[8] Voir Greg Johnson, « La fin de la mondialisation », dans Truth, Justice, & a Nice White Country.
[9] Voir Greg Johnson, « Hégémonie », dans Le Nationalisme Blanc (éditions Akribeia, 2016).
[10] Greg Johnson, « Notes sur le populisme, l’élitisme, et la démocracie » dans Le Nationalisme Blanc (éditions Akribeia, 2016).
[11] Greg Johnson, Introduction, dans Truth, Justice, & a Nice White Country.
[12] Greg Johnson, « La pertinence de la Vieille Droite », dans le Manifeste Nationaliste Blanc.
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