English original: Part 1, Part 2, Part 3, Part 4
En 1897, Robert Lewis Dabney prophétisa le triomphe du suffrage féminin, en se basant sur son estimation de l’histoire et du caractère de la seule force opposé à lui, le conservatisme nordique :
« C’est un parti qui ne conserve jamais rien. Son histoire a été qu’il objecte à chaque agression du parti progressiste, et vise à sauver son crédit par une respectable quantité de grognements, mais qu’en fin de compte il accepte toujours l’innovation. Ce qui était la nouveauté non-acceptée d’hier est aujourd’hui l’un des principes acceptés du conservatisme ; il est maintenant conservateur seulement en affectant de résister à l’innovation suivante, qui sera demain imposée à sa timidité et qui sera suivie d’une troisième révolution ; pour être dénoncée et ensuite adoptée à son tour. Le conservatisme américain est simplement l’ombre qui suit le Radicalisme pendant que celui-ci se dirige vers la ruine. Il reste derrière lui, mais ne le retarde jamais, et se rapproche toujours de son guide. »
L’hégémonie politique de la Gauche était et est basée en grande partie sur l’hégémonie intellectuelle des idées de gauche, principalement la liberté, l’égalité, et le progrès. La fausse Droite d’aujourd’hui partage la vision-du-monde fondamentale de la Gauche, mais pas sa clarté de vision, la singularité de ses buts, et son idéalisme moral. Les gens de droite sont simplement des gens de gauche tièdes et retardés, qui traînent derrière leurs camarades de classe plus brillants. Pourtant les gens de gauche supérieurs finissent toujours par les emmener là où ils le veulent. Dans chaque bataille entre Gauche et Droite, la gauche peut compter sur une cinquième colonne à l’intérieur de chaque membre de la Droite, c’est-à-dire ses propres convictions morales les plus profondes. Si l’on commence avec des prémisses de gauche, tôt ou tard on en tirera des conclusions de gauche et on les mettra en pratique.
Mais la politique n’est pas simplement une question d’influence intellectuelle et de persuasion. Elle ne consiste pas seulement à changer les esprits, mais à changer le monde. Et cela requiert une action organisée, concertée et résolue. Ainsi la politique se préoccupe aussi de vecteurs de contrôle, de chaînes de commandement, de dirigeants et de partisans.
Samuel Francis expliquait la dérive de la politique contemporaine vers la gauche par un problème de direction. Dans la Gauche, les dirigeants sont toujours à gauche de ses électeurs, les emmenant vers des positions toujours plus radicales. Et dans la Droite, les dirigeants sont aussi à gauche de ses électeurs. Ainsi la politique dérive constamment vers la gauche, parce que l’avant-garde radicale de la Gauche étend son influence sur tout le spectre politique et l’entraîne derrière elle.
La Droite suit la Gauche, tout comme les wagons d’un train suivent la locomotive. Les wagons de gauche sont à l’avant du train et les wagons de droite à l’arrière, donc ils atteignent la destination plus tard, mais ils n’ont aucunement une route indépendante ou une puissance motrice. Il n’y a qu’une seule locomotive, et les gens dans la locomotive déterminent la direction du train. Les gens en charge des divers wagons peuvent porter des uniformes et afficher un air d’autorité. Mais ils ne sont que des receveurs et des poinçonneurs, faisant le même trajet que nous tous.
Comment la Gauche a-t-elle atteint un tel pouvoir ? Et peut-il être atteint par la Droite et utilisé en sens inverse ? Les réponses peuvent être trouvées dans l’école traditionaliste de René Guénon et Julius Evola.
Il n’y a pas de doute que la technologie, la science et la médecine font des progrès remarquables. Mais d’un point de vue nationaliste blanc, tout va de plus en plus mal, politiquement, culturellement, et racialement. C’est pourquoi tant de Nationalistes Blancs sont attirés par le Traditionalisme, qui explique les événements contemporains en accord avec le mythe selon lequel l’histoire se déroulerait en cycles – commençant par un Age d’Or puis déclinant à travers des Ages d’Argent, de Bronze, et de Fer (ou Sombre), jusqu’à ce qu’un nouvel Age d’Or naisse.
Mais Guénon et Evola ne regardaient pas le déclin historique comme une force désincarnée. Ils pensaient qu’il était produit par des groupes concrets et incarnés d’agents historiques. Bien que l’action humaine joue un grand rôle dans l’histoire, la plupart des êtres humains ne sont pas des agents historiques. Ils sont les objets, et non les sujets de l’histoire. L’action historique est le domaine d’infimes élites, d’avant-gardes qui étendent des lignes d’influence et qui contrôlent la culture entière, l’entraînant toujours plus profondément dans la décadence. L’immense majorité de l’humanité est simplement là pour être menée.
Guénon et Evola discutent de ces élites historiques dans la rubrique de la « guerre occulte ». Elle est « occulte » seulement au sens de « cachée ». Selon les mots d’Evola, c’est « une bataille qui est menée imperceptiblement par les forces de la subversion mondiale, avec des moyens et dans des circonstances dont l’historiographie courante ignore tout » [1]. Evola écrit aussi que la dimension occulte de l’histoire « ne doit pas être diluée dans les brouillards de concepts philosophiques ou sociologiques abstraits, mais doit plutôt être envisagée comme une ‘arrière-scène’ où agissent des ‘intelligences’ bien précises » [2].
Evola ajoute sinistrement que ces forces occultes « ne peuvent être réduites au simple plan humain » [3]. Mais la guerre occulte n’est pas forcément liée à l’occulte au sens habituel du terme, c’est-à-dire le mysticisme et la magie, bien que les deux sens se chevauchent dans des groupes tels que les francs-maçons.
Comment la guerre occulte produit-elle des changements politiques et historiques ? D’après Evola :
« Les causes les plus profondes de l’histoire (…) opèrent surtout grâce à ce qu’on peut appeler les ‘impondérables’, pour utiliser une image empruntée à la science naturelle. Ces causes sont responsables de changements idéologiques, sociaux et politiques presque indétectables, qui produisent finalement des effets remarquables : ce sont comme les premières fissures dans une couche de neige, qui finissent par provoquer une avalanche. Ces causes n’agissent presque jamais d’une manière directe, mais en imprimant à certains processus existants une direction conforme au but recherché. » [4]
Telle qu’Evola la décrit, la guerre occulte est essentiellement identique à la métapolitique.
La métapolitique s’intéresse aux causes et aux conditions sous-jacentes du changement politique. La métapolitique opère à deux niveaux : intellectuel et organisationnel. Les idées métapolitiques incluent les systèmes moraux, les religions, les identités collectives (tribales, nationales, raciales), et les hypothèses sur ce qui est politiquement possible. Les organisations métapolitiques propagent des idées métapolitiques, comblant le gouffre entre théorie et pratique. Des exemples de mouvements métapolitiques incluent la Nouvelle Droite Européenne et la Nouvelle Droite Nord-Américaine.
De petits changements métapolitiques peuvent conduire à d’immenses transformations politiques, avec le temps. Par exemple, les valeurs exprimées dans le Sermon sur la Montagne renversèrent finalement tout le monde antique. Mais puisque les causes métapolitiques sont souvent éloignées des effets politiques, et puisque les causes métapolitiques sont souvent des idées abstraites et ésotériques entretenues seulement par un petit nombre, la métapolitique est invisible pour la plupart des gens, qui se focalisent seulement sur le concret et l’immédiat. La métapolitique est, par conséquent, « occulte » au sens littéral du mot, c’est-à-dire « cachée ». Mais elle est souvent cachée en pleine vision et n’a pas besoin de précautions particulières pour se dissimuler à l’œil du public.
Le concept de guerre occulte est la contribution traditionaliste à ce qui est généralement raillé comme des « théories du complot », incluant à la fois l’histoire et la spéculation concernant les « sociétés secrètes ». C’est vraiment un territoire hasardeux.
Il ne se passe pas un jour où mes collègues et moi ne conspirons pas ensemble pour faire avancer le programme de la Nouvelle Droite Nord-Américaine. Et il ne se passe pas un jour où nos ennemis ne conspirent pas pour faire avancer leur programme. Pourtant si vous soulevez la question de la conspiration, la plupart des gens ont l’habitude de rouler les yeux. Ils font cela parce qu’on leur a dit que c’est ce que font les gens distingués. Beaucoup d’entre eux ont aussi une expérience directe des théories du complot absurdes avancées par des dingues exaltés et agressifs. Il n’y a pas de doute que la plupart des théories du complot sont excentriques et fausses, beaucoup d’entre elles étant ridicules de surcroît. Mais quel meilleur moyen de dissimuler des conspirations réelles à une enquête sérieuse et sensée que d’en promulguer des fausses qui donnent un air de folie à toute discussion de la conspiration ?
Evola, cependant, « prend soin d’empêcher les aperçus valables de se transformer en fantaisies et en superstitions », incluant une tendance paranoïaque « à voir un arrière-plan occulte partout et à tout prix » [5]. Il traite toutes les suppositions sur la guerre occulte comme des « hypothèses de travail » avancées pour intégrer et expliquer des données empiriques. Il affirme que quand un phénomène ne peut pas être entièrement expliqué par des causes connues, on a le droit de conclure que des causes inconnues existent et de spéculer sur leur nature.
Je voudrais ajouter que certaines de ces causes inconnues pourraient simplement être des facteurs hasardeux, puisqu’il n’y a pas de raison de supposer que tous les événements historiques sont le produit d’intentions conscientes (ouvertes ou occultes). Les accidents arrivent dans l’histoire. Mais lorsqu’on observe les affaires humaines se dirigeant avec régularité dans une seule direction, on a le droit de conclure que ce n’est pas un hasard et qu’un dessein conscient est à l’œuvre. Et si les desseins conscients des agents visibles ne suffisent pas à expliquer les tendances historiques, alors nous avons le droit de postuler l’action d’agents et de desseins cachés.
Parmi les témoignages examinés par Evola figure l’affirmation de Benjamin Disraeli selon laquelle « Le monde est gouverné par des gens entièrement différents de ceux imaginés par les gens qui sont incapables de voir ce qui se passe derrière la scène », et :
« Le public ne réalise pas que dans tous les conflits à l’intérieur des nations et dans les conflits entre nations il y a, à coté des gens apparemment responsables d’eux, des agitateurs cachés qui par leurs plans égoïstes rendant ces conflits inévitables… Tout ce qui survient dans l’évolution confuse des peuples est secrètement préparé pour assurer la domination de quelques hommes – et ce sont ces hommes-là, connus ou inconnus, qu’il faut chercher derrière les événements publics. » [6]
Evola traite aussi les Protocoles des Sages de Sion comme une indication de la guerre occulte. Evola reconnaît que les Protocoles ne sont pas de véritables protocoles mais plutôt une présentation littéraire d’un programme secret pour la domination mondiale. Mais d’après lui, la véracité des Protocoles ne peut être prouvée ou réfutée en retrouvant leurs origines. Leur vérité est plutôt prouvée par leur correspondance avec les événements réels. Ainsi, « La valeur du document comme hypothèse de travail est incontestable. Il expose les divers aspects de la subversion mondiale (et certains de ces aspects devaient se dessiner et se réaliser bien des années après sa publication) en fonction d’un tout, dans lequel ils trouvent leur raison suffisante et leur combinaison logique » [7].
Guénon et Evola pensent que la guerre occulte est menée par des sociétés initiatiques secrètes. De même que la Tradition est propagée par des sociétés initiatiques, la Contre-Tradition est propagée par des sociétés contre-initiatiques, qui sont des images profanes d’ordres initiatiques authentiques et qui enseignent des doctrines inverties promouvant la décadence et le déclin.
La société initiatique secrète est le véhicule idéal pour la Tradition tout comme pour la Contre-Tradition, pour trois raisons fondamentales.
Premièrement, la Tradition et la subversion sont toutes deux basées sur un ensemble de principes éternels qui doivent être propagés à travers le temps par un processus d’initiation, c’est-à-dire la transmission de doctrines de maître à disciple, dans un cursus d’étude hiérarchique, où les degrés inférieurs posent les fondements des degrés supérieurs.
Cela décrit bien sûr tout processus éducationnel, même le plus ordinaire. Mais seule une organisation dont les enseignements font appel à la plus grande piété, et dont le processus d’initiation fait appel à la plus grande solennité, peut espérer persister à travers les âges. Les fondements de sa doctrine doivent donc être des vérités éternelles – la persistance dans le temps étant la conséquence de la recherche des vérités éternelles et du fait de vivre en accord avec celles-ci.
Deuxièmement, la Tradition et la subversion ne sont pas simplement des questions de théorie. Elles impliquent aussi l’action : des actions qui embrassent le globe, couvrent les âges, et déterminent les destinées des nations, des civilisations, et des races ; des plans d’action qui se déroulent sur des générations, des siècles, et même des millénaires. Aucune organisation ne peut espérer motiver des générations à travailler dur à la poursuite de buts qui ne seront jamais atteints durant leurs temps de vie, si elle ne peut mobiliser la plus haute forme de l’idéalisme impersonnel. Mais la plus haute forme d’idéalisme ne peut être appelée que par le bien le plus élevé, qui à son tour requiert un fondement dans des vérités éternelles.
Troisièmement, une organisation qui se perpétue à travers des millénaires et qui agit à une échelle mondiale, pour le bien ou pour le mal, est vouée à se faire des ennemis. Pour durer, elle doit donc être secrète. Le secret sert aussi un autre but, permettre à des initiés de pénétrer et d’influencer, pour le bien ou le mal, d’autres organisations qui leurs résisteraient si leurs loyautés rivales étaient connues. Un troisième but du secret est qu’il permet à une organisation de survivre à des changements de régime, et même à la chute de civilisations entières. Car une société secrète peut pénétrer toutes les institutions d’une société donnée, mais elle ne doit aussi dépendre d’aucune d’entre elles. Sa substance doit se trouver en elle-même, absolument enracinée dans son orientation vers l’éternel, la chose la plus substantielle de toutes.
Archimède affirmait qu’il n’avait besoin que de deux choses pour soulever le monde : un levier et un endroit où se tenir. L’endroit en question ne peut pas bouger, mais il permet à quelqu’un de mouvoir d’autres choses. Pour mouvoir le monde, il faut avoir un lieu où se tenir en-dehors du monde. Pour mouvoir toute l’histoire, il faut avoir un lieu où se tenir en-dehors de l’histoire : une société secrète qui ne partage pas le mouvement de l’histoire, parce que ses fondements sont au-dessus de l’histoire et au-dessus de la politique, dans une doctrine qui ne change pas parce qu’elle est basée sur l’éternel.
Si on veut mouvoir l’histoire, au lieu d’être mû par elle, il faut être un axe immobile autour duquel toutes les autres choses tournent. Il faut être comme le dieu d’Aristote, le Moteur Immobile, qui ne bouge pas parce qu’il est complet et contenu en lui-même (la substance elle-même), mais qui met le reste du monde en mouvement, parce que toutes les choses cherchent à imiter son autosuffisance distante. Il faut être comme l’Empereur Sage des taoïstes, qui agit sans agir, simplement en incarnant le principe immuable de l’ordre autour duquel tous les autres êtres se disposent.
On peut supposer la présence d’une organisation traditionnelle initiatique à l’œuvre partout où l’on trouve un ordre social qui persiste durant une longue période de temps : l’ancienne Egypte, la Mésopotamie, la Perse, l’Inde, la Chine, le Japon, Rome, Byzance, l’Eglise catholique, et les Anciens Régimes d’Europe.
On peut supposer la présence d’une organisation contre-traditionnelle initiatique à l’œuvre partout où une tendance régulière vers le désordre persiste. Dans le cas de la montée de la modernité, de nombreux groupes et intérêts différents furent unis pour travailler à renverser l’ordre ancien : des protestants, des néo-païens, des naturalistes, des philosophes rationalistes et empiristes, des capitalistes et des libéraux politiques furent parmi la première vague. Les vagues suivantes inclurent des Juifs, des socialistes, des anarchistes et des communistes. Mais depuis la Seconde Guerre mondiale, l’élément juif de la subversion est devenu hégémonique.
Si une société secrète initiatique enracinée dans l’éternel est le lieu où l’on se tient, quel est le levier ? Quels sont les moyens par lesquels on meut l’histoire ? La réponse la plus courte est : par tous les moyens nécessaires. Si les fondements métaphysiques et les buts pratiques d’un ordre secret sont aussi fixés et immuables que l’Etre lui-même, les moyens par lesquels il cherche à influencer et à diriger l’histoire doivent être aussi multiples et mouvants que le flux historique. Le dogmatisme absolu concernant les fondements et les buts peut être marié au pragmatisme absolu concernant les moyens. La vérité et l’ordre peuvent employer des mensonges et le chaos. Le bien peut être poursuivi par tous les moyens, incluant les mauvais, à condition qu’ils soient réellement des moyens. Si les fins ne justifient pas les moyens, rien ne les justifiera. Toutes ces techniques, cependant, se répartissent en deux grandes catégories : la diffusion des idées et l’infiltration et la subversion des institutions.
Dans Les hommes au milieu des ruines, Evola développe un certain nombre d’idées de René Guénon sur les instruments de la guerre occulte [8].
Premièrement, la promulgation de préjugés matérialistes et positivistes concernant la causalité historique aveugle les gens intelligents sur la dimension occulte de l’histoire.
Deuxièmement, pour empêcher ceux qui rejettent le matérialisme de trouver la vérité, de fausses conceptions spirituelles ou idéalistes de l’histoire (par ex. Hegel, Bergson) sont promulguées.
Troisièmement, quand les effets de la subversion commencent à se montrer sur le plan matériel et provoquent une réaction au nom d’idéaux tirés du passé traditionnel, les agents de la subversion promulguent des versions contrefaites ou déformées de ces idées, de sorte que « la réaction est contenue, déviée, ou même conduite dans la direction opposée » [9].
Quatrièmement, puisque « la base de l’ordre à détruire est constituée de l’élément surnaturel – c’est-à-dire de l’esprit – conçu non pas comme une abstraction philosophique ou une donnée de la foi, mais comme une réalité supérieure, un point de référence pour l’intégration de tout ce qui est d’ordre humain » [10], tous les désirs spirituels authentiques doivent être canalisés dans des formes inverties de spiritualité dirigées vers les buts de la Contre-Tradition.
Cinquièmement, pour affaiblir, dévier et détruire toute opposition authentique qui pourrait subsister, l’ennemi les encourage à attaquer ceux qui partagent les mêmes principes et à adopter les principes de leurs ennemis. Un exemple de la première tactique est de promouvoir des luttes internes parmi la résistance : « ainsi, elles tentent par tous les moyens possibles de faire céder toute idée supérieure devant la tyrannie des intérêts particularistes, des tendances au prosélytisme, à l’orgueil et à l’ivresse du pouvoir » [11]. Un exemple de la seconde tactique est d’encourager l’opposition à embrasser les principes de l’ennemi afin d’obtenir des avantages rhétoriques ou politiques momentanés. Un bon exemple contemporain est la tendance des Nationalistes Blancs à faire appel à des formes d’universalisme moral qui sapent tout nationalisme simplement pour marquer des points faciles contre le sionisme [12]. Evola souligne que « la fidélité inconditionnelle à une idée » – par opposition à l’égotisme qui conduit au conflit interne ou au pragmatisme qui conduit à adopter l’idée de l’ennemi – « est la seule protection possible contre la guerre occulte » [13].
Sixièmement, si les forces de la subversion sont en danger d’être démasquées et punies, elles détourneront la colère publique sur des boucs émissaires. Evola suggère en fait que les Protocoles pourraient être une tentative de transformer les Francs-maçons et les Juifs en boucs émissaires pour le profit d’une conspiration beaucoup plus profonde [14]. Evola n’entretiendrait probablement pas de telles pensées aujourd’hui, puisque la nature spécifiquement juive des puissances dominantes n’était pas aussi apparente en 1953 quand Les hommes au milieu des ruines fut publié pour la première fois.
Septièmement, quand la subversion progresse suffisamment loin pour provoquer une réaction, celle-ci peut être détournée de la recherche d’une nouvelle société saine basée sur des vérités éternelles en faveur d’un retour à une ancienne forme de société où la maladie est simplement moins avancée. En Amérique aujourd’hui, cela se manifeste par une nostalgie réactionnaire pour les années 1980 ou les années 1950 ou le XIXe siècle ou l’Ere des Pères Fondateurs. Bien sûr, si nous pouvions revenir aux années 1950, nos descendants se retrouveraient avec les mêmes problèmes soixante ans plus tard.
Huitièmement, tous les principes ou institutions peuvent être sapés si le peuple les confond avec leurs représentants. Tous les représentants sont inévitablement imparfaits, mais quand ces imperfections apparaissent au grand jour, les agents de la subversion affirment que c’est l’institution ou le principe qui doit être remplacé, pas leurs représentants faillibles.
Neuvièmement, Evola affirme que l’un des principaux instruments de la subversion est d’infiltrer les organisations traditionnelles et de remplacer leurs dirigeants, afin de détruire complètement l’organisation ou de l’utiliser en faveur des buts de la subversion. Evola affirme que la franc-maçonnerie était originellement un véhicule de l’authentique Tradition, mais qu’elle a été infiltrée et capturée par les partisans de la Contre-Tradition [15].
Si le courant dominant du déclin est, dans une mesure ou dans une autre, véritablement créé, soutenu et guidé par la guerre occulte, est-il possible d’utiliser les mêmes moyens pour inverser le déclin ? Non – et oui.
Les traditionalistes ne pensent pas qu’il est possible de remplacer le déclin par le « progrès », c’est-à-dire le progrès vers la réalisation des idéaux de l’Age d’Or, puisqu’ils croient que le déclin est le courant dominant du temps. On décline à partir de l’Age d’Or ; on ne progresse pas vers lui. Mais à la fin de l’Age Sombre, un nouvel Age d’Or s’ouvrira, donc bien qu’on ne puisse pas progresser vers un Age d’Or, on peut décliner vers lui ; on peut glisser vers lui. Ainsi, depuis cette perspective, un déclin supplémentaire peut en fait être vu comme une sorte de progrès, car les choses ne peuvent pas s’améliorer tant que le déclin n’a pas achevé sa course.
Mais ce n’est pas un argument pour le repos, pour l’inaction, pour la simple attente d’un destin historique impersonnel qui fera notre travail à notre place. Car comme nous l’avons vu, le destin historique n’est pas impersonnel. Il travaille à travers des individus et des groupes concrets qui ont un lieu où se tenir et un levier pour mouvoir le monde humain. Dans La crise du monde moderne [16], Guénon écrit :
« …les caractères de cette époque sont bien réellement ceux que les doctrines traditionnelles ont indiqués de tout temps pour la période cyclique à laquelle elle correspond [c’est-à-dire l’Age Sombre ou Kali Yuga]… ce qui est anomalie et désordre à un certain point de vue est pourtant un élément nécessaire d’un ordre plus vaste, une conséquence inévitable des lois qui régissent le développement de toute manifestation. Du reste, disons-le tout de suite, ce n’est pas là une raison pour se contenter de subir passivement le trouble et l’obscurité qui semblent momentanément triompher, car, s’il en était ainsi, nous n’aurions qu’à garder le silence [ce que Guénon ne fit pas] ; c’en est une, au contraire, pour travailler, autant qu’on le peut, à préparer la sortie de cet ‘âge sombre’ dont bien des indices permettent déjà d’entrevoir la fin plus ou moins prochaine, sinon tout à fait imminente. » [17]
Guénon n’affirme pas simplement que nous devons résister à l’Age Sombre, mais que la résistance existe déjà. Il propose un argument métaphysique pour cette affirmation :
« Cela aussi est dans l’ordre, car l’équilibre est le résultat de l’action simultanée de deux tendances opposées ; si l’une ou l’autre pouvait entièrement cesser d’agir, l’équilibre ne se retrouverait plus jamais, et le monde même s’évanouirait ; mais cette supposition est irréalisable, car les deux termes d’une opposition n’ont de sens que l’un par l’autre, et quelles que soient les apparences, on peut être sûr que tous les déséquilibres partiels et transitoires concourent finalement à la réalisation de l’équilibre total. » [18]
Ce que dit Guénon, c’est que toutes les réalités sont composées de forces opposées en équilibre. Aujourd’hui, les courants de l’Age Sombre sont dominants. Mais cela ne signifie pas que les contre-courants de l’Age d’Or soient entièrement absents, car s’ils étaient absents, le monde sombrerait dans le chaos total, au lieu de déployer l’ordre mauvais et inverti qui existe aujourd’hui (si le chaos régnait, on pourrait s’attendre à ce que les bons gagnent en un instant). Donc un contre-courant de l’Age d’Or doit exister et exercer une influence compensatoire à l’Age Sombre, mais d’une manière cachée et récessive. De plus, comme pour les forces de subversion, ce contre-courant de l’Age d’Or n’existe pas simplement comme une tendance désincarnée. Il est l’œuvre d’individus et de groupes concrets.
Dans le chapitre final de La crise du monde moderne, Guénon discute plus en détail de ce contre-courant. Il affirme que « si tous les hommes comprenaient ce qu’est vraiment le monde moderne, celui-ci cesserait aussitôt d’exister, car son existence, comme celle de l’ignorance et de tout ce qui est limitation, est purement négative : il n’est que par la négation de la vérité traditionnelle et supra-humaine » [19].
Une telle vérité ne peut pas être comprise par l’immense majorité, mais cela n’est pas nécessaire, puisque « il suffit d’une élite peu nombreuse, mais assez fortement constituée pour donner une direction à la masse, qui obéirait à ses suggestions sans même avoir la moindre idée de son existence ni de ses moyens d’action… » [20]. Il est clair que cette élite doit opérer au moins en partie par la dissimulation, comme le font les initiés de la Contre-Tradition.
Guénon examine la manière dont une telle élite traditionaliste pourrait œuvrer à mettre fin au Kali Yuga. D’abord, il souligne qu’il ne peut y avoir de discontinuité absolue entre le Kali Yuga et l’Age d’Or à venir, ce qui signifie qu’ils existent à l’intérieur du même nœud causal, de sorte que les choses que nous faisons aujourd’hui affecteront l’Age d’Or à venir. Une élite traditionaliste ayant la connaissance et le pouvoir de mettre fin au Kali Yuga « pourrait préparer le changement de telle façon qu’il se produise dans les conditions les plus favorables, et que le trouble qui l’accompagnera inévitablement soit en quelque sorte réduit au minimum ». Mais même si cela se révélait impossible, l’élite traditionaliste pourrait accomplir « une autre tâche, plus importante encore, celle de contribuer à la conservation de ce qui doit survivre au monde présent et servir à l’édification du monde futur » [21].
Au passage, Guénon lâche une bombe sous forme d’une question : « la constitution effective de cette élite est-elle encore possible en Occident ? » [22], impliquant que cette élite n’existe pas en Occident. Il poursuit en expliquant que de telles élites traditionalistes, cependant, existent encore en Orient, sauvegardant l’« arche » de la Tradition [23]. Il se demande aussi comment une élite occidentale pourrait être reconstituée, soit en trouvant et en faisant revivre un reste vivant de la Tradition en Occident, ce que Guénon pense improbable, soit si des Occidentaux étaient initiés par des maîtres orientaux. Ce dernier chemin fut, par exemple, pris par Savitri Devi, probablement sous l’influence de Guénon :
« J’ai embrassé l’hindouisme parce que c’est la seule religion dans le monde qui est compatible avec le national-socialisme. Et le rêve de ma vie est d’intégrer l’hitlérisme dans la vieille tradition aryenne, pour montrer qu’il est réellement une résurgence de la Tradition originelle. Il n’est pas indien, ni européen, mais indo-européen. Il remonte à ces jours où les Aryens étaient un peuple [habitant] près du Pôle Nord. La tradition hyperboréenne. » [24]
Je ne sais pas si une élite traditionaliste a émergé en Occident depuis 1927, quand Guénon publia La crise du monde moderne, mais si Guénon a raison, nous pouvons rester assurés que des maîtres orientaux (une sorte de Société des Ombres, peut-être) mènent la guerre occulte de notre part, sinon l’Age Sombre – qui n’est pas le chaos mais une sorte d’ordre négatif – aurait fait place au chaos complet depuis longtemps.
Il n’y a pas de « grande conspiration de Droite », mais peut-être qu’il devrait y en avoir une. Je suis sûr qu’en ce moment certains d’entre vous doivent penser : « Créons notre propre société secrète traditionaliste et menons une guerre occulte contre le monde moderne ! Ce qui tombe, il faut aussi le pousser ». Les sociétés secrètes sont parmi les principaux produits de l’imagination politique anglo-américaine, donc ce n’est pas une surprise que cette idée ressurgisse régulièrement parmi les Nationalistes Blancs.
Pour ne citer que deux exemples parmi beaucoup d’autres : quand je rencontrai Wilmot Robertson le 3 mars 2001, son seul conseil pour faire avancer notre cause en Amérique du Nord fut de créer une sorte de société secrète. Le 17 mai 1955, dans une lettre privée, Anthony M. Ludovici recommanda aussi la création d’une telle société, en dépit de ses mauvaises expériences avec l’English Mistery et l’English Array dans les années 1930 [25].
Je pense néanmoins que la création de sociétés secrètes est une distraction inutile pour les Nationalistes Blancs, pour plusieurs raisons.
Premièrement, si Guénon a raison, un tel ordre secret existe déjà. Mais ils n’ont pas de boîte postale ni de page sur Facebook. Vous ne pouvez pas les rejoindre en leur envoyant un chèque. Ce sont eux qui doivent venir vers vous. Donc la seule chose que vous pouvez faire, c’est de vous attacher à vous rendre digne d’être choisi par un tel groupe d’élite. De cette manière, vous évitez de vous compromettre. Si une telle société existe réellement, il se pourrait bien qu’elle vous contacte, et si Guénon et Evola nous racontent simplement des sornettes, vous serez tout de même devenu digne de faire partie d’une telle élite, et en fin de compte c’est la chose la plus importante.
Deuxièmement, j’ai entendu parler de nombreuses sociétés secrètes, ce qui signifie qu’elles ne sont pas demeurées secrètes. Et dès que l’existence d’un tel groupe est connue, cela ne peut qu’aggraver l’un des plus grands problèmes dans la sous-culture nationaliste blanche : le manque de confiance, incluant la paranoïa complète.
Ce climat est exploité et exacerbé par nos ennemis, mais ils n’en sont pas la seule cause. Je pense que les Nationalistes Blancs ont une forte prédisposition innée à la paranoïa. L’ethnocentrisme, comme la plupart des traits psychologiques, tend à être réparti sur une courbe en cloche. Il est évident que les Nationalistes Blancs ont tendance à être plus ethnocentriques que la moyenne, ce que confirme mon expérience. Un fort ethnocentrisme, cependant, semble être corrélé à une incapacité à faire confiance même aux autres Blancs.
Il y a une explication simple à cela : chez les Blancs, un faible ethnocentrisme est la norme, donc quand un Blanc manifeste un fort ethnocentrisme, il se heurtera probablement à la désapprobation des autres Blancs, ce qui tendra à l’aliéner de son peuple (pour les Juifs, un fort ethnocentrisme est la norme. Ainsi quand un Juif agit d’une manière ethnocentrique, les autres Juifs l’approuveront probablement, ce qui renforce à la fois l’ethnocentrisme et le sentiment d’appartenance à la communauté juive).
Mais la capacité à faire confiance à des étrangers – ce qui implique d’être prêt à prendre une certaine quantité de risques – est l’une des conditions pour l’établissement d’institutions sociales complexes et de taille importante. Sinon, vous ne pouvez coopérer qu’avec le petit nombre de gens que vous connaissez. Puisque les Blancs avec un fort ethnocentrisme tendent à ne pas faire confiance à leurs compagnons, cela les rend moins capables de former des organisations et des mouvements efficaces. L’ennemi semble bien comprendre cela, et donc ils font tout ce qu’ils peuvent pour semer la discorde et la paranoïa. Parler de sociétés secrètes ne fait qu’ajouter de la suspicion et du ressentiment à une atmosphère déjà empoisonnée.
(Personnellement, je suis prédisposé à un faible niveau d’ethnocentrisme et à un niveau élevé de confiance envers les étrangers. Je suis arrivé à mes convictions nationalistes non par instinct, mais par beaucoup de réflexion et d’expériences, et bien que ma capacité à faire confiance à des étrangers m’ait permis de développer et de créer des organisations, j’ai eu à maintes reprises des problèmes avec des escrocs, des excentriques et des cinglés.)
Troisièmement, en dépit de toutes les précautions, les sociétés secrètes peuvent être subverties. Toutes les organisations hiérarchiques sont vulnérables à la subversion au sommet, ce qui permet à quelques conspirateurs bien placés de faire travailler de bonne foi un grand nombre de gens en faveur de buts mauvais. Cela est particulièrement vrai pour les sociétés secrètes, où souvent les membres de base ne connaissent même pas l’identité de leurs dirigeants, et encore moins leurs véritables loyautés et programmes.
De plus, bien que les sociétés secrètes puissent être difficiles à subvertir, le secret même qui les protège en fait des cibles de choix pour la subversion. Parfois le meilleur moyen de garder vos secrets n’est pas de faire des efforts spectaculaires pour les cacher, ce qui peut attirer des regards dangereux. C’est pourquoi les sociétés secrètes nient qu’elles sont secrètes (la ruse maçonnique classique est de prétendre qu’ils sont simplement « discrets »). Donc si vous voulez garder secrètes votre identité et votre implication dans le Nationalisme Blanc, ne rejoignez jamais une société secrète. Parce qu’il y a de fortes chances pour que l’ennemi l’ait déjà infiltrée depuis longtemps. Les « conspirations ouvertes » ne comportent pas de tels risques et ne peuvent pas être aussi facilement subverties.
Quatrièmement, bien que les gens peuvent généralement accomplir plus de choses en coopérant qu’en les faisant seuls, un nombre de Nationalistes Blancs supérieur à la moyenne, particulièrement nos penseurs les plus originaux et nos militants les plus dévoués, n’est pas composé d’« hommes d’organisation » mais de gens qui accomplissent plus en travaillant seuls ou dans des réseaux informels et non-hiérarchiques, plutôt que dans des organisations structurées et hiérarchiques. De telles personnes tendent à s’irriter contre les fraternités, les cliques, les hiérarchies, et les poignées de main secrètes qui vont avec tous les groupes hiérarchiques, même ceux dévoués aux causes les plus élevées. Les organisations, par leur nature même, créent des problèmes entre les personnes, ce que les types individualistes méprisent. Parfois la manière la plus rapide de détruire la coopération parmi un groupe de Nationalistes Blancs est de leur proposer de se mettre d’accord sur une chose aussi simple qu’un nom.
Puisque nous avons besoin de mobiliser le plus de talents possible, nous devons donner aux éléments excentriques la liberté dont ils ont besoin pour travailler et créer. Donc quelle est l’utilité d’une organisation d’élite dont la structure et l’éthique sont incompatibles avec le profil psychologique d’un grand nombre des meilleurs défenseurs de notre cause ? Nous devons accepter le fait que le mouvement nationaliste blanc d’aujourd’hui pourrait travailler au mieux sur le modèle d’une école Montessori, et non d’un rassemblement des Jeunesses Hitlériennes.
Cinquièmement, il est possible d’apprendre et d’appliquer les principes et les techniques les plus essentiels de la guerre occulte sans copier sa matrice organisationnelle. On peut accéder à la sagesse traditionnelle en-dehors d’un cadre organisationnel initiatique. En effet, la plupart des gens qui se qualifient de traditionalistes aujourd’hui n’ont connu aucun processus d’initiation dans un quelconque ordre secret. Au contraire, nous travaillons largement seuls, en lisant le corpus de plus en plus abondant et facilement accessible de littérature traditionaliste (pas de secrets ici !). Puis nous tentons d’appliquer dans nos vies les aperçus que nous y trouvons. Et si nous croyons vraiment que ces idées peuvent changer le monde, alors nous ne devrions pas les garder secrètes mais les diffuser aussi largement que possible pour encourager les autres sympathisants de notre cause à les adopter aussi.
La Nouvelle Droite Nord-Américaine adopte trois principes de base de la guerre occulte. D’abord, nous posons nos fondations dans l’éternel, parce que seules de telles fondations peuvent susciter l’idéalisme impersonnel le plus élevé et le plus grand sérieux, et les maintenir à travers des générations de lutte. Ensuite, nos fondations et nos buts – une République Blanche ou des Républiques Blanches en Amérique du Nord – sont fixés et non-négociables, pour nous fournir un endroit solide où nous tenir afin de réarranger le reste du monde de la manière qui nous convient. Enfin, le levier avec lequel nous déplacerons le monde est la recherche de l’hégémonie intellectuelle et culturelle.
A partir du centre fixé de notre doctrine et de nos buts, nous envoyons des rayons d’influence dans toutes les directions, déconstruisant les idées anti-blanches hégémoniques et construisant notre contre-hégémonie sous la forme d’attitudes pro-blanches adaptées à tous les groupes ethniques et d’intérêts blancs existants, propagées par tous les médias possibles. Notre but est une société pluraliste où toutes les nuances d’opinion, tous les domaines de culture et toutes les options politiques seront compatibles avec la survie et l’épanouissement des Blancs – une société où la dégradation, la dépossession et l’extinction des Blancs ne feront pas partie du menu.
Les Protocoles sont une présentation littéraire de l’intelligence directrice d’une race étrangère, une race qui se croit destinée à la domination mondiale, qu’elle recherche au moyen d’une guerre occulte contre l’homme européen et contre tous les autres peuples du monde. Ils se sont promis le monde, et ils sont en train d’en prendre livraison. Cela est mauvais, bien sûr, mais même une destinée mauvaise mobilise un peuple et le rend plus fort. Pour survivre, il faut viser à plus que la simple survie. Pour assurer son avenir, il faut voir à quoi il ressemblera. Toutes autres choses étant égales, les peuples qui manquent d’un sens du destin tendent à devenir les jouets des peuples qui en ont un.
Les Blancs ont désespérément besoin de ressaisir notre sens d’une destinée élevée, cosmique. Nous sommes le peuple qui se préoccupe du bien-être du monde, de la préservation de ce qui est vrai, beau et bien. Nous devons assurer la diversité biologique et culturelle. Nous devons poser les fondations de l’expansion extérieure cosmique et de l’évolution ascendante de notre race. Et, puisque autant que nous le sachions, l’humanité est la seule race intelligente dans l’univers, notre évolution peut être vue comme l’évolution du cosmos dans son ensemble.
Nous devons aussi développer l’intelligence directrice nécessaire pour accomplir ce destin. Il faut se demander si une telle intelligence a besoin d’être incarnée dans un ordre occulte hiérarchique, ou si elle peut être inhérente dans un réseau métapolitique décentralisé et résilient.
Notes
[1] Julius Evola, Men Among the Ruins: Post-War Reflections of a Radical Traditionalist, trans. Guido Stucco, ed. Michael Moynihan (Rochester, Vt.:Inner Traditions, 2002), p. 235.
[2] Op. cit., p. 236.
[3] Op. cit., p. 235.
[4] Op. cit., p. 237.
[5] Op. cit., p. 238.
[6] Op. cit., pp. 238-39.
[7] Op. cit., p. 240.
[8] Op. cit., pp. 244-51.
[9] Op. cit., p. 245.
[10] Op. cit., p. 245.
[11] Op. cit., p. 247.
[12] Voir “White Nationalism and Jewish Nationalism”.
[13] Op. cit., p. 247.
[14] Op. cit., p. 248.
[15] Op. cit., pp. 250-51.
[16] René Guénon, The Crisis of the Modern World, trans. Arthur Osborne (Ghent, N.Y.:Sophia Perennis et Universalis, 1996).
[17] Op. cit., p. 9.
[18] Op. cit., p. 9.
[19] Op. cit., p. 157.
[20] Op. cit., p. 157.
[21] Op. cit., p. 158.
[22] Op. cit., p. 157.
[23] Op. cit., p. 159.
[24] Savitri Devi, And Times Rolls On: The Savitri Devi Interviews, ed. R. G. Fowler (Atlanta: Black Sun Publications, 2006), p. 117.
[25] http://www.anthonymludovici.com/antisemi.htm
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