English original here
L’article de William Pierce « Skinheads and the Law » [Les skinheads et la Loi] est un point de départ utile pour discuter d’un important problème du mouvement Nationaliste Blanc, un problème que je nomme le populisme prématuré.
Le Nationalisme Blanc, tel que je le définis, est une forme de populisme au sens suivant : aucun système de gouvernement n’est légitime s’il ne promeut pas le bien commun d’un peuple. Un système est illégitime s’il promeut les intérêts d’une classe ou d’une faction, ou même d’étrangers, aux dépens d’autres parties du corps politique. Mais, en tant que populiste, je crois que les intérêts du tout sont le mieux servis par un système politique élitiste, tant que l’élite demeure responsable devant le reste de la société. Le problème de la politique se résume toujours à la question de trouver des dirigeants qui sont meilleurs que l’homme ordinaire. De plus, je crois que tout mouvement visant à créer un système nationaliste blanc populiste doit être aussi élitiste que possible. Enfin, je crois que pour créer un tel mouvement, nous devons d’abord nous concentrer sur la création d’une caste dirigeante avant de nous adresser aux masses.
Je crois aussi que le Nationalisme Blanc doit être populiste au sens le plus ordinaire du mot, car dans le cadre de la société actuelle, les élites sociales blanches sont disproportionnellement responsables de notre déclin et les masses blanches sont disproportionnellement victimes. Pour arriver au pouvoir, les Nationalistes Blancs ne devraient donc pas simplement représenter les intérêts de tous les Blancs, mais nous devrions aussi être prêts à faire appel aux véritables et justes ressentiments des masses contre les élites existantes, qui ne seront pas autorisées à conserver la richesse et le pouvoir qu’elles ont accumulés en démantelant l’Amérique blanche. Bien que mes goûts musicaux et artistiques soient généralement élitistes, et que mon quotient SWPL [= quotient bobo] soit bien connu, toutes mes sympathies politiques vont à la classe moyenne et à la classe ouvrière, qui ont le plus souffert de la dépossession des Blancs. Mais on ne m’amènera jamais à un Taco Bell [= chaîne de restauration rapide américaine, NDT].
Par « élites » au strict sens du mot, je veux dire des gens d’intelligence, de goût et de vertu au-dessus de la moyenne. Je ne parle pas des classes sociales supérieures – ni des tranches de revenus supérieures dans le cas des Etats-Unis et d’autres sociétés anglo-saxonnes européennes qui n’ont pas de véritables classes sociales. Par « masses » au strict sens du mot, je veux dire des gens d’intelligence, de goût et de vertu au-dessous de la moyenne. Je ne parle pas des classes inférieures ni des gens des tranches de revenus moyennes et basses.
Il y a, bien sûr, une corrélation entre revenus et QI aussi bien qu’avec certaines vertus et certains goûts. Mais au vu de l’état périlleux des sociétés blanches dans le monde, nous pouvons dire avec confiance que ce ne sont pas les sortes d’intelligence et de traits de caractère que les Nationalistes Blancs devraient particulièrement valoriser. Les excellences de l’homme bourgeois ont amené notre race au bord de la disparition. Notre salut ne viendra qu’en recouvrant les vertus des sages, des guerriers et des bardes de nos ancêtres pré-modernes. Et ces traits peuvent être trouvés dans tous les segments de la société existante.
Ainsi, populisme prématuré ne veut pas dire recruter une nouvelle élite parmi les meilleurs de notre peuple, sans considération des distinctions sociales contemporaines. Populisme prématuré veut dire recruter des gens qui ont simplement une intelligence, une vertu et des goûts moyens ou au-dessous de la moyenne avant de nous être constitués en une élite avec l’autorité et la capacité de les diriger. Mobiliser les masses peut aussi être prématuré si la situation historique rend impossible de faire de véritables progrès politiques.
En me concentrant sur l’essai de Pierce sur les skinheads, je ne veux pas donner l’impression que mes critiques sont limitées à Pierce ou aux skinheads, puisque le problème que je décris est beaucoup plus grand. De plus, je ne critique pas Pierce ou les skinheads systématiquement. J’ai exposé mes idées sur Pierce, positives ou négatives, ailleurs sur ce site, et j’ai reproduit beaucoup de ses articles. Je me hâte aussi d’ajouter que certains des meilleurs éléments que j’ai connus sont venus du mouvement skinhead, confirmant ma conviction que les gens de qualité peuvent être trouvés dans tous les segments de la société existante.
William Pierce était par conviction un élitiste. Mais c’était un élitiste pressé. Ainsi il était sans cesse tenté par ce qu’il appelait, dans ses moments de réflexion moins pressés, la « bouffonnerie » du populisme. Dans son essai de 1995 sur les skinheads, Pierce montre une compréhension réaliste des problèmes de la sous-culture skinhead. Mais quand il soupèse la question de savoir s’il vaudrait mieux utiliser un peu de temps et d’argent pour influencer les étudiants des universités ou les skinheads, Pierce, un docteur en physique et un ancien professeur d’université, montre une préférence marquée pour les skinheads. Pierce reconnaît que les étudiants d’universités ont plus de chances d’avoir un pouvoir et une influence plus grands dans le système actuel. Mais Pierce était plus impressionné par le fait que les skinheads sont plus racialement-conscients, plus machos et agressifs que votre étudiant d’université moyen. (Il est difficile de dire combien il y a de skinheads dans le monde, mais il se pourrait bien qu’il y ait davantage de garçons d’université athlétiques et durs qu’il n’y a de skinheads, même si les hommes vraiment durs pourraient être une minorité parmi les étudiants d’université.)
Suivant cette logique, en 1999, Pierce acheta Resistance Records, un label de musique skinhead. Pierce trouvait cette musique insupportable, mais cela lui donnait accès à la scène skinhead mondiale et lui rapportait beaucoup d’argent. Bien que la National Alliance continua à publier des matériels visant des audiences de haut niveau et de moyen niveau intellectuel, la présence skinhead indisposa certains membres de la National Alliance, et après la mort de Pierce, l’élément skinhead (et d’autres éléments radicaux) prit le contrôle de la National Alliance et la conduisit joliment dans le mur. Pierce, bien sûr, tentait d’éduquer les meilleurs éléments du mouvement skinhead, mais en fin de compte c’est la National Alliance qui fut entraînée vers le fond.
Le déclin de la National Alliance est un exemple-type de populisme prématuré. L’erreur fondamentale de Pierce fut de tenter d’imaginer un mouvement politique nationaliste blanc viable dans la société actuelle. Si on demande qui est aujourd’hui prêt à s’avancer et à combattre vraiment pour une société blanche, la réponse est clairement : pas des gens des tranches de revenu supérieures et moyennes. Les gens qui ont la conscience raciale, la solidité et la motivation de combattre pour une société blanche sont majoritairement dans la classe ouvrière et dans le sous-prolétariat. Ce sont les gens qui ont été le plus durement touchés par la dépossession des Blancs. Ce sont les gens qui ont le moins à perdre et le plus à gagner en tentant de faire une révolution blanche. Mais le problème est que, dans les circonstances présentes, les Nationalistes Blancs ne sont pas en position d’organiser et de diriger ces gens d’une manière crédible, et même s’ils l’étaient, nous ne sommes pas en position de détruire le système actuel.
Le populisme prématuré est mauvais parce que :
- Il mine notre capacité à créer et soutenir des organisations nationalistes blanches d’élite et d’avant-garde viables.
- Il encourage les gens honnêtes, sains et les plus précieux à gaspiller leur temps, leur argent et leurs efforts dans de l’activisme politique prématuré, alors qu’ils pourraient et devraient poursuivre des familles et des carrières.
- Il encourage la tolérance envers les gens sordides, prétentieux et cinglés, qui détruisent tout ce qu’ils touchent et nous empêchent d’attirer des gens supérieurs (incluant la meilleure sorte des excentriques de haut niveau). Si nous croyons vraiment en notre message, alors nous devons croire qu’il plaira aux gens sains et normaux. Nous devons donc cesser de dorloter tous les chiens perdus de l’humanité qui se présentent à notre porte, simplement parce que nous sommes tellement désespérés de trouver des nouveaux éléments qui semblent comprendre. Nous devons cesser de compter les cinglés devant nous, et plutôt penser aux légions de gens supérieurs qui se tiennent à l’écart.
- Il encourage ce que j’appelle le jock-sniffing [frime sportive] : la fétichisation des armes, des muscles et du machisme – incluant l’une des plus grandes pestes auto-infligées de notre race, l’alcoolisme – à une phase de l’histoire où notre mouvement doit se concentrer davantage à bâtir un pouvoir intellectuel, une compétence technologique, des talents de communication (spécialement des talents d’écriture et oratoires), une connaissance des médias, une compétence organisationnelle, et du bon goût, particulièrement dans les domaines du design et de la publicité.
Comprenez-moi bien : chaque homme blanc devrait être valide et capable d’autodéfense. Et oui, le féminisme est erroné. Et non, personne ne devrait tenter d’être une mauviette. Mais la frime sportive est une stupidité complète. Combien de nos efforts ont été détruits par des bagarres d’ivrognes, des vantardises, et des indiscrétions ? Combien des nôtres sont morts ou en prison à cause de la testostérone, de l’alcool, ou des armes, dans des combinaisons diverses ? Combien des nôtres sont les dupes d’hommes en uniformes, durs, propres et soignés, qui sont objectivement nos ennemis ? Combien de nos organisations ont été ruinées en portant des types durs et des golden boys à des postes au-delà de leur compétence ?
Je m’en tiens à l’idéal du voyou cultivé de Jonathan Bowden, mais nous devrions toujours pencher du coté de la culture, alors que Pierce et tant d’autres penchent du coté des voyous. Le résultat net du populisme prématuré, de l’indulgence pour les cinglés, et de la frime sportive, c’est l’échec, le burn-out, et l’amertume pour tous ceux qui sont impliqués.
Mais pourquoi cette précipitation ? Oui, je sais que notre population est en train de vieillir et de diminuer en nombre. Je sais que les non-Blancs sont en train de nous inonder démographiquement. Mais dans 20, 30 ou 40 ans – après le temps de vie de beaucoup de gens qui lisent cela – il y aura encore des centaines de millions de Blancs, incluant des millions d’hommes blancs durs, en colère et machos. En fait, il y en aura encore plus, parce que bien qu’en nombres absolus et relatifs notre population sera plus petite et plus âgée, la dépossession blanche aura poursuivi son chemin jusqu’aux tranches de revenu les plus élevées. Le système est en train de fabriquer des armées de Blancs durs, en colère et dépossédés. Ils ne s’en iront pas de sitôt.
Donc nous avons le temps de nous concentrer sur d’autres choses. Il est trop tôt pour la politique, donc prenons le temps de poser des fondations métapolitiques solides en vue d’une politique victorieuse quand les conditions seront réunies. La métapolitique se ramène à deux choses : propager des idées et construire une communauté.
Les questions métapolitiques fondamentales sont : Qui sommes-nous ? Qui sont nos ennemis ? Qu’est-ce qui est juste ? Qu’est-ce qui est possible ? Nous devons répondre à ces questions pour nous-mêmes et pour notre peuple si nous voulons le conduire avec succès. Et nous devons affiner notre message et les compétences et les medias nécessaires pour le propager dans tous les groupes blancs.
Construire une communauté signifie, avant tout, la création d’une nouvelle caste dirigeante, une intelligence directrice, pour notre race. Cette caste montrera d’abord le chemin menant à la République Blanche. Puis elle dirigera la République Blanche. L’histoire est faite par les élites. Les sociétés populistes raciales seront dirigées par des élites. Les mouvements populistes raciaux efficaces seront conduits par des élites. Donc, devenons cette élite.
Il n’y a pas besoin de populisme prématuré. Le peuple sera encore là quand nous serons dignes de le diriger et quand l’action politique pourra vraiment être utile. Donc les Nationalistes Blancs ont le temps de mettre les choses au point. Et s’il n’y a pas le temps de les mettre au point, alors une nouvelle répétition d’une stratégie erronée ne nous sauvera pas de toute façon.
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