2,824 words
English original here
Ceci est mon discours à la troisième Conférence d’Erkenbrand aux Pays-Bas le samedi 3 novembre 2018.
J’ai de bonnes et de mauvaises nouvelles.
La bonne nouvelle est que tout le monde aime recevoir de bonnes nouvelles. Il est facile d’apporter de bonnes nouvelles et facile d’en recevoir.
La mauvaise nouvelle est que personne n’aime recevoir de mauvaises nouvelles. Il est difficile d’apporter de mauvaises nouvelles et difficile d’en recevoir. Recevoir de mauvaises nouvelles est perturbant, et c’est pourquoi apporter de mauvaises nouvelles est difficile. Parfois il faut faire face à des larmes et à de la colère.
Mais les mauvaises nouvelles sont toujours plus importantes que les bonnes nouvelles, parce que si quelque chose ne va pas vous devez savoir pourquoi. Les mauvaises nouvelles ne sont pas un problème. Les mauvaises nouvelles, c’est avoir conscience d’un problème. Et si grave que soit un problème, il vaut généralement mieux savoir que ne pas savoir, parce qu’avoir conscience d’un problème est le premier pas vers sa solution. La seule situation où il vaudrait mieux ne pas savoir, c’est quand un problème est insoluble, de sorte que le fait de le connaître ne fait qu’ajouter au problème plutôt qu’aider à l’atténuer.
Parce les mauvaises nouvelles sont perturbantes, les gens y répondent souvent d’une manière irrationnelle. Parfois ils préféreraient ne pas savoir, même si on ne peut pas résoudre des problèmes qu’on ne connaît pas. Parfois ils dirigent mal leurs émotions. Au lieu de s’indigner concernant le problème lui-même et de chercher à le résoudre, ils s’indignent des mauvaises nouvelles et cherchent à punir le messager. Mais c’est stupide, parce que la société fonctionne le mieux quand l’information circule librement, et l’information la plus importante est la mauvaise nouvelle.
Parce que recevoir de mauvaises nouvelles est dérangeant et que les annoncer est risqué, réagir aux mauvaises nouvelles est un test du caractère. Ceux qui reçoivent de mauvaises nouvelles doivent maîtriser leurs émotions, car si vous vous effondrez en sanglots ou que vous explosez de colère, vous rendez plus difficile de vous annoncer de mauvaises nouvelles dans le futur, ce qui signifie que vous pourriez ne pas recevoir des nouvelles concernant un problème jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour le régler. Annoncer de mauvaises nouvelles est aussi un test du caractère, parce qu’on risque toujours des conséquences personnelles désagréables, mais parfois des risques personnels à court terme sont nécessaires pour assurer un plus grand bien à long terme. Mais puisque les porteurs de mauvaises nouvelles nous font à tous une faveur, il leur incombe de réduire les risques au minimum absolu. C’est pourquoi la liberté d’expression doit être un droit gravé dans la loi fondamentale de chaque pays.
On n’a pas besoin du droit à la liberté d’expression pour dire aux gens ce qu’ils veulent entendre. La liberté d’expression est la liberté de dire aux gens ce qu’ils ne veulent pas entendre – mais qu’ils ont besoin d’entendre en tous cas. Un droit à la liberté d’expression n’est pas non plus nécessaire lorsqu’on apporte de mauvaises nouvelles à des gens impuissants, par exemple ses enfants, ses étudiants, ou ses employés. Après tout, ils ne peuvent pas vous punir pour vos bonnes actions. Nous avons besoin du droit à la liberté d’expression quand nous apportons de mauvaises nouvelles à des gens qui sont plus puissants que nous – des gens qui ont besoin de mauvaises nouvelles pour prendre des décisions importantes, et des gens qui ont le pouvoir de punir les porteurs de mauvaises nouvelles. Mais ils ne peuvent pas nous punir si la liberté d’expression est notre droit. Nos droits ont la précédence sur leur colère.
Les deux choses les plus importantes pour les Nationalistes Blancs aujourd’hui sont :
D’abord, briser le tabou de la politique identitaire blanche, c’est-à-dire l’idée qu’il est immoral pour les Blancs – et seulement pour les Blancs – de prendre parti pour notre camp dans les conflits ethniques.
Ensuite, maintenir notre liberté d’expression suffisamment longtemps pour détruire ce tabou.
Les Nationalistes Blancs sont porteurs de mauvaises nouvelles : que la diversité n’est pas une force, mais une source d’aliénation, de conflit et de violence ; que la politique et la morale modernes ont mis notre race sur le chemin de l’extinction ; et que la seule solution est d’abandonner le libéralisme, l’individualisme hédoniste, la globalisation et le multiculturalisme et de restaurer des politiques et des valeurs plus saines et pro-Blancs. Nous sommes en train de changer l’avis des gens, et l’establishment est impuissant à s’y opposer. Donc ils essayent de nous censurer.
Comment pouvons-nous faire face à cette menace ?
A court terme, nous avons besoin d’une Déclaration des Droits internet pour protéger les dissidents de la censure et du « deplatforming ». Au-delà de cela, nous avons besoin d’une interdiction générale des clauses politiquement correctes de service et d’emploi, pour que nous soyons libres d’être des dissidents sans mettre en danger notre emploi et notre capital social. Si nous pouvons obtenir la mise en place d’une telle législation, je suis sûr que nous pouvons gagner, et plus tôt que nous le croyons. Nous changerons tant d’esprits que nous atteindrons un point de basculement. Le tabou de la politique identitaire blanche disparaîtra. Les valeurs pro-Blancs imprégneront la culture. Finalement nous pourrons mobiliser assez d’appui pour renverser l’establishment politique existant et le remplacer par un establishment pro-Blancs.
Mais qui nous a dit que cela serait sûr et facile ? Les Nationalistes Blancs se battent contre le système totalitaire soft le plus englobant de l’histoire. C’est un système visant à rien de moins que le génocide de la race blanche, un but si maléfique que quand Platon et Aristote établirent leurs listes des mauvais régimes, celui-ci était simplement inconcevable. Pour renverser ce système, nous devrons peut-être risquer beaucoup plus que nos emplois. Nous devrons peut-être risquer nos vies mêmes.
A long terme, cependant, nous gagnerons probablement même si nous n’obtenons pas une Déclaration des Droits internet. La censure peut nous retarder, mais elle ne peut pas vraiment nous stopper. Déjà des gens posent les fondations d’un nouvel internet qui sera libéré des points d’étranglements où se tiennent les censeurs. Donc, finalement, la seule manière de nous empêcher de mettre notre message en ligne sera de fermer le web complètement. Mais l’establishment ne peut pas envisager cela, parce que le système politique et économique global dépend de l’internet.
L’establishment – ou du moins la minuscule strate qui est pleinement consciente de la présente menace de la politique identitaire blanche – a la même relation avec l’internet qu’un drogué avec son habitude. Il sait que cela le tuera sur le long terme. Mais très peu de drogués triomphent de leur addiction, parce qu’ils ne peuvent pas supporter la souffrance à court terme – même si c’est le prix de la survie à long terme.
Les êtres humains pourraient être définis le mieux comme des animaux rationnels par intermittence, et d’une des formes les plus généralisées d’irrationalité est de poursuivre l’autosatisfaction à court terme au prix du bien-être à long terme. C’est de cette manière que les nations et les individus s’endettent ; c’est ainsi que les crises économiques, démographiques et écologiques surviennent. Heureusement pour nous, c’est aussi de cette manière que le système échouera à faire la seule chose qui peut stopper la montée du Nationalisme Blanc – jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Donc soyez de bonne humeur. Si nous continuons à diffuser notre message, nous gagnerons. Et la censure d’internet ne peut pas stopper ce processus. Elle peut seulement le rendre plus lent et plus difficile.
Dès que nous aurons gagné, quelle devrait être notre attitude envers la liberté d’expression ? Certains Nationalistes Blancs voient la liberté d’expression comme un simple moyen de prendre le pouvoir. Je voudrais dire que la liberté d’expression est une chose que nous voudrons garder après la victoire.
La liberté d’expression est une valeur parce que nous sommes tous faillibles et vulnérables. Faillibilité signifie que nous pouvons faire des erreurs. Nous pouvons avoir des images fausses ou inadéquates du monde qui peuvent être améliorées. Vulnérabilité signifie simplement que des contingences imprévisibles peuvent bouleverser nos meilleurs plans. Pour surmonter les erreurs et les malchances, nous devons d’abord les connaître. Cela signifie que nous avons besoin de la liberté d’être les porteurs de mauvaises nouvelles. Nous avons besoin de la liberté d’expression, parce qu’elle rend possibles le véritable progrès intellectuel et social.
Une société qui manque de la capacité à changer manque de la capacité à se préserver. Mais une société ne peut pas changer si elle manque de la capacité à communiquer de mauvaises nouvelles à ses dirigeants. C’est pourquoi nous devrions protéger la liberté d’expression, même si nous étions au pouvoir.
Pourquoi des gens s’opposent-ils à la liberté d’expression ? Il y a deux raisons principales.
D’abord, certaines personnes pensent qu’elles possèdent déjà la vérité. Cette vérité, de plus, est absolue : elle est complète et non sujette à révision. Toute position contraire est donc une erreur. C’est pourquoi les religions de la tradition abrahamique – incluant le marxisme – se sont opposées à la liberté d’expression. Elles prétendent être absolument vraies. Par conséquent, toutes les autres religions sont fausses – ou, au mieux, des semblants de vérité – et doivent être réprimées.
Ensuite, les gens ayant des intérêts dans un système politique et économique donné n’aiment pas le criticisme parce que cela menace leur pouvoir et leur paix de l’esprit.
Les deux visions sont irrationnelles.
Nous faisons tous des erreurs. Nous subissons tous des malheurs. Mais seulement certains d’entre nous sont détruits par ceux-ci. Les autres en tirent des leçons et les surmontent. Mais, encore une fois, le premier pas pour surmonter un problème est de savoir qu’on en a un.
L’une des idées les plus puissantes de la République de Platon est que les régimes politiques et les types de personnalité ont des structures analogues, donc la cité peut éclairer l’âme, et l’âme peut éclairer la cité.
Il y a des années, j’ai lu une liste des signes indiquant que votre patron pourrait être un narcissiste. Le point qui m’a fait la plus forte impression est que les narcissistes tendent à punir les porteurs de mauvaises nouvelles.
Définir le narcissisme est une chose délicate, parce que nous vivons dans une société où toutes les manifestations de l’honneur, spécialement l’honneur masculin, ont été pathologisées comme du narcissisme. Il n’y a rien d’erroné à penser du bien de vous-même et à demander que les autres vous traitent avec respect. Il n’y a rien d’erroné à prendre du plaisir avec l’éloge de vos réussites. Il n’y a rien d’erroné avec une haute estime de soi, tant qu’elle est basée sur des mérites objectifs.
Le narcissisme est un problème, cependant, lorsqu’on place la préservation d’une image-de-soi positive avant la réalisation de soi positive.
Chacun fait des erreurs. Le chemin de la réalisation de soi requiert que nous reconnaissions nos erreurs, que nous en prenions la responsabilité, que nous apprenions d’elles ce que nous pouvons, et que nous les surmontions. Le narcissiste, cependant, cherche à préserver son image-de-soi positive à tout prix. Donc lorsqu’il est confronté à ses erreurs, il les nie et les répète. Ou il blâme les autres pour ses erreurs. Ou il passe à l’attaque, particulièrement contre le porteur de mauvaises nouvelles. Tout ce qu’il peut, en fait, pour éviter de prendre des responsabilités et reconnaître qu’il pourrait encore apprendre et grandir.
Les narcissistes peuvent être des gens hautement attirants. Ils peuvent avoir un potentiel énorme. Malheureusement, ils pensent qu’ils sont parfaits exactement tels qu’ils sont, et une telle autosatisfaction est mortelle pour la croissance personnelle. Donc à mesure que le temps passe, vous remarquerez que les narcissistes réalisent rarement leur potentiel. Au lieu de cela, ils finissent comme des dilettantes avec un boniment bien rôdé. Les vieux narcissistes semblent aussi de plus en plus puérils lorsqu’on les compare à leurs contemporains.
Les narcissistes ont aussi des difficultés à maintenir des amitiés. Les amis vous disent ce que vous devez entendre – même si c’est douloureux. Les flatteurs vous disent ce que vous voulez entendre. Les amis aident à la réalisation de soi parce qu’ils veulent vous dire de mauvaises nouvelles. Les flatteurs encouragent l’autosatisfaction parce qu’ils vous disent seulement à quel point vous êtes merveilleux. Les amis menacent l’image-de-soi positive du narcissiste, alors que les flatteurs la renforcent.
Evidemment il est désastreux de mettre des narcissistes à des postes de pouvoir, parce qu’ils finissent par prendre des décisions importantes en se basant sur des informations fausses ou incomplètes qui leur ont été fournies par des flatteurs. Ce n’est pas une bonne manière de diriger une société.
L’establishment sévère d’aujourd’hui est du narcissisme en grand.
En censurant et en réprimant les idées nationalistes blanches, l’establishment ne change presque rien. Nous aimons nous flatter de penser que le mouvement nationaliste blanc est la force motrice derrière la montée de la conscience raciale blanche. Nos ennemis partagent la même illusion. Mais les principales forces derrière la montée du Nationalisme Blanc sont les outrages moraux et les conséquences catastrophiques du multiculturalisme et de la dépossession blanche. Les gens viennent à nous en nombre moins parce que notre mouvement les attire que parce que le système les repousse. Ce qui signifie que la conscience raciale blanche continuera à monter même si les Nationalistes Blancs sont complètement réduits au silence.
Nos oppresseurs anti-Blancs, bien sûr, ne voient pas cela de cette manière, car cela menacerait leur image-de-soi positive. La montée de la politique identitaire blanche ne peut pas être de leur faute. Donc elle doit être de notre faute. Ils pensent que la politique identitaire blanche existe seulement parce que des trompeurs comme Jared Taylor et Millennial Woes ont des comptes Twitter. C’est pourquoi ils en concluent que la censure pourra nous stopper. Mais les Nationalistes Blancs ne sont pas la cause du conflit ethnique. Nous sommes juste les porteurs de mauvaises nouvelles – et les avocats d’une alternative réalisable.
Censurer les Nationalistes Blancs en ligne n’empêche pas les gens de remarquer des choses, d’en tirer des conclusions, et de formuler des pensées dissidentes. Cela n’empêche pas les gens de communiquer discrètement leurs pensées en tête à tête ou de s’organiser dans le monde réel. Tout ce que fait la censure est de rendre la véritable étendue de la dissidence invisible. Cela rend difficile pour l’establishment de prendre des décisions politiques rationnelles. La censure ne rend pas le système plus fort ; elle le rend seulement plus aveugle, plus fragile, et plus vulnérable. Les partisans de la censure sont comme les gens qui enlèvent la batterie de leur détecteur de fumée parce qu’ils sont lassés des fausses alarmes. Mais quand la maison prend feu, vous devez le savoir le plus tôt possible.
Si je dirigeais une société, j’aimerais savoir qui sont les dissidents et ce qu’ils pensent. Je ferais donc de la liberté d’expression un droit politique fondamental. Si les dissidents ont raison, nous pouvons apprendre quelque chose d’eux. S’ils ont tort, nous pouvons les instruire. S’ils ont dangereusement et obstinément tort, nous pouvons garder un œil sur eux.
Mais si nous gagnons, allons-nous vraiment donner à nos ennemis la liberté de se regrouper et de changer leur image, et ensuite de conduire à nouveau notre peuple sur la voie de l’extinction ? Ne voulons-nous pas fermer leurs sales bouches menteuses pour toujours ?
Il y a deux choses à dire ici.
D’abord, si nous parvenons au pouvoir, nous devrons purger les institutions existantes. Nous ne laisserons pas la richesse, l’influence et le pouvoir politique dans les mains d’ennemis implacables. Nous supprimerons leurs plateformes dans la politique, les médias, et les milieux universitaires. Nous leur donnerons simplement des préretraites et une interdiction à vie de s’adresser au public. Ensuite nous remplirons leurs postes par des gens qui sont loyaux envers nous. Mais c’est très loin d’instituer un régime de censure intellectuelle.
Ensuite, même s’il y a une grande purge du système existant, quel que soit le genre de société que vous avez, à chaque nouvelle génération il y aura des personnalités aberrantes qui seront attirées par des idées qui menacent l’ordre social. La meilleure façon d’empêcher les mauvaises idées et la subversion institutionnelle de prendre racine à nouveau n’est pas de créer un monde où les gens n’auront jamais entendu parler de telles choses. Au contraire, nous devrons créer un monde où tout le monde en aura entendu parler. Une éducation appropriée comporte une bonne information aussi bien que des valeurs et des goûts sains. Une telle éducation nous vaccinera contre les mauvaises idées. Nous n’avons pas besoin de censurer les mauvaises idées si nous sommes immunisés contre elles.
Le mal sera toujours avec nous. Mais nous n’avons pas besoin de le craindre si nous sommes immunisés contre ses charmes. Nous devrions garder le mal aux alentours, mais le laisser sans pouvoir, comme une sorte de memento mori [1], une tête de mort lors des fêtes, de sorte que nous aurons un rappel constant de l’enfer sur terre que nous vaincrons – mais seulement si nous commençons à utiliser, et à défendre, notre liberté d’expression aujourd’hui.
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[1] Memento mori : « souviens-toi que tu es mortel » (formule romaine).
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