Redéfinir le courant majoritaire

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Ceci est le texte de mon discours au Forum de Scandza à Stockholm le 7 avril 2018.

Comment la politique identitaire blanche peut-elle se frayer un chemin depuis les marges jusqu’au courant majoritaire ? Il y a deux choses que nous pouvons faire pour rendre nos idées plus populaires. Nous pouvons changer leur substance, ou nous pouvons changer leur style, c’est-à-dire la manière dont nous les communiquons. Evidemment, c’est contre-productif de changer nos croyances pour nous adapter au courant majoritaire. En fait, tout l’intérêt de notre mouvement est de changer le courant majoritaire pour qu’il s’adapte à nos croyances. Mais bien que nos principes essentiels devraient être fixés et non-négociables, nous devrions être prêts à être tout à fait charmants, souples et pragmatiques dans les manières de les communiquer, si nous espérons convaincre le plus grand nombre possible de gens de notre peuple.

La politique identitaire blanche a la meilleure chance de gagner si elle sort du ghetto de droite dans lequel elle est confinée aujourd’hui et devient le sens commun de tout le courant majoritaire culturel et politique. Si la légitimité de la politique identitaire blanche imprègne la culture entière, le domaine politique s’y conformera inévitablement.

Ce réalignement politique peut se produire de deux manières, illustrées par l’évolution contemporaine de la Pologne et de la Hongrie. Lors des élections législatives de 2015 en Pologne, un certain nombre de partis de gauche participa, mais aucun d’entre eux n’atteignit le seuil de représentation, donc la gauche n’obtint aucun siège au parlement. En Hongrie, par contre, les partis de gauche ont quelques sièges au parlement, mais même les Hongrois de gauche tendent à être patriotes et sensibles aux questions d’immigration et de diversité.

Par exemple, Gyula Thürmer, le dirigeant du petit parti marxiste-léniniste orthodoxe Magyar Munkáspárt (Parti des travailleurs hongrois), déclara dans une interview que le parti s’opposait à l’acceptation de migrants et de réfugiés du Moyen-Orient parce qu’ils feraient du tort aux travailleurs hongrois et accroîtraient la discordance sociale en ajoutant de la diversité [1]. Quand l’extrême-gauche et l’extrême-droite sont unies sur des questions liées à l’immigration et à l’identité, les Blancs n’ont plus besoin de craindre le pluralisme politique.

Mais que le succès politique suive le modèle polonais ou le modèle hongrois, le but de notre mouvement aujourd’hui devrait être le même : persuader autant de gens de notre peuple que possible de la légitimité de la politique identitaire blanche. Nous devons convaincre les Blancs de chaque classe, de chaque niveau éducationnel, de chaque dénomination religieuse, de chaque nuance du spectre idéologique et politique, et de chaque sous-culture (jusqu’aux randonneurs) que la politique identitaire blanche est moralement légitime, pratiquement faisable, et nécessaire pour sécuriser les choses qu’ils aiment.

Evidemment, les meilleurs apôtres que nous pouvons envoyer pour convertir ces différents groupes seront tirés de leurs rangs, puisque leurs audiences peuvent mieux s’identifier avec eux. Nous devons donc convertir des identitaires blancs de toutes nuances et de tous bords et les envoyer établir des plates-formes et communiquer notre message aux autres de leur genre. Nous devons coloniser chaque niche de l’écosystème culturel et politique avec des messages pro-Blancs taillés sur mesure, si nous souhaitons convertir autant de gens que possible.

Donc que pouvons-nous faire pour accomplir cela ? Une question plus profonde, cependant, est : Devons-nous vraiment faire quelque chose – quelque chose de différent de ce que nous faisons déjà ? Après tout, le mouvement nationaliste blanc existant ne fut pas créé et guidé par un seul cerveau. Au contraire, il sortit de nombreuses voix indépendantes qui créèrent des plates-formes pour elles-mêmes ou colonisèrent des plates-formes existantes.

De plus, la croissance de notre mouvement a bien plus à voir avec les échecs du multiculturalisme qu’avec nos propres efforts de propagande et d’organisation. Les événements parlent en notre faveur mieux que nous le faisons. Même si nous ne faisions rien, les mêmes forces provoquant la montée de la politique identitaire blanche pourraient bien les sortir du ghetto de droite et changer le courant majoritaire culturel et politique de la même manière non-planifiée et décentralisée.

Mais ne serait-ce pas merveilleux si nous pouvions donner à ce processus une orientation intelligente ? Ne serait-ce pas merveilleux si nous pouvions agir en réseau et coopérer avec certaines de ces voix et de ces plates-formes et de ces organisations émergentes ? Certains bénéfices de la coopération incluent :

Pour rendre une telle coopération possible, nous devons simplement apprendre à travailler avec des gens qui partagent nos vues sur la politique identitaire blanche mais qui peuvent ne pas partager nos vues sur toute une série d’autres questions. Et à mesure que notre mouvement grandit de plus en plus en pénétrant et en changeant la culture entière, en fin de compte la politique identitaire blanche sera peut-être la seule chose qui nous unira.

Bien sûr nous continuerons à avoir des opinions passionnées et des désaccords sur d’autres sujets. Mais nous devons être prêts à mettre ceux-ci de coté pour travailler avec d’autres pour le plus grand bien de notre race. Ce simple procédé est la clé pour assurer la plus large coopération et coordination possible entre les défenseurs des Blancs, en créant un mouvement qui sera plus grand, plus puissant, et plus capable de sauver notre race.

Par contre, les gens qui insistent pour combiner le Nationalisme Blanc avec une liste d’options de droite – qui tentent de vous vendre en plus une assiette de christianisme orthodoxe, ou de paganisme nordique, ou de traditionalisme radical avec votre sandwich ethnique – qui insistent pour dire que ces questions périphériques sont essentielles pour la préservation des Blancs, et qui les transforment en mises à l’épreuve et en lubies, créeront forcément un mouvement plus petit, plus faible, plus stupide, plus pauvre, et moins efficace – mais plus « pur », alors que nous devons justement aller dans la direction opposée.

Un tel comportement est souvent écarté comme étant une « spirale de pureté ». Mais la pureté n’est pas un problème. Le problème est de ne pas parvenir à distinguer entre ce qui est essentiel et ce qui est périphérique pour la politique identitaire blanche. Nous devrions garder nos principes essentiels purs. L’erreur est de demander la même pureté pour des questions marginales.

Il y a une différence entre une idéologie politique et un mouvement politique. Une idéologie politique est définie par ses premiers principes. Un mouvement politique est défini par ses buts. Il est possible que des gens partagent les mêmes buts politiques pour une large variété de raisons idéologiques. Insister pour dire que nous avons tous les mêmes raisons est la source du sectarisme.

Si notre mouvement veut grandir, nous devons décourager de telles tendances sectaires. Actuellement elles sont de droite, parce que c’est là où notre mouvement a commencé. Mais un sectarisme de gauche émergera inévitablement à mesure que notre mouvement grandira pour englober tout le spectre politique.

La meilleure défense contre le sectarisme est de reconnaître les symptômes et de les noter lorsqu’ils apparaissent chez nous-mêmes et chez les autres. Nous devons voir le sectarisme d’un œil vraiment négatif.

Si nous nous entraînons à apercevoir les plus petites tendances sectaires, à les voir d’une manière dédaigneuse, et à grommeler « encore ça », le problème sera significativement réduit.

Mais pouvons-nous éliminer totalement les comportements diviseurs et sectaires ? Pas vraiment. Nous ne pouvons pas expulser les gens d’un mouvement décentralisé, et largement online. Tenter d’expulser les gens de l’internet est une idée stupide, parce que votre gain ou votre perte dépend entièrement de la décision de votre ennemi, ce qui n’est pas le genre de bataille que les gens intelligents mènent. En outre, il n’y a pas vraiment de manière de garder une personne motivée « en-dehors de l’internet ». Mais nous pouvons et devons exclure les gens diviseurs dans nos organisations et sur nos plates-formes online. Nous ne pouvons pas les empêcher de se marginaliser eux-mêmes, mais nous pouvons sûrement les empêcher de nous marginaliser.

A part garder les types sectaires à bonne distance, tout ce que nous pouvons faire est de les interpeller concernant leur mauvais comportement et espérer qu’ils dépasseront cela. Ensuite nous devons nous remettre au travail. La meilleure critique, après tout, est simplement de faire du meilleur travail, sachant que cela accomplira plus de choses et attirera les gens les plus réceptifs et les plus intelligents. Donc trop nous concentrer sur des cinglés sectaires avec leur programme publicitaire est déjà une distraction contre-productive.

Nous devons aussi être réalistes. Dans un mouvement en ascension, il y aura toujours des nouvelles cuvées de gens ignorants, immatures, et autodestructeurs. Mais c’est en fait un bon problème à avoir. Nous voulons que le mouvement grandisse, donc il sera toujours nécessaire d’éduquer et d’assimiler des nouveaux venus. Ce serait merveilleux si le monde nous donnait directement des soldats politiques disciplinés avec qui travailler. Mais nous devons les créer nous-mêmes. Ce genre d’éducation est l’essence de la métapolitique. De plus, si l’arrivée de nouveaux types sectaires s’arrêtait magiquement, l’ennemi trouverait nécessaire de les créer. Donc nous ne serons jamais libérés de cette peste, mais nous pouvons la réduire, la contenir, la contourner, et le plus important, voir de quelle manière nous pouvons gagner malgré celle-ci.

La décision de mettre de coté les différences pour unir la plus large coalition possible autour de l’idée de la politique identitaire blanche implique-t-elle que la politique est notre plus haute valeur, primant la religion, la famille, la vie privée, etc. ?

Oui et non.

Du coté du oui, je ne vois rien d’erroné à proposer que le pôle central de notre politique du « ratisser large » soit la politique identitaire blanche. Qu’y a-t-il d’erroné à faire d’un but politique la plus haute valeur d’un mouvement éminemment politique ?

Non, dans la mesure où la politique n’est pas le seul domaine de valeurs ou de vie. Vous pouvez placer la religion, la famille, et votre vie personnelle au-dessus de la politique. En fait, j’espère que vous le faites. Tout le monde ne peut pas être un idéologue unidimensionnel comme moi.

Mais encore une fois, c’est un mouvement politique. Nos buts politiques doivent venir en premier, et les questions inessentielles qui nous divisent doivent être mises de coté, nous pourrons en discuter dans l’ethno-Etat. Parce que si nous en discutons maintenant, nous n’obtiendrons jamais un ethno-Etat.

Nous devons être francs, cependant, sur le fait que cette approche du « ratisser large » implique qu’une certaine tolérance « libérale » sera une composante de notre mouvement et fera donc partie des ethno-Etats que nous allons créer. Par exemple, si le mouvement accepte les différences religieuses, cela signifie que le pluralisme religieux fera partie de notre mouvement aujourd’hui et de nos ethno-Etats demain. Donc si des gens entrent dans le mouvement avec le but d’établir quelque sorte de théocratie religieuse, ils nous rejoignent sous de fausses apparences, espérant pousser les gens à combattre pour une forme de société dans laquelle ils n’ont aucune place. La même chose est vraie des lubies comme l’économie libertaire, la « charia blanche », et le meurtre des homosexuels. Aucune personne intelligente ne rejoindra un mouvement ou un parti si elle suspecte de tels agendas cachés.

Combattre le sectarisme ne devrait pas être confondu avec une interdiction complète du criticisme et du débat dans le mouvement. Comme je le dis dans mes articles sur la tentative absurde de créer un tabou contre « frapper à droite » [3], la critique et le débat sont la vie d’un mouvement métapolitique pluraliste. Mais il y a une différence entre criticisme constructif et destructif. Par exemple, le sectarisme rend notre mouvement plus faible. Mais critiquer le sectarisme nous rend plus forts. Nous devons cesser de discuter de questions inessentielles, pour pouvoir discuter des questions essentielles.

Beaucoup de gens dans notre mouvement envisagent notre chemin vers la victoire sur le modèle de la Vieille Droite, d’un parti politique hiérarchique militant utilisant à la fois des balles et des bulletins de vote pour se frayer un chemin par la force vers le pouvoir et ensuite imposer son programme à la société. Mais la conquête du pouvoir politique a des conditions métapolitiques. Au moins quelques personnes en-dehors du mouvement doivent regarder ses buts comme moralement légitimes et politiquement faisables avant qu’il puisse tenir un seul meeting ou gagner un seul suffrage. Ceux parmi nous qui regardent la politique comme une simple question de pouvoir politique dur se placent dans le rôle d’une armée d’envahisseurs ou d’un parti d’avant-garde léniniste imposant une révolution impopulaire par la force des armes.

Plus il y a de gens qui sont d’accord avec les buts d’un parti, moins celui-ci aura d’opposition. C’est évidemment vrai pour son électorat naturel de droite. Mais cela s’applique aussi plus largement – en fait, à tout l’électorat. L’opposition à notre politique diminuera à mesure que sa légitimité morale augmentera dans l’ensemble de la société. Mais si nos idées deviennent le sens commun de tout le spectre politique ? Nous savons que cela est possible, parce que cela existait il n’y a pas si longtemps.

Si nous travaillons suffisamment dur pour convertir les gens de notre peuple, il pourra venir un moment où cela n’aura plus de sens de concevoir la victoire comme le triomphe d’un parti particulier, parce que sur les questions essentielles de politique identitaire blanche, tous les partis auront la même position. De même que tous les partis du courant majoritaire ont aujourd’hui la même position sur la diversité et le multiculturalisme.

Un tel consensus transcenderait tout parti politique particulier et devrait donc être institutionnalisé en-dehors ou au-dessus du domaine politique. Nous avons besoin d’un réseau d’organisations métapolitiques pour établir et surveiller les limites du discours politique. Quand les gens parlent aujourd’hui de l’« establishment » ou de l’« Etat profond », ils désignent de tels agents d’hégémonie idéologique.

Dans une telle société, la politique identitaire blanche serait le cadre incontesté du courant politique majoritaire. Pour ceux qui font une fixation sur une vision sectaire de droite particulière de la société, cela pourrait ressembler à une défaite. Mais une société dans laquelle des Blancs – et seulement des Blancs – discutent des mêmes vieilles questions politiques comme l’avortement, l’environnementalisme et les impôts, est une victoire suffisante pour moi.

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[1] Interview avec Gyula Thürmer du Parti des travailleurs hongrois, Counter-Currents, 6 avril 2018.

[2] Greg Johnson, “Honorable Defeatists,” In Defense of Prejudice.

[3] Greg Johnson, “Punching Right,” In Defense of Prejudice.