A propos de Wilmot Robertson 

[1]1.381 mots

English original here [2]

Note de l’auteur: Ces pensées quelques peu désorganisées ont été ma contribution à une table ronde consacrée Robertson lors d’une réunion privée en octobre 2013. 

Traduit par le Fauconnier

Wilmot Robertson m’a été recommandé pour la première fois par Sam Francis lors d’un déjeuner un jour de l’année 2003. Lorsque nous nous sommes vus à nouveau, ne voulant pas laisser l’affaire à mon initiative, il m’a simplement remis une copie de La Majorité Dépossédée. Il a décrit cette œuvre comme l’affirmation du nationalisme racial faisant autorité chez sa génération, ce qui signifie que cet ouvrage est un point de départ approprié pour ceux d’entre nous qui sont devenus actifs au nouveau siècle, une façon de « se mettre au courant », pour ainsi dire. Et, relisant le livre pour ce comité, j’ai, à cet égard, été frappé par sa pertinence. L’auteur retrace la domination minoritaire depuis le New Deal [1] [3] et, en partie, remonte même à la présidence de Woodrow Wilson, en nommant des noms en cours de route : Louis Brandeis, Henry Morgenthau père et junior, Harry Dexter White, Felix Frankfurter, Emmanuel Celler. Très peu de jeunes nationalistes connaissent cette histoire, et ils doivent comprendre que les problèmes de l’homme Blanc n’ont pas commencé avec le soi-disant mouvement des droits civiques ou les années 1960.

J’aimerais attirer votre attention sur les réticences de Robertson sur le conservatisme :

L’effet net du conservateur moderne sur les membres de la Majorité (écrit-il) est de les anesthésier en leur faisant abaisser leur garde raciale au moment même où ils en ont le plus besoin. C’est pourquoi, de tous ceux qui s’opposent consciemment ou inconsciemment à la cause majoritaire, le conservateur moderne est le plus dangereux.

Comment ces mots expriment parfaitement ma propre frustration à l’égard des conservateurs qui, me semble-t-il, devraient être nos alliés! Combien de conservateurs se contentent de continuer à parler des Pères Fondateurs alors même que les Américains sont mis de côté par des gens dont l’idéal de père fondateur serait Pancho Villa! C’est exactement le genre d’aveuglement auquel pensait Robertson lorsqu’il écrivait pour ceux « qui ne cessent de croire qu’un ensemble d’institutions très sophistiquées développées par et pour un peuple particulier à un moment donné dans le temps et l’espace est opérationnel pour tous les peuples en toutes circonstances ».

Tom Tancredo, qui pendant des années a été la principale voix au Congrès pour une immigration saine, ne peut pas faire un discours sans répéter à plusieurs reprises que la restriction de l’immigration «n’a rien à voir avec la race.» Pour les conservateurs (et pas seulement les néo-conservateurs), rien n’a jamais rien à voir avec la race. Tous les autres sujets sont liés les uns aux autres, mais la race se trouve loin dans un coin, sans rapport avec autre chose. Robertson fait mouche quand il décrit de tels comportements comme des «tergiversations.» Pourtant, la race est tout pour nos ennemis, et un refus d’y faire face est un refus de les combattre. Comme le dit Robertson, « attaqué en tant que race, nous n’avons pas d’autre choix que de nous défendre comme une race ».

Voici une autre citation de La Majorité Dépossédée sur la nécessité de recréer une communauté pour notre peuple:

Si l’esprit vit seul, si l’esprit essaie de survivre d’après ses propres efforts, il devient désordonné. La santé mentale est fonction du but. Enlevez les accessoires spirituels, les renforts culturels, les bâtisseurs de morale éprouvés, l’assurance quadridimensionnelle de la famille, de la race, de la nation et de l’église, et l’équilibre délicat de la mentalité humaine peut facilement se fissurer.

Peut-être la tâche première du nationalisme à l’heure actuelle est-il d’offrir une socialisation alternative aux Américains d’origine européenne qui se sentent perdus dans une société multiculturelle aliénante et désintégratrice.

Ceci est également essentiel pour le développement ultérieur de la culture occidentale, comme l’auteur le reconnaît dans son remarquable chapitre sur la dissolution de l’art. Les arts sont avant tout une expression de la culture. La culture, à son tour, peut être définie comme la façon dont un peuple particulier partageant un territoire attribue la signification aux faits bruts du monde se déroulant autour de lui, généralement au moyen d’images et du symbolisme. Selon Richard Weaver, la culture « est une chose partagée, qui ne peut exister sans consensus ; les membres d’une culture sont en quelque sorte des communicants de cette culture». Cela implique un principe d’exclusion, ou de discrimination, à l’encontre de ce qui ne rentre pas dans son système symbolique ainsi que de ceux qui s’y tiennent en dehors. Le concept d’un carnaval multiculturel entièrement ouvert à toutes les identités possibles est contradictoire et destructeur de la culture réelle.

La prise de contrôle de la littérature américaine par des minorités hostiles, symbolisée à juste titre par la récente réimpression de Susan Sontag par la Bibliothèque d’Amérique, est une injustice pour les membres de la majorité, servant à aliéner les membres de la majorité de leur propre culture. Il a été également fait de l’aliénation elle-même — souvent rien de plus que l’aliénation que ressent l’artiste minoritaire au milieu de la culture majoritaire — le sujet essentiellement principal de la littérature du XXe siècle. L’idée du barde comme dépositaire de la mémoire populaire semble désespérément passée [2] [4] aujourd’hui. Si jamais nous trouvons le temps de créer nos propres établissements d’apprentissage, ce que je souhaite que nous fassions, c’est quelque chose que nous devrions essayer de recouvrer.

Robertson est également clair sur les «deux ensembles d’échelles», stratégie de nos concurrents raciaux, notant, par exemple, que si les Juifs ont proportionnellement beaucoup plus de clubs et d’organisations que tout autre groupe de population, ils ont longtemps mené une campagne pour forcer les clubs non Juifs à les admettre. Il affirme que le libéralisme de ces groupes n’est pas la position de principe de la majorité des «vieux croyants», mais un masque opportuniste tombé dès qu’il a survécu à son utilité. Ainsi, les libéraux [3] [5] minoritaires qui défendaient la liberté d’expression (lorsqu’il s’agissait de colporter leurs propres produits) sont les mêmes qui mènent aujourd’hui le mouvement pour interdire les soi-disant discours de haine.

Le problème est aggravé lorsque les races diffèrent nettement en capacité. Forcer les races moins accomplies avec des cultures simples à vivre et à travailler à côté des races qui ont construit un ensemble complexe d’institutions au cours de nombreux siècles est une recette parfaite pour générer le ressentiment, le malheur et la friction. Rien ne justifie la démission morale des intégrationnistes sur la base de leurs prétendues « bonnes intentions ». Selon Sam Francis, « la décentralisation fédérale et la séparation territoriale devraient être reconnues comme des moyens légitimes et humains de prévenir et de résoudre les conflits ethniques et raciaux qui divisent ». C’est en fait la voie à suivre proposée par Wilmot Robertson dans son travail ultérieur et plus programmatique, l’Ethno-Etat.

Notes de bas de page

[1] [6] Littéralement «Nouvelle Donne»(1934-1938) est le nom de la politique menée par le président Franklin D.Roosevelt pour endiguer les effets destructeurs de la Grande Dépression provoqué par le krach boursier de 1929. Cette politique a consisté en un interventionnisme étatique accrue dans les affaires économiques (notamment par une politique de grands travaux pour redonner du travail aux chômeurs), remettant en cause le sacro-saint principe du libéralisme économique «laissez-faire, laissez passer» (inspiré de la loi des débouchés de Say). On peut affirmer que c’est la première politique économique de type keynésienne de l’Histoire (avec celle du régime hitlérien…), bien que l’opus magnum de Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, ne paru qu’en 1936. Pour en savoir plus sur le keynésianisme, lire Introduction à Keynes de Pascal Combemale, Edition La Découverte, 2010 (4ème édition), collection «Repères». Sur le New Deal, il existe peut de livres en français. Le lecteur francophone pourra lire:

Denise Artaud,L’Amérique en crise: Roosevelt et le New Deal, Paris, Armand Colin, 1987

[2] [7] en français dans le texte original.

[3] [8] Attention, chez les Américains, le terme liberals ne désigne pas les libéraux classiques (le «libéralisme classique» désigne «la doctrine qui défend la propriété privée, une économie de marché non entravée, l’État de droit, les garanties constitutionnelles de liberté religieuse et de liberté de la presse, et des relations internationales pacifiées par le libre échange», d’après le site libéral français Contrepoints.) mais des hommes politiques et des militants de gauche, donc des marxistes.

Source de la citation: Qu’est-ce que le libéralisme classique ? | Contrepoints