« Nord-américanisme » : Un récit édifiant

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Imaginez qu’en 2025, les Etats-Unis tels que nous les connaissons disparaissent. La corruption interne et la surextension impériale ont rendu le régime incapable de traiter un certain nombre de crises : croissante incessante de l’administration : stagnation économique continuée ; sécheresses, inondations, et séismes ; conflit racial exacerbé par une immigration non-blanche massive, discrimination anti-blanche flagrante, et pénurie économique désespérée ; et, bien sûr, les coûts ruineux d’une nouvelle série de guerres et d’interventions dans le voisinage d’Israël.

Les salaires et les aumônes fédérales furent stoppés. Les Noirs et les Bruns devinrent fous enragés, et le gouvernement fédéral ne put rien faire pour les arrêter. Par défaut, les fonctions souveraines furent dévolues aux Etats, aux comtés, aux villes, et même à des seigneurs de la guerre – à quiconque pouvait apporter la loi et l’ordre. Les sécessions officielles commencèrent à la périphérie : l’Alaska et Hawaï partirent les premiers. Mais finalement les Etats-Unis furent réduits aux treize Etats : Nouvelle-Angleterre, plus New York, New Jersey, Pennsylvanie, Ohio, Maryland, Virginie de l’Ouest, et Delaware. La capitale fut transférée à New York.

Parmi les Etats nouvellement libres, beaucoup de ceux avec des majorités blanches écrasantes se réorganisèrent en ethno-Etats blancs, adoptant des politiques humaines et pragmatiques de séparation avec les non-Blancs et réinstallant ceux-ci en-dehors de leurs frontières. Certains de ces Etats – Washington, Oregon, Idaho, Montana, et Wyoming – se réunirent dans une République du Nord-Ouest. Dans le Sud, la Confédération renaquit et commença à réinstaller les Noirs en Nouvelle-Angleterre, où ils étaient encore bien-aimés. La plupart des Etats du Middle West restèrent des républiques indépendantes. Une théocratie mormone surgit dans l’Utah, et Dieu décida que les Mormons devaient être un peuple blanc, après tout. Les portions de la Californie, du Texas et des autres Etats du sud-ouest ayant de fortes populations mexicaines tombèrent dans le chaos, mais le contrôle blanc fut lentement rétabli par une féroce guerre ethnique contre les gangs sauvages et les cartels de la drogue.

En 2035, les Etats libres étaient pour la plupart en paix, et le vestige des Etats-Unis avait survécu à la crise et atteint une sorte d’équilibre par l’émergence d’un homme politique fort qui réussit à juguler les conflits ethniques et idéologiques et à obliger ses sujets rétifs – l’immense majorité d’entre eux étant des non-Blancs – à ramer de nouveau à l’unisson.

Quant au reste du monde : l’effondrement de la puissance américaine fut dans l’ensemble une bénédiction. La disparition de l’OTAN et de l’Union Européenne conduisit à la résurgence du nationalisme dans toute l’Europe. Les Juifs et les gauchistes européens tentèrent de résister à cela en entretenant les ressentiments nationalistes chauvins entre Européens et en organisant des insurrections non-blanches sous la bannière de l’islam. Bien qu’il y eut beaucoup de sang versé et de destructions, finalement la violence agit en faveur de l’Europe, puisqu’elle unifia les Européens derrière un programme rapide et décisif de nettoyage ethnique visant à la fois les juifs et les musulmans. L’Europe n’était plus unie, mais elle était entièrement européenne.

Au Proche-Orient, Israël fit une brusque volte-face dans sa politique étrangère. Sans les Etats-Unis pour subventionner son économie et faire la guerre à sa place, Israël fut obligé de lancer une « politique de bon voisinage ». Le monde s’esclaffa. Puis, un par un, des pays commencèrent à conclure « ce genre d’accords ».

En Extrême-Orient, la Chine émergea comme la seule superpuissance du monde. En conséquence, les Japonais réarmèrent en un jour, incluant une dissuasion nucléaire, et les deux Corées se réunifièrent avec une économie sud-coréenne sous un parapluie nucléaire nord-coréen.

A l’Université de New York, un professeur ayant des liens avec le gouvernement US et la communauté du renseignement commença à rêver de la manière de restaurer la gloire de l’empire. Sa stratégie fut très habile.

Premièrement, parce que son but était de restaurer quelque chose de vieux et de terrible, il devait le présenter comme quelque chose d’entièrement nouveau et merveilleux, un paradigme complètement nouveau de théorie politique. Puisque c’était tout sauf nouveau, il devait définir sa nouveauté en termes non-essentiels. Pour se protéger des critiques, il devait présenter une cible voilée et mouvante, se drapant dans un jargon obscur et se redéfinissant constamment face aux oppositions.

Deuxièmement, parce que la politique de l’identité dominait maintenant le monde, et que les habitants des anciens Etats-Unis pensaient et parlaient entièrement en termes identitaires, il devait présenter la restauration de l’Empire américain comme une nouvelle forme de politique identitaire. Puisque l’Amérique avait implosé pour des raisons raciales,  elle ne pouvait pas être unifiée en termes d’identité raciale. De plus, son but n’était pas l’intégrité raciale mais la puissance, et la puissance requérait qu’il unifie des gens de races différentes en une seule grosse machine. Pour la politique de puissance, les unités naturelles ne sont pas les nations ou les races, mais les blocs continentaux. C’est pourquoi l’idéologie du « nord-américanisme » naquit.

Troisièmement, parce que le public ciblé par l’impérialisme américain résurgent était naturellement sceptique vis-à-vis du nord-américanisme, il fallait lui donner quelque chose de plus gros à craindre : l’unique superpuissance du monde, la Chine. Ainsi le nord-américanisme ne se présenta pas comme une autre forme d’impérialisme, mais au contraire comme un mouvement anti-impérialiste, en solidarité avec d’autres mouvements anti-impérialistes et anti-colonialistes dans le monde, tous étant unis par leur peur de la Chine.

Comment les petits pays d’Amérique du Nord peuvent-ils résister à l’impérialisme chinois ? Eh bien, en s’unissant au vestige des Etats-Unis. Pas, bien sûr, dans un Empire américain ressuscité. Mais simplement dans une Confédération Nord-Américaine défensive. Mais les nord-américanistes montrèrent le bout de l’oreille quand leur Fédération proposée commença à ressembler exactement aux anciens Etats-Unis, et leur attitude géopolitique reproduisait les ambitions américaines jusqu’au plus petit port en eaux chaudes. Les membres de cette nouvelle Confédération seraient-ils autorisés à faire sécession ? Tout cela commençait à sonner comme la fameuse « union indivisible ». Vous pouvez confirmer votre adhésion autant de fois que vous voulez, mais vous ne pouvez jamais partir.

Quatrièmement, puisque la renaissance de l’Empire américain ne requiert pas seulement l’unification de groupes raciaux différents, mais aussi l’unification de groupes religieux différents – incluant un grand nombre de musulmans dont la religion requiert l’établissement d’une théocratie musulmane –, l’idéologie nord-américaniste inclut aussi des éléments de Traditionalisme. Le Traditionalisme enseigne que toutes les religions sont en fin de compte fondées sur les mêmes vérités ésotériques, quelles que soient leurs différences exotériques. Mais si les religions diffèrent seulement pour les questions exotériques et donc moins importantes, cela offre la perspective de la tolérance religieuse, en particulier un islam politiquement neutralisé, ce qui servirait les plus grands intérêts de la politique de puissance. Le but est d’installer des Traditionalistes au sommet de toutes les organisations religieuses, puis de leur faire appliquer les politiques de leurs Supérieurs Inconnus. Parler du Traditionalisme sert aussi un double but, puisqu’il plaît à beaucoup d’identitaires de la Nouvelle Droite qui trouvent la critique Traditionaliste de la modernité irrésistible.

Que feraient les néo-droitistes et les identitaires du monde entier, de l’idéologie du « nord-américanisme » ? D’une part, ils trouveraient sa rhétorique et ses buts déclarés très séduisants. Ils approuveraient sa critique de la modernité et du libéralisme, son langage identitaire, sa critique de la mondialisation et du colonialisme, ses avertissements concernant les dangers d’un monde unipolaire sous hégémonie chinoise, son engagement en faveur du Traditionalisme, ses fréquentes références à des auteurs comme Nietzsche, Heidegger, Schmitt, Benoist, Faye, etc. Il est conçu pour être séduisant précisément de cette manière.

Mais finalement les néo-droitistes rejetteraient le « nord-américanisme » pour des raisons ethno-nationalistes. Nous regardons les identités raciales et ethniques comme plus fondamentales que toutes les autres, incluant les identités religieuses et régionales. Notre but est de préserver notre race et nos identités ethniques distinctes en créant des patries racialement et ethniquement homogènes.

Nous ne désirons pas nous unir avec d’autres races dans des empires qui servent les intérêts de petites élites au prix de la destruction de peuples distincts. Nous ne souhaitons pas dominer d’autres peuples ou être dominés par eux. Nous regardons le colonialisme et l’impérialisme comme de mauvaises affaires pour toutes les parties impliquées : d’abord pour les conquis, mais ensuite pour les conquérants aussi, qui perdent aussi leur identité à la fin.

Nous regardons le Traditionalisme comme une manière de comprendre comment des chemins différents peuvent conduire à la même vérité. Nous n’y pensons pas comme à un mécanisme par lequel les religions pourraient être neutralisées et contrôlées d’en-haut par les élites politiques.

Les néo-droitistes verraient finalement le nord-américanisme comme une idéologie fabriquée. Sa nébulosité et ses incohérences intellectuelles deviendraient soudain intelligibles quand il serait vu comme un simple instrument pour promouvoir une nouvelle version de la politique de puissance impériale négatrice et destructrice de la race que nous rejetons si justement.