D’abord, ne faites rien de mal

hippocrates [1]1,488 words

English original here [2]

Il devrait aller sans dire que toute cause est mieux servie en faisant quelque chose bien qu’en le faisant mal. Mais cela doit être dit, parce que dans mes dix années d’observation et de participation à la scène nationaliste blanche, j’ai vu trop d’événements mal préparés et mal exécutés, de manifestations bâclées, de vidéos ineptes, de sites web laids, et de mauvais écrits, tout cela faisant à la cause plus de tort que de bien. Cela nous renvoie en arrière au lieu de nous faire avancer. 

En fait, il vaut mieux ne rien faire du tout pour la cause plutôt que de faire quelque chose qui rejaillisse mal sur elle.

Si on leur demande d’expliquer ces parodies, la plupart des auteurs bien intentionnés diront sûrement qu’ils pensaient qu’ils devaient « faire quelque chose ». Ils étaient complètement fous, et ils ne le referont plus. Merci de tout cœur. Bien sûr rien n’arriverait jamais si les gens ne « faisaient pas quelque chose ». Mais « quelque chose » peut être « n’importe quoi ». Et nous ne voulons pas faire n’importe quoi. Nous voulons faire avancer notre cause. Nous voulons une Patrie Blanche. Donc le premier principe de l’activisme responsable ne doit pas être « Faites quelque chose ». Il faut plutôt prendre une page de l’éthique médicale et lire « D’abord, ne faites pas de mal » (c’est-à-dire envers la cause).

Mais alors pourquoi les activistes font-ils « du mal » ?

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les choses peuvent mal se passer sans que ce soit notre faute. Les sites web peuvent être hackés, les logiciels peuvent avoir des défauts, les imprimantes peuvent gâcher un travail, une manifestation peut être gâchée par la pluie, etc. Que vous soyez responsable ou pas, la cause a été retardée. Dans de tels cas, la meilleure chose à faire n’est pas de ruminer ni d’envenimer la plaie, mais d’apprendre ce qui peut être appris et revenir dans la partie. D’autres « font du mal » simplement par manque de prévoyance, de connaissance, d’expérience, ou de goût. Il n’y a rien de mal dans ces traits en tant que tels. Ce sont des traits universels de la jeunesse, et la jeunesse apporte généralement avec elle de nombreuses vertus compensatrices. Ils deviennent des problèmes seulement si les individus sont inconscients de leurs insuffisances, ou s’ils ne sont pas désireux de les corriger, ou s’ils manquent d’une guidance appropriée de la part de mentors plus mûrs et plus expérimentés.

Il y a très peu de mentors dans le mouvement aujourd’hui (je ne compte pas les gens qui donnent des exemples de ce qu’il ne faut pas faire). Cela place un lourd fardeau sur ceux qui sont prêts à fournir une guidance et qui en sont capables.

Mais le principe « d’abord, ne faites rien de mal » s’applique aussi aux mentors. Pour le moins, un prétendu mentor doit se mettre au niveau de ceux qui viennent le voir pour obtenir des conseils. Les paroles générales d’encouragement ne font aucun bien si elles s’adressent à quelqu’un qui est prêt à se lancer dans un projet qui fera du tort à lui-même et à la cause.

C’est particulièrement imprudent d’utiliser son propre nom pour approuver des produits et des actions malfaisants, puisqu’on affaiblit ainsi sa crédibilité, qui est un bien précieux. Etant donné que le système travaille sans cesse à « discréditer » les principaux Nationalistes Blancs, il semble insensé de l’aider à le faire.

Je n’ai pas été particulièrement bon comme mentor, mais j’essaye de m’améliorer. Il est facile de guider quelqu’un qui est mature, confiant, et émotionnellement sain. Mais de telles personnes ont besoin de très peu de guidance. Les cas difficiles sont les gens qui sont immatures, inquiets, et névrotiques. Malheureusement, notre cause est remplie de gens talentueux de cette sorte. Et dans ces cas, je n’ai pas fait tout ce que je pouvais.

En fin de compte, la raison est la crainte : il est dangereux de se mettre au niveau d’une personne qui pourrait être plus qu’un peu névrotique, et si elle a des problèmes mentaux graves, alors le principe du « pas de mal » (à la cause et à soi-même) signifie que l’on ne devrait pas l’encourager – ni le décourager, quant à cela – mais simplement rester silencieux et sortir lentement de la salle. A cause de mauvaises expériences avec des cinglés, je crains de pencher du coté de la prudence.

Cela nous amène à l’une des raisons principales pour lesquelles les Nationalistes Blancs « font du tort » : les désordres de la personnalité comme le narcissisme [3] et les maladies mentales comme l’hypomanie [4], la dépression [5] et la maniaco-dépression [6] [= trouble bipolaire] sont surreprésentées dans nos rangs. Apprenez à reconnaître les signes.

J’ai l’intention de traiter de ces problèmes plus en détails dans un article ultérieur. Mais pour l’instant, je veux simplement observer que même si le Nationalisme Blanc est anti-égalitaire et élitiste en théorie, en pratique les Nationalistes Blancs ont tendance à dorloter et même à promouvoir les gens qui sont mentalement et physiquement défectueux et malsains.

Une partie de cette tendance est basée sur les « vertus » chrétiennes, telles que la pitié pour le boiteux, l’estropié et l’aveugle, ou le dualisme âme/corps qui nous permet de croire que de nobles âmes pourraient se cacher derrière des masques carnavalesques de rage, d’accablement et de folie. Mais des non-chrétiens tombent aussi dans le même piège.

En règle générale, les Nationalistes Blancs sont tellement aliénés et désespèrent tellement de trouver des gens de talent que nous sommes aveugles aux fautes flagrantes, ou que nous détournons les yeux.

Mais en faisant cela, nous reconnaissons tacitement que nous ne prenons en réalité pas tout cela au sérieux. Nous ne cherchons pas vraiment des gens qui peuvent devenir des soldats politiques dans un combat historique mondial. Nous cherchons des audiences, des personnes représentatives, des chambres de résonance, des copains pour boire, des compagnons de repas, des correspondants, des amis pour téléphoner, des cercles de couture racialistes et des sœurs de sororité, et ainsi de suite.

Quand nous nous entourons de cinglés – ou même de simples mollassons bien intentionnés et inefficaces –, nous reconnaissons que nous ne croyons pas vraiment que nous pouvons gagner, qu’aucun d’entre nous ne « mourra en combattant », mais que nous sommes voués et déterminés à « mourir en pleurnichant » – en nous plaignant des mêmes choses dont nous nous sommes plaints depuis 40 ou 50 ans.

Les activistes sérieux ne s’associent pas avec des cinglés, même des cinglés qui sont décidés à « faire quelque chose ».

Il y a une quantité de défauts de caractère qui font que les Nationalistes Blancs restent silencieux et marginaux, mais le refus de suivre des cinglés n’en fait pas partie. Voilà de bonnes raisons de ne pas s’impliquer, parmi beaucoup d’autres.

Je dois noter que je ne prétends pas que certains courants du Nationalisme Blanc « font du tort » par leur nature même. Je ne suis pas, par exemple, l’un de ces bourgeois conservateurs racialement corrects qui blâment l’échec du Nationalisme Blanc pour se faire bien voir dans leurs milieux, en incriminant la simple existence du KKK et des néonazis, comme si des groupes plus modérés commenceraient magiquement à avoir bonne presse si les « clowns » disparaissaient simplement – comme si les autres Nationalistes Blancs étaient un plus grand ennemi que l’establishment et ses porte-paroles des médias.

N’importe quel costume peut être un costume de clown s’il est porté par un idiot, même un costume-cravate. Et n’importe quel genre de groupe peut apporter une contribution positive à notre cause – des avant-gardistes les plus radicaux aux centristes les plus accommodants – à condition qu’ils choisissent des buts réalistes et des moyens rationnels, et qu’ils fassent ensuite quelque chose de positif.

Bien sûr le principe ultime de l’activisme n’est pas de « ne pas faire du mal », mais de « bien faire ». Cependant un bien lointain est souvent plus difficile à déterminer qu’un tort immédiat, et le mouvement nationaliste blanc en est encore à ses premiers pas de bébé. Donc pour nous aujourd’hui, la manière la plus sûre de poursuivre ce bien ultime est d’abord de ne rien faire de mal.