Nationalistes Blancs et « Courant majoritaire » politique

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Thomas Hart Benton, Steel from America Today, 1930

2,141 words

English original here [2]

Les Nationalistes Blancs veulent le pouvoir politique. Nous voulons le gagner, et le conserver, et l’utiliser pour détourner notre race du chemin de l’extinction et la ramener vers le chemin des étoiles. Nous avons la vérité et le droit de notre coté, et nous allons gagner.

Mais ne perdons pas de vue l’endroit où nous sommes aujourd’hui. Les Nationalistes Blancs sont une infime minorité, impuissante et méprisée. Nous sommes mal organisés, mal financés, et mal dirigés. A part l’internet, nous n’avons aucun moyen de transmettre notre message aux masses. Le système politique est dirigé contre nous. Le consensus moral régnant considère le racisme comme le mal absolu.

Nous sommes, de plus, un aimant pour les types dysfonctionnels : ivrognes, cinglés, dilettantes, dépressifs, menteurs pathologiques, narcissiques histrioniques, maniaques de la grandeur, et psychotiques complets. Tant que nous n’aurons pas appris à identifier et à éviter de telles gens, le mieux que nous pouvons espérer est : deux pas en avant, un pas en arrière. Bien trop souvent, ce sont deux ou trois pas en arrière.

Un mouvement qui combine l’idéalisme élevé avec une telle impuissance et un état aussi sordide dans le monde réel est voué à nourrir une tendance à la pensée illusoire et aux fantaisies grandioses. Qui pourrait nous blâmer de vouloir une alternative à cette réalité ?

Quelle est la différence entre idéalisme sain et simple fantaisie ? L’idéaliste sain n’a pas seulement une idée de l’endroit où il va, il garde aussi à l’esprit l’endroit où il se trouve maintenant, et la manière dont il va passer de l’un à l’autre. Le fantaisiste, par contre, est tellement occupé à fuir le coté sordide du présent qu’il se lance dans un monde de fantaisie idéaliste sans se demander de quelle manière cette fantaisie peut être réalisée.

Je veux discuter de deux sortes de fantaisistes : les radicaux et les majoritaires [mainstreamers].

Fantaisistes radicaux

La première sorte est la plus facile à repérer. Ce sont des puristes idéologiques qui ont la conviction qu’on doit dire la vérité et s’y tenir, peu importe à quel point elle peut apparaître radicale et désagréable pour le courant majoritaire. Les puristes pensent que les changements sociaux et politiques qu’ils désirent seront réalisés seulement après l’effondrement de la présente civilisation, du fait de sa faiblesse interne et de sa corruption. En attendant, ils se contentent de lire Julius Evola et Savitri Devi, de poster des commentaires sur internet, et peut-être de stocker des armes, des munitions et des bananes séchées.

Je pense que les puristes ont raison à 95%. Je pense aussi que nous devons dire la vérité, défendre notre position, et tenter d’attirer à nous le reste du monde. Je crois que nous ne serons jamais sauvés dans le cadre de l’actuel système social et politique. Je crois que nous obtiendrons ce que nous voulons seulement quand ce système sera détruit. Je suis d’accord avec leur supposition implicite que nous ne serons jamais suffisamment forts pour détruire le système nous-mêmes. Je suis particulièrement d’accord avec le programme de lecture.

Mais je ne crois pas qu’il faille seulement attendre que l’histoire fasse le travail pour nous. Nous pouvons aussi faire quelque chose entretemps. Nous pouvons créer des communautés dans le monde réel. Nous pouvons créer des réseaux et des organisations. Nous pouvons publier des livres et rédiger des journaux. Nous pouvons guider des jeunes. Nous pouvons convertir des gens à notre manière de penser.

Nous pouvons faire plus que nous préparer à survivre à un effondrement. Nous pouvons déjà avoir une nouvelle communauté – les semences d’un nouvel ordre – en place quand l’effondrement surviendra. Et qui sait, nous pourrions peut-être donner un coup d’épaule à la roue du temps, pour accélérer le processus de dissolution et de renouveau. Ce qui tombe ne doit pas seulement être salué. Il faut aussi le pousser.

Fantaisistes majoritaires

Le second type de fantaisiste est plus difficile à repérer, parce qu’il prétend être un réaliste politique à tous crins, un manœuvrier habile, un activiste pragmatique qui méprise ces bons-à-rien de fantaisistes radicaux.

Mais les fantaisistes majoritaires sont souvent plus détachés de la réalité que les radicaux. Examinez les comportements majoritaires fantaisistes suivants.

Enthousiasme électoral

Les fantaisistes majoritaires ont suivi les récentes [2010] élections américaines avec un intérêt extrême, même si sur les centaines de candidats en lice, un seul d’entre eux – Jim Russell du 18e district de New York – se préoccupait de représenter les intérêts des Américains blancs (et même s’il pourrait vouloir me poursuivre pour avoir dit cela).

Oui, bien sûr, la politique américaine nous affecte tous. Mais cela n’explique pas pourquoi des Nationalistes Blancs authentiques s’engagent réellement en faveur des Républicains, comme si ces derniers avaient quelque chose à faire des intérêts blancs.

Quelle est l’explication à cela ?

C’est complexe. Dans certains cas, je suis sûr que c’est une question de vieilles habitudes qui ont du mal à passer. Dans d’autres cas, c’est moins un amour des Républicains qu’une haine de la Gauche.

Mais pour la plus grande part, c’est le pouvoir des illusions.

J’ai vu des limaces de canapé obèses mimer des essais réussis [au rugby] et parader comme  des stars sportives. J’ai vu des fans de sport prendre autant de fierté à annoncer une victoire que les athlètes qui la remportent réellement. S’engager en faveur des Républicains, c’est la même chose. Ce n’est pas agréable de se sentir aliéné et impuissant, donc beaucoup de Nationalistes Blancs aiment à imaginer que les Républicains sont notre équipe, parce que quand son équipe gagne, on ressent un sentiment indirect d’efficacité, même si en réalité on ne fait rien pour contribuer à la victoire.

Prendre le commentaire politique pour le pouvoir politique est l’équivalent de se sentir une rock star en jouant un air de guitare.

Mais il y a pire.

Soutenir les candidats du Système

Certains Nationalistes Blancs vont bien plus loin que fournir un simple appui passif aux politiciens majoritaires. Ils donnent réellement de l’argent et travaillent réellement pour des politiciens qui ne nous représentent pas. En fait, si ces politiciens savaient qui nous sommes, ils partiraient en courant.

D’abord, il y eut Patrick Buchanan. Ensuite il y eut Ron Paul. Maintenant c’est Rand Paul et le Tea Party. Je connais personnellement des Nationalistes Blancs qui ont donné des milliers de dollars et d’innombrables heures de dur travail à ces candidats, même si nous n’avons aucun pouvoir de les influencer.

De nouveau, la question est : pourquoi ?

Bien sûr, comme prévu, la Gauche les accusa de racisme. Mais cela ne change rien. Aucun de ces gens ne représente les intérêts blancs. Ils seraient furieux si vous les accusiez de cela.

Certains Nationalistes Blancs dirent qu’ils étaient à la recherche de convertis potentiels. Mais cela ne les oblige pas à donner de l’argent et à réellement travailler pour les candidats.

D’autres dirent qu’ils voulaient simplement causer des problèmes à l’establishment. Mais, encore une fois, il y avait déjà suffisamment de paléo-conservateurs, de libertaires et de partisans du Tea Party pour faire cela. Les Nationalistes Blancs n’avaient pas besoin de donner un centime ou de lever un doigt.

Donc pourquoi l’ont-ils fait ? Encore une fois, je pense que cela leur donne l’illusion de l’efficacité dans le monde réel.

Mais c’est une illusion très coûteuse.

En fait, je dirais que c’est une complaisance immorale.

Les Nationalistes Blancs parfaitement éveillés sont très rares. Si vous êtes éveillé, alors vous devez consacrer tout votre argent et tous vos efforts à éveiller les autres. Les libertaires et les paléo-conservateurs peuvent prendre soin d’eux-mêmes. Les Nationalistes Blancs doivent prendre soin d’eux-mêmes.

Aux Nationalistes Blancs qui gaspillent leur temps et leur argent à soutenir des politiciens du système, je demande : « Qui, à part vous ? ». Si vous ne soutenez pas notre cause, alors qui le fera ? Le Nationalisme Blanc, c’est avant tout prendre parti pour notre propre camp. Alors  pourquoi les Nationalistes Blancs travaillent-ils pour le système ?

La prochaine fois que quelqu’un qui a lu cela et qui pense à dépenser 2.000 dollars pour manger du poulet doré dans une salle de bal avec un candidat politique du système, contactez-moi d’abord. Pour 2.000 dollars, je viendrai réellement dîner avec vous et j’écouterai réellement ce que vous avez à dire. Je m’assurerai que votre argent servira directement à promouvoir le Nationalisme Blanc. Je continuerai à vous informer des effets obtenus. Et même, je surveillerai ça de près.

Autocensure

Le système veut simplement nous faire taire. Mais certains Nationalistes Blancs s’imaginent en fait que se taire est le chemin vers la victoire. Ils nous disent que nous devons censurer nous-mêmes toute idée qui « ne marcherait pas à Peoria » [= qui ne plairait pas à tout le monde, NDT]. Nous devons nous distancer des radicaux et des extrémistes, des gens qui ont des idées bizarres et facilement parodiées.

Au lieu de cela, nous devons « rencontrer les gens là où ils sont maintenant ». Nous devons faire appel à leurs attitudes et intérêts existants. Après tout, la politique est l’art du possible. Nous devons travailler à l’intérieur des paramètres existants et amener toujours plus les gens dans la bonne direction.

Cela semble si raisonnable, si concret et bien-fondé. Mais en fait c’est un discours fantaisiste abstrait. La vérité est qu’il n’existe pas de chemin politique qui conduise de Peoria à la République Blanche. Entre les deux s’étend un gouffre immense que la simple politique ne peut pas combler.

Le problème est que les gens de Peoria veulent le système qui empoisonne les esprits de nos enfants avec la haine de soi et le culte des minorités, qui inonde notre nation avec les détritus du Tiers-Monde, et qui mettent notre race sur le chemin de l’extinction. Ils veulent ce monde – ou ils veulent l’approbation de leurs amis et voisins et enseignants de l’école baptiste du dimanche et Oprah plus qu’ils ne veulent s’opposer aux forces visant à notre extinction.

Les gens du Tea Party veulent aussi ce monde, ils veulent seulement s’assurer que les hordes brunes héritent d’un pays avec des impôts faibles, une administration réduite, et une monnaie saine – comme si cela leur servira à quelque chose. Les gens du Tea Party ne feront rien d’explicitement pro-blanc parce qu’ils ne se soucient pas assez de la préservation raciale pour prendre le risque. Ils ne sont pas des racistes simplement parce que tous les Rachel Maddows disent qu’ils le sont.

La politique fait toujours appel au système de valeurs existant. Aucune politique nationaliste blanche n’est possible aujourd’hui, parce que le système de valeur dominant est antiraciste. L’antiracisme est vraiment la seule chose sacrée dans ce pays aujourd’hui. A moins que nous ne changions pas ce système de valeur, tout progrès politique que nous ferons sera à un prix énorme et sera probablement facilement effacé. Oui, on peut nager contre le courant, mais c’est fatiguant, et il suffit de se relâcher une seconde pour voir tous ses gains disparaître.

La conclusion : nous avons besoin d’un mouvement métapolitique pour créer le contexte dans lequel un changement politique sera possible, et créer ce contexte requiert : (1) de changer les valeurs des gens et (2) d’élargir leurs conceptions de ce qui est réellement possible.

Cela peut être fait. Mais nous devons dire des choses que les gens considéreront comme immorales ou impraticables, et ensuite les persuader de changer d’opinion. Si nous voulons sauver notre race, nous devons risquer d’offenser les gens.

La politique comme d’habitude est le chemin de la perdition : se taire, se faire discrets, ne pas faire de vagues, et suivre le courant qui conduit notre peuple vers la mer obscure de l’extinction.

Auto-cooptation

Le système tente de coopter et de neutraliser toute dissidence politique. Mais certains Nationalistes Blancs s’imaginent que nous coopter nous-mêmes est le chemin vers la victoire.

Je suis tout à fait en faveur de la création de groupes et de publications de façade contrôlés par de véritables Nationalistes Blancs, pour mordre sur le bord du courant majoritaire. Ces façades nous permettent de recruter et de radicaliser les gens, de les amener dans la bonne direction. Nous avons besoin d’un spectre complet d’organisations et de messages pour combler le gouffre s’étendant entre le courant majoritaire et les défenseurs d’un Etat ethnique blanc.

Mais cela n’a aucun sens de persuader les Nationalistes Blancs de se rapprocher du courant majoritaire : se taire, se faire discrets, et consacrer notre rare argent et notre précieux temps à promouvoir le succès de politiciens du système marginalement meilleurs. En quoi exactement cela nous rapproche-t-il de la République Blanche ? Nous coopter nous-mêmes n’est pas le chemin vers le pouvoir, mais vers l’oubli.

Encore une fois, les libertaires, les paléo-conservateurs et les Républicains peuvent prendre soin d’eux-mêmes. Nous sommes une infime minorité, impuissante et appauvrie. Si nous ne consacrons pas toutes nos ressources à promouvoir notre message, alors qui le fera ?