Le facteur moral

Rops_Félicien_-_Pornokratès_-_1878 (1) [1]5,188 words

English original here [2] and here [3]

« L’homme ne recherche pas le bonheur, seul l’Anglais le fait. »

(Nietzsche)

Les questions centrales de la métapolitique sont celles de l’identité, de la moralité, et de la possibilité

Comme le dit Carl Schmitt, le politique est basé sur la distinction entre nous et eux. La question de l’identité est : Qui sommes-nous ? Et : Qui ne sommes-nous pas ? Spécifiquement, le Nationalisme Blanc requiert une réponse à la question : Qui est blanc, et qui ne l’est pas ?

La question morale est : Quelle est la bonne chose à faire ? Créer un foyer national blanc est-il une chose morale à faire ? Même si le Nationalisme Blanc est politiquement censé, les gens s’y opposeront s’ils pensent qu’il est immoral. Mais ils remueront ciel et terre pour établir des foyers nationaux blancs s’ils pensent que c’est la bonne chose à faire.

Mais l’idéalisme moral n’est pas suffisant. Car la politique est l’art du possible. Nous devons donc savoir non seulement que le Nationalisme Blanc est moralement juste, mais aussi qu’il est politiquement possible. L’utopie mondiale, multiculturelle et multiraciale qui nous est proposée est-elle-même possible ? Un monde sans différences importantes – et donc sans ennemis – est-il possible ? Et si ce monde est une illusion, quelle est l’alternative ? Des foyers nationaux ethniquement homogènes sont-ils possibles ? Et s’ils le sont, est-il possible pour notre peuple de reprendre le contrôle de notre destin et d’établir de tels foyers nationaux ?

Contre le cynisme politique

L’une des attitudes anti-métapolitiques les plus répandues est ce que j’appelle le cynisme politique. Les cyniques politiques affirment que la moralité n’a en fait rien à voir avec la politique, ce qui veut dire que les considérations de justesse ou de tort n’entrent pas dans les décisions politiques des gouvernants ou des gens qui sont gouvernés. Selon cette idée, le puissant fait les lois seulement d’après son intérêt, et le faible s’y conforme seulement parce que c’est dans son intérêt. Bref, le comportement politique ne peut être compris qu’en termes de calculs basés sur la carotte et le bâton, c’est-à-dire l’avidité et la crainte.

Le cynisme politique implique que tout discours de moralité n’est qu’un masque pour des motifs plus sordides. Par exemple, les gens puissants promeuvent le multiculturalisme parce que c’est dans leur intérêt, et les gens impuissants les suivent par crainte des conséquences de la non-conformité. Tout le discours sur la culpabilité blanche, sur les maux du racisme, et sur l’impératif moral pour que les Blancs laissent la place aux non-Blancs n’est qu’une façade qui ne joue aucun rôle réel dans la prise de décision.

Le cynisme politique a des implications pratiques. Si la moralité est de la foutaise et que la politique ne concerne que l’argent et le pouvoir, alors nous devrions nous dispenser d’arguments moraux et nous concentrer entièrement sur la recherche de l’argent et du pouvoir. Ces idées conduisirent certains Nationalistes Blancs à placer leurs espoirs dans des plans d’investissement et dans la politique électorale. D’autres, comme The Order, accumulèrent des armes et volèrent des voitures blindées. Mais la raison pour laquelle ils eurent peu de résultats n’est pas seulement que l’ennemi a plus d’argent et de pouvoir, mais que les gens de notre peuple croient presque tous que notre cause est injuste, ce qui accroît l’ampleur et l’intensité de la résistance contre nous.

On ne peut pas nier le pouvoir de l’avidité et de la peur en politique. On ne peut pas nier non plus que la politique requiert de l’argent et du pouvoir. Mais je nie que ce sont les seuls facteurs, que la politique peut être réduite à ceux-ci, et que la moralité n’est pas un facteur aussi. Le but de cet essai est de dire que la moralité – par quoi j’entends les opinions des gens sur ce qui est juste ou erroné – est aussi un facteur politique. Au-delà de cela, je dirai que la moralité peut être un facteur décisif et dominant, capable de neutraliser la politique de pouvoir cynique, de triompher de l’avidité et de la peur.

Je dirai même que bien que le Nationalisme Blanc soit largement considéré comme immoral, en réalité notre cause est bonne, et la cause de l’ennemi est mauvaise. De plus, nous avons les moyens de persuader les gens que le Nationalisme Blanc – en fait, l’ethno-nationalisme pour tous – est noble et bon. Nous ne pouvons pas rivaliser avec l’ennemi en termes d’argent et de pouvoir. Mais nous pouvons rivaliser moralement. Si nous pouvons persuader un nombre suffisant des gens qui détiennent les armes et les chéquiers que nous avons raison, nous pouvons gagner. Le cynisme politique est alors la pire stupidité. Les cyniques nous appellent à ignorer le facteur moral – là où nous sommes les plus forts et notre ennemi le plus faible – et à nous concentrer entièrement sur la politique de pouvoir – là où nous sommes les plus faibles et notre ennemi le plus fort.

Sauver les apparences

Le premier problème avec le cynisme politique est qu’il n’explique pas tout concernant la politique. Si on pense que la moralité ne joue aucun rôle en politique – que la moralité est simplement une question d’apparences, par opposition à la sordide réalité de la politique de pouvoir – on doit encore expliquer les apparences. Si la moralité ne joue aucun rôle en politique, pourquoi les gens persistent-ils à penser qu’elle en joue un ? Pourquoi les politiciens ressentent-ils le besoin de faire étalage d’arguments moraux ? Si la moralité politique est une comédie, pourquoi est-elle si répandue et jugée si importante ?

Si la politique est avant tout une question de pouvoir plutôt que de moralité, pourquoi les dictatures, dans lesquelles les individus ont peu ou pas de pouvoir politique, consacrent-elles d’immenses dépenses à l’éducation et à la propagande pour convaincre la populace que leur règne est fondamentalement moral ? Si la politique est uniquement une question de pouvoir, pourquoi les Etats qui ont le plus de pouvoir sur leur populace investissent-ils le moins dans la propagande morale ?

Les cyniques ne peuvent pas dire que les appels moraux sont simplement des résidus insensés du passé, car cela impliquerait qu’il y eut un temps où la moralité comptait vraiment pour la politique. Mais si les considérations morales ne comptaient vraiment jamais, les appels moraux n’auraient-ils pas disparu depuis longtemps ?

De plus, même s’il n’y a pas de vérités morales, seulement des opinions – même si la moralité est simplement une question de faussetés passionnément soutenues – l’opinion est l’élément moteur de la politique. Même les régimes totalitaires reconnaissent cela, et c’est pourquoi ils cherchent à modeler l’opinion publique. La politique se réduirait à l’argent et au pouvoir si chacun pensait cela. La moralité compte dans la politique, simplement parce que les gens pensent qu’elle compte.

La même sorte de cynisme qui écarte toute moralité comme étant une simple fausseté pourrait faire, et fait souvent la même chose avec la religion. Même si on pense qu’une religion particulière est vraie, on doit logiquement en conclure que les autres sont fausses. Même si on pense que toutes les religions sont vraies dans un certain sens traditionaliste [= guénonien], on doit reconnaître que leurs différences exotériques et dévotionnelles existent au niveau de l’opinion. Mais que l’on pense que la religion est entièrement une question d’opinion ou seulement principalement une question d’opinion, on ne peut pas nier qu’elle compte politiquement. Et si la religion – qu’elle soit vraie ou fausse – compte en politique, alors la moralité compte aussi. En fait, bien que des systèmes rationnels et laïques soient possibles, la plupart des codes moraux existants sont dérivés d’une révélation religieuse.

En bref : si la moralité ne joue aucun rôle en politique, les cyniques doivent encore expliquer pourquoi les gens pensent qu’elle en joue un. Et si les gens pensent que la moralité joue un rôle dans la politique, alors elle joue vraiment un rôle dans la politique, parce que la politique est largement une question d’opinion.

L’homme bourgeois et la psychologie Platonicienne

Le second et plus profond problème avec le cynisme politique est que le modèle « amoral » de comportement humain qu’il propose est en réalité le produit d’un code moral particulier. L’homme n’est pas « par nature » une créature calculatrice égoïste motivée par l’avidité et la crainte. C’est seulement le bourgeois qui l’est. Le comportement bourgeois a toujours été possible pour les êtres humains, mais il n’était pas considéré comme normal, encore moins comme idéal, jusqu’à la montée du libéralisme moderne.

Je crois que nous pouvons le mieux comprendre le bourgeois en nous tournant vers la République de Platon. Au cœur de la République se trouve une analogie systématique entre la structure de la cité et de l’âme individuelle. Socrate analyse l’âme comme étant formée de trois parties : raison, esprit [thumos], et désir.

Le désir est dirigé vers les nécessités de la vie : nourriture, abri, sexe, et – par-dessus-tout – préservation de soi. Puisque nous partageons ces désirs avec les autres animaux, nous pouvons les appeler « créatures de confort ».

L’esprit (thumos) ne désigne absolument rien d’éthéré ou de fantomatique. Il est plus apparenté à « l’esprit d’équipe ». Le thumos [spiritedness, énergie, virtù] est « l’amour-propre », mais ce n’est pas simplement de l’égoïsme, car ce qu’on regarde comme appartenant à soi-même peut s’étendre au-delà de notre personne et de nos biens et inclure notre famille, notre communauté, notre patrie, notre race, etc. Un thumos particulièrement élargi peut conduire l’individu à sacrifier sa vie pour préserver un plus grand bien avec lequel il s’identifie.

Le thumos est largement lié au sens de l’honneur, qui est offensé quand d’autres nient notre valeur ou la valeur des choses que nous aimons. De plus, puisque le thumos implique l’attachement passionné à soi-même et une capacité à combattre pour son honneur et ses intérêts, il est la base de la vie politique. Comme Carl Schmitt, Platon et Aristote pensaient que la politique implique nécessairement la distinction entre nous et eux et la potentialité de l’hostilité, qui provient de la partie énergétique [spirited, thumotic] de l’âme.

La raison pour Platon n’est pas simplement une faculté calculatrice ou technologique moralement neutre, qui délibère sur les moyens appropriés pour atteindre un but précis. La raison est aussi une faculté morale qui peut découvrir la nature du bien et établir les vrais buts de l’action humaine.

Conflit et ordre dans l’âme et las société

Il est possible que les différentes parties de l’âme soient en conflit les unes avec les autres.

Désir contre Raison : Par une chaude journée, nos désirs peuvent nous pousser à boire une bière froide. Mais notre raison peut résister à la tentation parce qu’on a un problème avec l’alcool.

Désir contre Thumos : On peut résister au désir de boire de la bière parce que céder à la tentation est incompatible avec notre sens de l’honneur.

Raison contre Thumos : Si l’on est insulté par un homme beaucoup plus fort, le thumos peut désirer combattre, mais la raison peut résister pour le motif que la victoire serait impossible ou trop coûteuse (si la bravoure a deux parties – le thumos et la raison – la prudence, c’est-à-dire la raison, est la meilleure partie).

Si les différentes parties de l’âme peuvent entrer en conflit, alors il y a fondamentalement  trois types d’hommes – rationnel, fougueux [spirited, thumotic], et concupiscent – selon la partie de l’âme qui tend à dominer. C’est dans ce sens que l’âme est comme la société : elle peut être hiérarchique ; des parties différentes peuvent régner l’une sur l’autre. La liberté la plus fondamentale de l’homme est le choix de ses maîtres. Nous pouvons choisir d’être dirigés par notre raison, notre thumos, ou nos désirs.

Comme pour un individu, une société dans son ensemble peut être dominée par sa partie rationnelle, sa partie fougueuse, ou sa partie concupiscente.

Dans la République, Socrate appelle la cité dirigée par la raison « kallipolis » – la cité bonne ou belle. Mais nous n’avons pas de nom pour une forme rationnelle de gouvernement, parce qu’elle n’existe pas (pas encore). Mais nous en approchons en concevant des procédures délibératives impartiales pour prendre des décisions et créer et appliquer des lois.

Une société dirigée par le thumos est une aristocratie guerrière.

Une société dirigée par le désir est une oligarchie, si le pouvoir est entre les mains des riches, et une démocratie, s’il tombe entre les mains des pauvres.

L’homme bourgeois et la société

J’utilise le terme bourgeois pour désigner l’homme oligarchique tout comme l’homme démocratique. Le type bourgeois est dominé par ses désirs. Son thumos est limité au noyau dur de l’amour-propre, ou amour de sa propre image (vanité), et sublimé dans la compétition pour l’argent et les symboles de statut que l’argent peut acheter. Sa raison est simplement une faculté technique pour calculer comment rechercher les plaisirs et éviter les souffrances. Ses désirs se résument fondamentalement à l’avidité et à la peur. Sa plus haute valeur est une vie de confort et de sécurité. Sa plus grande crainte est celle d’une mort violente.

L’homme bourgeois est la source du cynisme politique, car il élimine les considérations morales de la politique et cherche à la réduire entièrement à un calcul d’avidité et de peur. Mais cela est en soi une décision morale : le rejet d’un modèle de bonne vie en faveur d’un autre. L’homme bourgeois est lui-même un type moral. Il pense que la société bourgeoise est fondamentalement bonne. Lorsqu’il est obligé de la défendre en termes moraux, il relève la tête et invoque à grands cris des notions comme les droits individuels, la sacrosainte liberté de l’individu, et l’égalité morale et la dignité de l’homme. Puis il remet son groin dans la soupe.

Si tous les hommes étaient des bourgeois, alors la résistance au système serait futile, parce que personne n’est plus facile à gouverner qu’un homme dont la valeur la plus élevée est une vie longue et confortable et dont la plus grande crainte est une mort violente. Si un homme valorise la richesse plus que l’honneur ou la communauté ou le principe, il peut être acheté. Si un homme craint la mort plus que l’esclavage, il peut être asservi. En fait, l’homme bourgeois n’a pas besoin d’être saisi violemment et vendu comme esclave. Il se vendra lui-même pour devenir esclave. L’homme bourgeois est un esclave naturel, qu’il porte des chaînes ou un costume trois-pièces.

Alternatives à l’homme bourgeois

270935_632633420083622_1976216614_n [4]Heureusement, tous les hommes ne sont pas du type bourgeois. D’après la typologie de Platon, les alternatives à l’homme bourgeois conduit par ses désirs sont les hommes qui sont gouvernés par la raison et par le thumos, c’est-à-dire les intellectuels et les guerriers. Si l’homme bourgeois correspond aux castes hindoues des Vaishya (marchand) et des Shudras (travailleurs), alors l’homme gouverné par la raison est le brahmane, et l’homme dominé par le thumos est le Kshatriya.

Les valeurs les plus élevées de l’intellectuel sont le vrai, le bon, et le beau. Il hait le malhonnête, le sordide et le laid plus que la mort elle-même. Il est donc prêt à mourir pour des questions de principe. La plus haute valeur du guerrier est l’honneur, et il craint le déshonneur plus que la mort elle-même. Les guerriers sont donc prêts à mourir pour des questions d’honneur. Si les intellectuels et les guerriers peuvent vaincre la peur de la mort pour des questions de principe et d’honneur, alors ils peuvent vaincre aussi toutes les autres peurs plus petites.

Cela fait que les intellectuels et les guerriers sont beaucoup plus difficiles à gouverner que les types bourgeois. Ainsi le groupe dirigeant de tout mouvement révolutionnaire efficace doit être composé d’intellectuels et de guerriers plutôt que de producteurs-consommateurs bourgeois. Spécifiquement, ils doivent être des intellectuels et des guerriers par nature, choisis d’après leurs plus profondes valeurs et de leur psychologie morale, pas seulement d’après leurs professions. Il y a des hommes d’affaire et des maçons qui sont des guerriers et des intellectuels par nature.

Les intellectuels se répartissent en deux genres : ceux qui sont intéressés par la pure théorie et ceux qui ont des engagements et des buts pratiques. D’après les Disputations tusculiennes de Cicéron :

« Quand on demanda un jour à Pythagoras qui étaient les philosophes, il répondit que pour lui la vie ressemblait aux Jeux Olympiques : certains hommes recherchaient la gloire, d’autres venaient aux Jeux pour vendre et acheter, et certains hommes n’étaient venus ni pour le gain ni pour les applaudissements, mais pour le spectacle et pour comprendre ce qui se faisait et comment cela se faisait. De la même manière, dans la vie, certains sont esclaves de l’ambition ou de l’argent, mais d’autres cherchent à comprendre la vie elle-même. Ceux-ci se donnent le nom de philosophes (amoureux de la sagesse), et ils valorisent avant tout la contemplation et la découverte de la nature. » (V, III, 8)

Nous avons ici les trois types platoniciens : les hommes fougueux rivalisant pour l’honneur, les hommes avides vendant des saucissons, et les hommes intellectuels regardant depuis les tribunes. Ce que veut dire Pythagoras, c’est que l’intellectuel pur est un spectateur et non un participant dans le grand jeu de la vie, incluant la politique.

Les purs théoriciens, d’autre part, ne font pas les révolutions. Dans le contexte métapolitique, les types intellectuels et guerriers peuvent donc être séparés, mais ils ne devraient pas être séparés. Chaque type a besoin de l’autre. Ils devraient donc travailler ensemble et tenter d’incarner les vertus des autres.

Les intellectuels aiment naturellement les idées. Pour les empêcher de s’égarer dans des abstractions, il faut leur rappeler qu’ils appartiennent à des groupes concrets et qu’ils combattent pour ceux-ci.

Les types guerriers sont naturellement attachés à des groupes concrets et prédisposés à s’offenser et à combattre pour des questions d’honneur. Mais la prudence intellectuelle est la meilleure partie de la vaillance : il faut savoir qui sont nos amis, qui sont nos ennemis, et quand et comment il faut combattre efficacement.

Un argument moral en faveur du nationalisme blanc

Pour offrir un argument moral en faveur du Nationalisme Blanc, il faut combiner les vertus de l’intellectuel et du guerrier, parce que c’est un motif pour aimer son propre peuple et combattre pour lui. Ce n’est pas ici le lieu pour exposer une théorie éthique. Mais j’esquisserai au moins quelques-uns de ses éléments souhaitables.

1. Objectivité

Je crois que les théories morales et les jugements moraux peuvent être fondés sur des faits et soutenus par la raison. Ils peuvent donc être vrais s’ils répondent à des critères objectifs, ou faux s’ils n’y répondent pas.

2. Fondements biologiques

A la suite de Platon et d’Aristote, je crois qu’une moralité objective peut être fondée sur la nature humaine, spécifiquement sur le besoin d’autoréalisation humaine. Puisque l’homme est à la fois un individu et un être social, la moralité objective concerne à la fois l’autoréalisation individuelle et collective.

3. Universalité

Si la justesse et la fausseté morales et politiques sont basées sur la nature humaine, quelles sont les implications éthiques de la diversité de la nature humaine ? C’est-à-dire les différences entre les hommes, les femmes et les enfants, et les différences entre les races et les sub-races de l’humanité ? Au minimum, nous pouvons dire qu’il y aura quelques principes moraux universels, au vu de notre humanité commune. En ce qui nous concerne, deux principes universels se distinguent.

Premièrement, il est naturel, normal et bon pour tous les gens d’aimer les siens – d’être partial envers les gens et les lieux qui sont proches de nous –, d’avoir des obligations plus fortes ou plus faibles selon la proximité ou la distance (incluant la distance génétique) par rapport à nous. Ces attachements passionnés – convenablement raffinés et éclairés par l’intellect – sont la base appropriée pour le nationalisme politique.

Deuxièmement, le groupe a une priorité métaphysique et morale par rapport à l’individu. La préservation du groupe est plus importante que la préservation de l’individu, parce que l’individu est un rejeton de son peuple, et, quand son existence limitée sera finie, il vivra à travers son peuple. Ainsi, si l’on est placé devant le choix de se sacrifier pour le bien de son peuple ou de vivre à ses dépens, on doit choisir de se sacrifier pour le bien supérieur. C’est le fondement d’une politique nationaliste blanche efficace, puisque des hommes qui sont prêts à faire des sacrifices – et même à risquer la mort – pour leur peuple sont bien plus difficiles à domestiquer et à contrôler par le système que les types bourgeois, qui valorisent leur propre vie et leur confort avant l’existence de leur peuple.

4. Pluralisme objectif

Dans la mesure où il y a une nature humaine commune, il y a des principes moraux universels. Dans la mesure où la nature humaine est diversifiée selon l’âge, le sexe et la race, nous devons nous attendre à des variations et à des particularités parmi les principes moraux.

Avant tout, nous devons nous attendre à ce que les principes universels s’appliquent différemment dans des cas différents. Par exemple, il est logique que le sacrifice en faveur du groupe incombe davantage aux mâles qu’aux femelles, puisque les mâles individuels sont plus remplaçables d’un point de vue reproductif. De plus, bien qu’il soit logique que ce soient les jeunes et les forts qui combattent, il est aussi logique que le sacrifice parmi les mâles incombe davantage aux mâles plus âgés, puisqu’ils ont moins de vie devant eux de toute façon, et aux mâles qui se sont déjà reproduits plutôt qu’à ceux qui ne l’ont pas encore fait.

Ensuite, nous devons nous attendre à des droits et à des devoirs particuliers pour les hommes, les femmes, et les enfants. De plus, quand nous regardons les normes les plus fines de la vie sociale, nous devons nous attendre à ce qu’elles varient entre les races et les sub-races, car si leurs natures sont vraiment différentes, alors les conditions de leur réalisation seront différentes aussi.

Mais cela n’implique pas de relativisme moral, si cela signifie que le bon mode de vie est simplement une question de choix subjectif. Au contraire, nous avons ici une forme complètement objective de relativisme, de la même manière que la paire de chaussures la plus confortable varie selon la personne, mais de manières complètement objectives.

Le pluralisme objectif de certains principes moraux signifie qu’il n’existe pas de mode de vie « à taille unique » pour tous les peuples. Cela implique que toute tentative de créer un système à taille unique sera à peu près aussi confortable et élégant que des chaussures et des vêtements à taille unique. Le pluralisme moral objectif est donc celui des fondements du pluralisme politique – incluant l’ethno-nationalisme –, alors que le mondialisme du « One World » est l’équivalent politique de l’obligation totalitaire pour le monde entier de s’habiller avec des bleus de travail et des tongs.

5. Réciprocité

La Règle d’Or du « Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu’ils vous fassent » conseille de prendre un certain risque moral en se comportant envers les autres non selon la manière dont ils se comportent réellement envers vous, mais selon la manière dont vous aimeriez qu’ils se comportent. Cette sorte de risque est nécessaire pour développer sa communauté morale, et elle est richement récompensée quand nos relations morales bénéficient d’une réciprocité.

Mais puisque la moralité concerne l’autoréalisation, individuelle et collective, on ne doit pas permettre à ces risques moraux de se transformer en exploitation et en parasitisme moraux. Rien n’est plus obscène que d’exploiter les gens à travers leurs vertus. Donc, à un certain moment, il est nécessaire de demander la réciprocité comme condition à des relations plus étroites. Puisque la dépossession des Blancs implique une foule d’exigences morales non-réciproques – par exemple, seuls les pays blancs sont soumis à l’obligation morale supposée de se laisser détruire par l’immigration –, le simple fait de demander une réciprocité morale mettrait immédiatement fin à beaucoup de nos problèmes.

Sérieux moral

« Ce n’est pas une fête. Ce n’est pas du disco. Ce n’est pas une promenade. »

– Talkings Heads, « Life During Wartime »

Je suis impliqué avec la scène Nationaliste Blanche depuis l’année 2000. Mon expérience a été très largement positive, mais pas entièrement. La chose la plus difficile à supporter n’a pas été les escrocs et les cinglés, mais le manque généralisé de sérieux moral, même parmi les Nationalistes Blancs les mieux informés et les plus motivés. Je connais des gens qui pensent sincèrement que notre race est soumise à une politique intentionnelle de génocide manigancée par la communauté juive organisée. Pourtant, lorsqu’ils se trouvent face à une horreur de cette magnitude, ils mènent des vies de vanité, de niaiserie, et d’autosatisfaction complètes.

Je suis convaincu que davantage de gens s’engageront pour notre cause si nous suivons deux règles : (1) chaque personne doit déterminer son propre niveau d’expression explicite et d’engagement, et (2) le reste de nous doit respecter ces décisions. Mais notre cause n’avancera jamais si nous ne persuadons pas aussi les gens (1) de faire tout ce qu’ils peuvent dans leurs zones de confort individuellement déterminées, et (2) d’étendre leurs zones de confort, de sorte à être prêts à prendre de plus grands risques pour la cause. Mais pour faire cela, nous devons nous attaquer à la question du sérieux moral.

Je connais des Nationalistes Blancs qui descendraient la rue en plein jour en criant « au voleur ! » à pleins poumons si leur voiture avait été volée. Mais lorsqu’ils sont confrontés au vol de notre civilisation entière et de l’avenir même de notre race, ils marmonnent simplement des euphémismes dans l’ombre.

Je connais des Nationalistes Blancs qui sont pleinement conscients de la gravité du problème juif, qui ont vu la capture et la subversion des institutions de droite les unes après les autres, et qui pensent malgré tout qu’ils peuvent d’une manière ou d’une autre « utiliser » les Juifs.

Je connais des Nationalistes Blancs qui sont pleinement conscients de la corruption de l’establishment politique mais qui se laissent encore prendre aux campagnes électorales. Je connais de complets nationaux-socialistes qui ont donné bien plus aux Républicains qu’au mouvement.

Je connais des Nationalistes Blancs qui dépensent 50.000 dollars par an pour des boissons et des parties de danse – ou 30.000 dollars par an pour des dîners – ou 25.000 dollars par an pour leur garde-robe – ou 100.000 dollars pour un mariage, mais qui néanmoins se plaignent amèrement du manque de progrès dans le mouvement.

Je connais des Nationalistes Blancs qui versent des portions importantes de leurs revenus à des Eglises qui poursuivent des politiques anti-blanches, mais qui n’envisagent jamais de faire des donations régulières à la cause pro-blanche.

Je connais des gens avec des convictions plus radicales que celles d’Hitler et qui disent que nous ne devrions jamais affirmer que nous combattons pour la race blanche ou contre le pouvoir juif, mais qui pensent néanmoins que d’une manière ou d’une autre les gens de notre peuple nous suivront plutôt que de suivre 10.00 autres groupes conservateurs aveugles à la race et amicaux envers les Juifs.

Je connais des Nationalistes Blancs qui pensent que notre race est en train d’être exterminée, mais qui maintiennent que nos ennemis « ne savent pas ce qu’ils font », qu’ils se trompent eux-mêmes, qu’ils sont fondamentalement des gens de bonne volonté, et que tout cela est une sorte d’horrible malentendu.

Je connais des Nationalistes Blancs qui n’accepteraient jamais de haïr qui que ce soit ou quoi que ce soit, même pas le vautour qui leur dévore les entrailles.

Aucun d’entre eux n’est obligé de se comporter de cette manière. Tous agissent à l’intérieur de leurs zones de confort librement choisies. Tous pourraient faire plus, même à l’intérieur de leurs zones de confort. Donc pourquoi ne parviennent-ils pas à se comporter avec l’urgence et le sérieux moral exigés par la destruction de tout ce qui nous est cher ?

Je veux suggérer deux explications. D’abord, au plus profond de leur cœur, ils ne croient pas que nous pouvons gagner, donc ils n’essayent pas vraiment. Ensuite, et c’est plus important, ils sont encore attachés au modèle de vie bourgeois.

Les gens montrent leurs vraies priorités lorsqu’ils se trouvent face à la mort.

Le véritable intellectuel valorise la vérité plus que la vie elle-même. Socrate est un héros pour les intellectuels parce que lorsqu’il fut obligé de choisir entre la mort ou l’abandon de la philosophie, il choisit la mort. La plupart des intellectuels ne se trouvent pas face à ce choix, mais si ce cas se présentait, ils espèrent pouvoir être capables d’héroïsme eux aussi, car rien ne révèle la fidélité à la vérité plus clairement qu’une mort de martyr.

Le véritable guerrier valorise l’honneur plus que la vie elle-même. Leonidas et les 300 sont des héros pour les guerriers parce que placés face à la mort ou au déshonneur, ils préférèrent la mort. Là encore, chaque guerrier ne se trouve pas aussi clairement devant ce choix, mais si c’était le cas, il espère qu’il choisira une mort glorieuse, car rien ne révèle la fidélité à l’honneur plus clairement qu’une mort héroïque.

L’homme bourgeois ne valorise rien d’autre au-dessus de la vie elle-même. Il ne craint rien de plus qu’une mort violente. Par conséquent, il n’existe pas de forme de mort héroïque qui démontrerait la véritable fidélité aux valeurs bourgeoises. Le véritable intellectuel meurt en martyr. Le véritable guerrier meurt sur le champ de bataille. Le véritable bourgeois pense à une retraite confortable et à mourir dans son lit.

Oui, d’innombrables soldats américains sont morts en combattant pour la « liberté », la « démocratie », et l’argent des universités. Mais ils se sont fait voler leur vie par des hommes qui pensent que rien ne vaut la peine de mourir, afin que la bourgeoisie puisse gagner de l’argent, jouer au golf, et mourir dans son lit.

Mais on n’a qu’une seule mort. Donc même les gens qui voudraient connaître un martyre héroïque doivent sagement choisir leurs batailles et faire en sorte que leur mort compte. Oui, vous devez vous maîtriser. Oui, vous devez vous préserver. Oui, vous ne pouvez pas vivre comme si chaque jour était le dernier.

Mais ces truismes servent facilement de rationalisations pour la couardise. Parce que, à un certain moment, vous devez vous demander dans quel but vous vous préservez. Vous ne pouvez pas tout emporter avec vous. Et finalement, les accomplissements ne viennent pas en nous préservant mais en nous dépensant. Ce que nous ne donnons pas sera pris par la mort en fin de compte.

Cependant tout le rêve bourgeois est conçu pour échapper à cette simple et lugubre réalité. L’homme bourgeois recherche un printemps éternel et une paix perpétuelle, des « lendemains joyeux et éternels » sur des gazons ensoleillés, dépourvus de choix tragiques et de grandeur tragique, dépourvus d’idéaux qui pourraient lui percer le cœur et verser son sang.

Mais vous ne pouvez pas renverser un système dans lequel vous êtes investi. Vous ne pouvez pas défier les gouvernants de ce monde et compter atteindre l’âge de la retraite. Vous ne pouvez pas combattre Sauron sans prendre de risques. Face au mal destructeur du monde, nous ne pouvons plus nous permettre d’être de tels hommes.