La psychologie de la conversion

William Blake, "The Conversion of Saul" [1]

William Blake, La conversion de Saul

2,332 words

English original here [2]

Comment convertissons-nous les gens au Nationalisme Blanc ? Pour répondre à cette question, nous devons nous demander comment nous avons été convertis, et ensuite faire la même chose pour les autres. La méthode de conversion la plus naturelle est de partager les informations qui nous ont convertis : les informations sur les différences raciales biologiques, les problèmes de la diversité, la discrimination et la diffamation anti-Blancs systématiques, le danger pour les Blancs d’être démographiquement submergés par des non-Blancs prolifiques, et le rôle de la communauté juive organisée dans la création de cette situation et pour empêcher les gens de notre peuple de résoudre ces problèmes.

Quand vous voyez la conversion comme une question d’information, la tâche semble assez bien définie. Mais elle semble aussi assez écrasante et sans espoir. Car bien que l’internet ait été un grand bienfait pour notre cause, nous n’avons simplement aucun moyen de rivaliser avec le système concernant la capacité à accéder aux esprits des gens de notre peuple et de les endoctriner. Dès que notre cause est vue comme une course avec le système pour distribuer  des informations, nous ne pouvons que désespérer ou nous réfugier dans des fantaisies d’égalisation du terrain de jeu au moyen d’un effondrement ou de la découverte d’un milliardaire pro-Blancs qui nous achètera une chaîne de télévision ou un studio de cinéma.

Je veux suggérer, cependant, que le processus de conversion est à la fois plus complexe et plus prometteur que la simple distribution d’informations aux gens.

Dans The Varieties of Religious Experience, William James consacre deux chapitres à la psychologie de la conversion religieuse. Dans ces chapitres, il donne de longues citations de récits autobiographiques de conversions religieuses (toutes des conversions au christianisme). Ce qui est frappant dans ces récits, c’est que les conversions n’eurent pas lieu par l’acquisition d’informations nouvelles ou même d’une vision-du-monde nouvelle. Dans tous les cas, il est clair que les convertis croyaient déjà en Dieu, au péché et en la rédemption par Jésus Christ avant leur conversion.

Ainsi leur conversion ne fut pas une question de changement de croyances, mais plutôt une question de changement de l’importance relative de leurs croyances. James fait la distinction entre le centre et les marges de nos intérêts. Au centre de nos intérêts se trouvent des questions « chaudes et vitales » d’où « le désir et la volition personnels jaillissent ». Ce sont les « centres de notre énergie dynamique… » [1]. Ce sont les choses qui comptent, les choses qui nous poussent à agir.

James affirme aussi que nos croyances s’assemblent naturellement dans des « systèmes » d’idées différents. Quand nos intérêts changent, certains systèmes deviennent le centre de notre attention, rayonnant de chaleur et d’intérêt vital, pendant que d’autres deviennent froids et marginaux. D’après James, quand « le centre d’excitation et de chaleur [de quelqu’un]… en vient à se trouver en permanence dans un certain système… nous l’appelons une conversion, spécialement si cela a lieu par une crise, ou de manière soudaine » (p. 217).

James souhaite réserver le mot conversion aux transformations religieuses, mais on peut aussi parler de conversions politiques. « Dire qu’un homme est ‘converti’ signifie… que des idées religieuses, auparavant périphériques dans sa conscience, prennent maintenant une place centrale, et que des buts religieux forment le centre habituel de son énergie » (p. 218). Quand un nouveau système d’idées devient le cœur permanent de la vie de quelqu’un, « tout doit se recristalliser autour de lui » (p. 218).

L’exposé de la conversion par James a d’importantes implications pour le Nationalisme Blanc.

D’abord vient la compréhension sérieuse que l’apport d’information aux gens de notre peuple n’est pas suffisant si l’information demeure périphérique vis-à-vis des centres actifs de leur vie. Si l’information n’est pas assez importante pour agir d’après elle, alors rien ne changera.

Ensuite, la clé pour la conversion au Nationalisme Blanc est en fin de compte morale. C’est une question de valeurs. La clé n’est pas d’informer, mais de faire en sorte que l’information compte, de la rendre centrale et de suprême importance, pour que les valeurs rivales n’aient plus le pouvoir de nous empêcher d’agir.

Malheureusement pour nous, James affirme que la psychologie peut seulement décrire le processus de conversion, mais qu’elle ne peut pas expliquer les détails du comment et du pourquoi ces changements ont lieu. En effet, il dit que même les convertis ne sont pas pleinement conscients de tous les facteurs à l’œuvre.

L’exposé de la conversion par James s’applique très bien à mon cas, bien que je ne sache pas si je suis typique ou non. Je ne suis pas devenu un Nationaliste Blanc par les efforts éducationnels du mouvement. J’étais conscient des différences raciales, des effets négatifs de la diversité, de la discrimination anti-Blancs, du déclin démographique blanc, et même du problème juif par les sources officielles et par mes expériences personnelles, longtemps avant que je rencontre le mouvement. La plupart des informations que je recevais concernant ces questions étaient, bien sûr, sélectionnées pour confirmer les préjugés de l’establishment et chargées de jugements de valeur négatifs. Mais néanmoins, j’étais conscient de chaque élément de mon actuelle vision-du-monde à l’époque où j’avais 16 ans.

Seulement trois choses manquaient.

D’abord, j’avais besoin de rassembler les informations et d’en tirer les conclusions appropriées. Et même cela était déjà sacrément aventuré, car n’avais-je pas déjà été informé un millier de fois que la conscience raciale blanche est une pente savonneuse vers le national-socialisme ?

Ensuite, j’étais empêché de tirer ces conclusions par les stigmates moraux extrêmes attachés à elles et par les images extrêmement négatives que j’avais reçues des défenseurs de telles idées. Je ne pouvais simplement pas être l’un de ces gens, ces brutes méchantes et stupides.

Dans mon cas, le stigmate moral était beaucoup moins menaçant, parce que je n’avais jamais été un égalitariste ni ressenti le moindre soupçon de culpabilité imméritée. Mais même si j’étais capable de ne pas croire au christianisme, à l’égalité, et à la culpabilité blanche, j’acceptais tout de même qu’aucune personne honnête, intelligente et cultivée ne pouvait aujourd’hui croire à quelque chose ressemblant au Nationalisme Blanc (cela changea seulement en 2000, quand je rencontrai mon premier vrai Nationaliste Blanc).

Au-delà des stigmates moraux attachés à l’ethnocentrisme, j’attribuais aussi une valeur imméritée à la liberté, à l’individualisme et au capitalisme et je supposais que ces valeurs européennes étaient universelles et seraient appréciées par tous les peuples.

Je recherchai des informations dans le mouvement seulement après que mes inhibitions eurent disparu, seulement après que j’eusse finalement tiré les conclusions de ce que je savais déjà concernant la terrible situation de notre race et de ce qui devait être fait pour la rétablir.

Je croyais à tout ce que les Nationalistes Blancs croyaient, et je devins très bien informé assez rapidement. Mais ce n’était pas encore suffisant pour me convertir au Nationalisme Blanc, car un autre facteur faisait obstacle.

Je n’étais pas encore un vrai Nationaliste Blanc, parce que mes croyances étaient essentiellement un hobby privé, une activité secondaire intensément intéressante dans ma vie, mais rien de plus. Le cœur de mon intérêt était encore la philosophie, et mon but était de poursuivre une carrière universitaire.

Les raisons pour lesquelles mes croyances nationalistes blanches étaient marginales sont complexes. Une partie de la question, sûrement, est le fait qu’elles vinrent plus tard que mes autres convictions. Mais une autre partie est que je croyais qu’en fin de compte le Nationalisme Blanc ne comptait pas. Spécifiquement, je croyais que je ne pouvais rien faire – que personne ne pouvait rien faire – pour inverser le déclin de notre race.

Mais je ne désespérais pas, parce que je croyais aussi que le système actuel était intenable, et qu’il finirait donc par périr de ses corruptions et de ses contradictions internes. Et puisqu’il semblait improbable que le système dure plus longtemps que notre race, je croyais qu’après « l’effondrement » les nôtres auraient une chance de combattre. Jusque-là, cependant, rien ne pouvait être fait. Donc mes énergies principales étaient concentrées ailleurs, où je pensais pouvoir avoir une influence.

Ma véritable conversion au Nationalisme Blanc vint d’un coup à l’automne 2001. Les raisons sont complexes aussi.

Un facteur fut le 11 Septembre, qui me conduisit à faire mes premières déclarations publiques sur le problème juif, parce que j’en arrivai à croire que des progrès réels étaient maintenant possibles. Une autre expérience formative fut ma visite à Paris pour assister à la Fête des Bleu-blanc-rouge du Front National. C’était enivrant d’être parmi des milliers de gens ayant des idées semblables. Nous ne pouvons pas gagner en tant qu’individus isolés. Mais ici à Paris il y avait la preuve concrète, palpable, viscérale que des Blancs pouvaient se réunir pour accomplir de grandes choses.

Il y eut aussi d’autres événements galvanisants, mais quand j’y repense ils me ramènent tous à la conviction naissante que je pouvais faire quelque chose, parce que nous pouvions faire quelque chose. Même si vous croyez que quelque chose peut être fait, vous n’agirez pas si vous sentez que vous êtes seul, puisque des individus ne peuvent pas changer le cours de l’histoire par eux-mêmes. Nous savons que si nous nous déclarons ouvertement, il y aura de l’opposition. Ainsi il vaut mieux être prudent jusqu’à ce que vous appreniez que d’autres seront à vos cotés. Et concernant tous les défauts du « mouvement », alors et maintenant, je devins convaincu que suffisamment de Nationalistes Blancs sont capables de courage, de loyauté, et de solidarité pour que nous puissions changer le cours de l’histoire, tout comme l’ont fait d’autres mouvements intellectuels. Nous pouvons vraiment sauver le monde.

Une autre réalisation cruciale fut qu’il n’y a pas de contradiction entre l’activisme et la croyance en des forces historiques plus grandes qui limitent notre capacité, individuellement ou collectivement, de changer le monde. La solution se trouve dans l’enseignement de la Bhagavad-Gita : chaque individu doit faire son devoir, quelles que soient les conséquences. Nous savons quelle est la chose juste à faire, mais nous ne connaissons pas les conséquences de faire la chose juste. On doit donc agir d’après la connaissance du devoir, pas d’après des conjectures sur les conséquences. On doit faire son devoir au mieux et laisser les dieux décider des résultats. Et je pensais que mon devoir était de combattre. C’est l’éthique d’un mouvement qui peut sauver le monde.

Dès que ces idées se cristallisèrent, tout le reste suivit. Poursuivre une carrière universitaire semblait particulièrement absurde. Je ne pouvais pas faire cela. Pas même comme un racket.

Je voudrais conclure par une suggestion encourageante. Peut-être que nous pouvons moins nous soucier d’informer les gens de notre peuple, parce que (1) ils sont mieux informés que nous le pensons, et (2) le système les éduque mieux que nous ne le pourrons jamais.

Une raison pour laquelle je trouvai le 11 Septembre formidablement encourageant est qu’il montra que les Américains sont bien mieux informés sur le problème juif que je ne m’y attendais. Quelques jours après les attaques, NBC et Reuters publièrent des sondages indiquant que les deux tiers du public pensaient que les attaques terroristes étaient avaient eu lieu parce que les Etats-Unis étaient trop proches d’Israël. Dans les années suivantes, mon expérience directe ne fit que confirmer ma conviction que les gens de notre peuple sont beaucoup plus conscients des préoccupations nationalistes blanches que certains pourraient le penser. Si vous créez un environnement sûr et sympathique, et qu’ensuite vous écoutez, ce que vous entendrez est stupéfiant. Et comme moi, la plupart de ces gens ont été d’abord exposés à ces idées par le système, non par le mouvement.

Certains d’entre nous désespèrent parce que nous ne pourrons jamais rivaliser avec la propagande de « diversité » du système. Mais les Nationalistes Blancs ne croient-ils pas que l’exposition à la diversité crée inévitablement la haine et le conflit ethniques ? S’il en est ainsi, alors en imposant la diversité aux Blancs, le système fait le travail à notre place. Et la propagande devient sans cesse plus intense. J’ai grandi dans une communauté à très forte majorité blanche. Mon éducation fut presque épargnée par le politiquement correct. J’étais immunisé contre la culpabilité blanche. Mais j’avais tout de même passé la trentaine quand je suis finalement arrivé au Nationalisme Blanc. Aujourd’hui, je connais des teenagers nationalistes blancs pleinement conscients, bien informés. La plus grande partie de leur éducation est venue du système. Le mouvement a simplement fourni les touches finales.

Je crois que l’Amérique aujourd’hui ressemble beaucoup à l’Europe de l’Est dans les années 1980 : un système totalitaire officiellement dévoué à une autre version du mensonge de l’égalitarisme. Comme le communisme, le système américain devient de plus en plus creux et fragile à mesure que plus de Blancs décident, dans le secret de leur propre esprit, que l’égalité est un mensonge, que la diversité est une peste, et que le système est dirigé contre eux. Mais ils n’agissent pas d’après ces convictions parce qu’ils pensent qu’ils sont basiquement seuls. S’ils dérapent, ils savent qu’ils seront persécutés, et que personne ne viendra à leur défense (personne exceptés ces gens). Mais si la capacité du système à réprimer les vagues de dissidence vacille suffisamment longtemps pour que les gens réalisent qu’ils ne sont pas seuls, alors les choses peuvent changer très rapidement. Et de tels changements dépendent des facteurs moraux, pas de l’information.

Je ne dénigre pas les efforts du mouvement pour éduquer le public. Mais l’information seule ne peut pas produire la conversion. Ainsi aucune question n’est plus importante à résoudre pour les Nationalistes Blancs que la psychologie de la conversion. Je serais particulièrement intéressé d’entendre les pensées de Kevin MacDonald sur la question, mais nous avons tous besoin de réfléchir sur nos propres parcours intellectuels. Notre but devrait être de développer tout une série de techniques pour convertir des croyants passifs en des combattants actifs. L’information est le petit bois, la conversion l’étincelle qui mettra le feu au monde.

Note 

[1] William James, The Varieties of Religious Experience (New York: Modern Library, 1994), p. 217.