La vie de T. E. Lawrence (dit « Lawrence d’Arabie »)

[1]

Thomas Edward Lawrence, 1888–1935

2,432 words

English original here [2]

T. E. Lawrence naquit dans le nord du Pays de Galles le 15 août 1888. Il était le fils illégitime de Sir Thomas Chapman, un baron anglo-irlandais. Sa mère était écossaise. Il devint une légende de son vivant sous le nom de Lawrence d’Arabie – une vie active et brillante qui prit fin dans un « accident » de moto alors qu’il n’avait que 46 ans.

Beaucoup de gens célèbres assistèrent à ses funérailles : des hommes d’Etat, des écrivains, des politiciens. Winston Churchill versa des larmes et l’appela « un des plus grands êtres de notre temps ». Lawrence est enterré dans une simple tombe à Moreton dans le Dorset, qui avec son cottage de Clouds Hill non loin de là est devenue un lieu de culte pour ses admirateurs et pour tous les gens dévoués aux idéaux des nationalismes britannique et arabe.

Lorsqu’il fut informé de la mort tragique de T. E. Lawrence, le Sheikh Hamoudi d’Alep s’exclama dans son chagrin : « C’est comme si j’avais perdu un fils. Dites-leur en Angleterre ce que je dis. Un homme de virilité ; libre dans la liberté ; un esprit sans égal ; je ne peux voir aucun défaut en lui ».

Lawrence fut en effet un très grand homme, un grand penseur et un grand chef et stratège  militaire. Il planifia, organisa et conduisit une rébellion nationale des peuples arabes et leur donna la première opportunité en 400 ans de devenir une importante puissance du Moyen Orient. Mais pour le sionisme, il aurait réussi dans ce plan. Malheureusement son œuvre fut trahie par des intérêts anglo-français et sionistes contre lesquels ni lui ni les Arabes libérés ne furent assez puissants pour l’emporter. Comme Lawrence le dit lui-même, les ennemis du nationalisme arabe avaient de plus gros canons, et c’était tout.

Quand la guerre éclata en 1914, Lawrence avait 26 ans. Il parlait l’arabe couramment, il avait une profonde connaissance du tribalisme arabe et connaissait l’Arabie mieux que n’importe quel soldat vivant. Il fut détaché auprès du Renseignement Militaire avec le rang de capitaine. Plusieurs opérations de renseignements hautement indépendantes lui furent confiées. Une tâche était de faire une approche personnelle vers le commandant turc Khahil Pacha avec un pot-de-vin d’un millions de livres pour permettre la libération de la force assiégée et affamée des 12.000 soldats britanniques du major-général Townsend à Kut. L’offre échoua et les survivants durent se rendre.

Le rôle historique que Lawrence devait jouer comme leader de la révolte arabe n’émergea pas avant janvier 1916, lorsqu’il fut rattaché au Bureau Arabe au Caire. A ce moment, encouragés par les suggestions britanniques, les Arabes avaient tenté une révolte contre leurs maîtres turcs en attaquant la ville fortifiée de Médine. Sir Henry McMahon, Kitchener, et d’autres au Caire conçurent l’idée d’utiliser les forces des guérillas arabes pour vaincre la Turquie. Selon ces instructions, des promesses d’indépendance furent faites aux Arabes musulmans s’ils s’unissaient et combattaient aux cotés des forces britanniques chrétiennes sous la direction d’officiers britanniques. Le gouvernement britannique approuva l’accord et Lawrence accepta la tâche de planifier et d’organiser la campagne sous la souveraineté nominale de Fayçal, Prince de La Mecque.

Dans son ouvrage épique sur la révolte arabe, Les Sept piliers de la sagesse, Lawrence décrit ses sentiments et attitudes personnels ; en particulièrement son amertume quand son succès fut défait par les gouvernements des puissances victorieuses. Car Lawrence savait en novembre 1917 que tous les efforts arabes et les siens allaient être trahis. Les buts de la déclaration Balfour et du plan Sykes-Picot étaient de créer un Etat juif en Palestine et de partitionner le reste de l’Arabie entre les intérêts coloniaux britanniques et français – ce qui signifiait les intérêts des Rothschild. Bien que les pleines implications ne soient peut-être pas apparues à Lawrence, le simple fait que les Français devaient recevoir la Syrie était déjà mauvais ; d’où son amertume ; mais aussi sa détermination mortifiante à installer les Arabes à Damas avant l’arrivée d’Allenby et des forces impériales britanniques, pour tenter à tout prix de saboter la conspiration.

A la tête des armées arabes, Lawrence s’était emparé de Damas et avait installé un gouvernement arabe provisoire avec lui-même comme chef, représentant le roi Fayçal. Trois jours après il quitta Damas, ayant établi un semblant d’ordre sur lequel Fayçal pouvait fonder sa demande. L’objectif était un Etat arabe avec Damas comme capitale. Mais bientôt cela fut renversé par les Français, avec une effusion de sang considérable. La France était déterminée à s’en tenir aux demandes de Picot et à annexer toute la Syrie, et ceci fut accompli par une force à laquelle les Arabes étaient incapables de résister. Fayçal, ayant été déposé et dépouillé de son royaume de Syrie, se vit donner l’Irak en échange et Lawrence fut rappelé en 1921 pour inspirer et guider cette politique de remplacement. Ainsi, après 400 ans de domination turque, les Arabes redevenaient une force avec laquelle il fallait compter dans le monde moderne, bien que très au-dessous du pouvoir et de la force que Lawrence avait prévus pour eux.

Après ses efforts au Colonial Office en 1921-22, travaillant avec Winston Churchill, il donna sa démission dès que Fayçal fut installé sur le trône d’Irak. Comme geste de reconnaissance (et pour tenter d’atténuer l’amertume qu’il avait envers les Alliés), le gouvernement britannique offrit à Lawrence le poste de Vice-roi des Indes. Il le refusa, et par un geste de dédain il s’engagea dans la Royal Air Force sous le nom de Ross. Il fut découvert alors qu’il travaillait au Royal Aircraft Establishment à Farnborough, et fut rendu à la vie civile. Après tout, il avait été colonel en 1918. Il s’engagea à nouveau, cette fois dans le corps des blindés, en adoptant le nom de Shaw. En 1925, il réussit à se faire transférer à la RAF. Mais il n’alla jamais au-delà du rang de première classe. On dit habituellement que ce fut à cause du manque d’ambition de la part de Lawrence. Mais la vérité est que son avancement fut bloqué. Après tout, il avait commis l’offense impardonnable de snober l’Establishment.

Lawrence entra dans un large cercle de gens influents, dont beaucoup étaient associés à la Round Table et à d’autres groupes quasi-politiques. Au début des années 30, il se lia d’amitié avec Lord et Lady Astor et le dénommé « groupe de Cliveden » [« Cliveden Set »]. Geoffrey Dawson, directeur du Times, fut toute sa vie son ami et sponsorisa  en 1919-20 le compagnonnage de Lawrence, le All Souls College d’Oxford, pour faire le récit de la révolte arabe. Dawson, Lionel Curtis, les  Mosley et les Astor étaient tous des supporters de l’idée d’un barrage en Europe centrale pour s’opposer au communisme soviétique, formé de l’Allemagne nationale-socialiste et de l’Italie fasciste. Ils étaient également désireux de restreindre l’expansionnisme militaire français, surtout là où il pouvait affecter les possessions britanniques au Moyen Orient. Lawrence souscrivait à tout cela bien que pour des raisons de sécurité, pendant sa période dans la RAF il devait faire profil bas, étant l’un des signataires de la Loi des Secrets Officiels [Official Secrets Act]. De même, ses liens d’amitié avec des gens comme George Bernard Shaw le socialiste et Henry Williamson le Blackshirt [chemise noire] auraient été vus avec une grande suspicion par les autorités. On ne saura peut-être jamais exactement ce qui fut dit ou planifié lors de certaines de ces réunions privées auxquelles Lawrence assista.

Ce qu’on sait, cependant, c’est que Lawrence s’était vu suggérer par Henry Williamson et d’autres de rencontrer les dirigeants de l’Allemagne nationale-socialiste, y compris Hitler.

« Une ère nouvelle doit commencer et Hitler et Lawrence doivent se rencontrer », écrivit Henry Williamson. Lawrence avait quitté l’uniforme depuis à peine un mois, et les reporters de presse assiégeaient son cottage à Clouds Hill dans le Dorset. Quand allait-il rencontrer Hitler ? Etait-il prêt à devenir le dictateur de l’Angleterre ? Il évita ces questions gênantes en quittant sa résidence et en voyageant dans l’Ouest du pays, mais seulement quand la presse eût physiquement attaqué son cottage, jetant des pierres sur le toit et brisant les tuiles. Lawrence dut se servir de ses poings contre un homme. Ensuite la police lui apporta sa protection jour et nuit.

[3]Le 13 mai 1935, il sortit sa grosse moto Brough Superior pour la dernière fois et descendit vers le camp de Bovington pour envoyer un télégramme en réponse à une lettre d’Henry Williamson reçue ce matin-là et proposant une rencontre capitale avec Adolf Hitler. Le télégramme d’acceptation fut expédié et c’est sur le chemin du retour que l’accident se produisit. Il n’était plus qu’à 200 mètres du cottage. Au moins quatre témoins le virent : deux garçons livreurs à bicyclette, un caporal de l’armée marchant dans le champ à coté de la route et les occupants d’une camionnette noire se dirigeant vers Lawrence. Après le choc, la camionnette noire continua sa route et le caporal courut vers l’homme blessé qui gisait sur la route, le visage ensanglanté. Presque immédiatement, un camion de l’armée arriva et Lawrence fut mis à l’intérieur et emmené à l’hôpital du camp où une garde de haute sécurité fut placée. Des avis spéciaux « D » furent publiés dans tous les journaux et le War Office prit en charge toutes les communications.

Des policiers de la Special Branch furent placés à coté du lit et gardèrent la porte. Aucun visiteur ne put entrer. Le cottage fut visité par la police et fouillé de fond en comble, beaucoup de livres et de papiers privés furent confisqués. Le service de renseignement de l’armée interrogea les deux livreurs pendant plusieurs heures. Le caporal reçut l’instruction de ne pas mentionner que la camionnette était impliquée dans l’accident. Six jours plus tard Lawrence mourut et deux jours après une enquête fut menée sous haute sécurité, mais dura seulement deux heures. Les livreurs nièrent avoir vu une camionnette noire, ce qui contredisait la déclaration du caporal qui était le témoin principal. Mais aucune tentative ne fut faite pour retrouver le véhicule et le jury rendit un verdict de « mort accidentelle ». Lawrence fut enterré ce même après-midi.

[4]L’année suivante, en 1936, vit l’interdiction des défilés politiques en uniforme et l’abdication forcée du Roi Edouard, un autre patriote qui comme Lawrence devait être éliminé par les fauteurs de guerre qui étaient déterminés à détruire l’Allemagne et la Grande-Bretagne dans une autre guerre européenne. Et ils parvinrent à leurs fins.

Sur la tombe de Lawrence sont gravés ces mots : « L’heure approche et maintenant les morts vont entendre la voix du Fils de Dieu, et ceux qui entendront vivront ».

Traduction du texte anglais publié sur le site : http://www.oswaldmosley.com/te-lawrence.htm [5]

Note du traducteur :

Il semble bien que, tout comme Henry Williamson et beaucoup d’autres, T.E. Lawrence nourrissait une certaine admiration pour le national-socialisme. Lawrence était alors extrêmement populaire et Liddell Hart lui avait dit un jour qu’un grand nombre de citoyens britanniques souhaitaient le voir « dictateur d’Angleterre ». Même s’il refusa de s’engager aux cotés de Mosley, il n’aurait peut-être pas vu d’un mauvais œil son arrivée au pouvoir. En 1935, inquiet devant la mobilisation belliciste organisée par la haute finance anglo-saxonne et par le judaïsme organisé, Williamson échafauda le projet d’une grande réconciliation anglo-allemande, et se mit à la recherche d’une personnalité anglaise prestigieuse pour promouvoir ce but. Il la trouva en  la personne de Lawrence, et tous deux en parlèrent à plusieurs reprises. Comme celui de Patton dix ans plus tard, l’accident ayant causé la mort de Lawrence est assez étrange. Lawrence, motocycliste expérimenté, aurait tenté d’éviter deux cyclistes alors qu’il roulait sur une route droite et dégagée, où il aurait pu les voir de loin. Il est possible que l’accident ait été provoqué par la camionnette noire. C’est la thèse reprise par l’écrivain anglais Rodney Legg, dans le Daily Express du 3 juillet 1995.

Quant au roi Edouard, certains auteurs pensent que son abdication (10 décembre 1936) lui fut en fait imposée pour raisons politiques, à cause de ses sympathies presque ouvertement pro-allemandes et pronazies (voir le livre de Martin Allen, Le Roi qui a trahi, Plon 2000). Le statut de divorcée de Wallis Simpson ne fut probablement qu’un prétexte et une explication destinée à l’opinion publique ; la maladresse d’Edouard (devenu duc de Windsor après son abdication) facilita la tâche du gouvernement. Il fallait obtenir son abdication avant son couronnement, qui était prévu pour mai 1937, après quoi il serait devenu intouchable. En 1945, Churchill fit retrouver et détruire le maximum de documents concernant cette affaire, très gênante pour la Couronne.

Suffisamment d’indices subsistent cependant, dont une lettre remise en 1980 par Albert Speer au père de l’auteur du livre précité (la lettre, destinée à Hitler, était signée E.P., ce qui signifierait « Edward Prince »). Selon l’historien britannique, le duc de Windsor aurait même fait passer à Hitler des informations militaires concernant la ligne Maginot ! Il souhaitait non pas la destruction de l’Angleterre mais une sévère défaite alliée pour contraindre Churchill à faire la paix avec Hitler, après quoi Edouard aurait pu récupérer son trône et Hitler aurait pu abattre l’URSS communiste et unifier le continent sous la direction de l’Allemagne. Les deux grands empires (l’Angleterre outre-mer, et l’Allemagne sur le continent) se seraient partagé le monde. C’était la vision d’Hitler (on essaie aujourd’hui de la présenter comme « ridicule ») et elle était manifestement partagée par le duc de Windsor.

Les puissances de la « finance anonyme et vagabonde » préférèrent une seconde guerre civile européenne, et n’hésitèrent pas à s’allier au communisme criminel, qui avait déjà massacré des millions de Russes et d’Ukrainiens (et d’autres ethnies) entre 1917 et 1933, avant même l’arrivée d’Hitler au pouvoir, ou avant qu’il ait consolidé son pouvoir… (personne ne leva le petit doigt, puisque les victimes n’étaient pas juives ; la France envoya même le maire de Lyon, Edouard Herriot, pour cautionner la version stalinienne, en plein génocide ukrainien !! On est loin de « l’ingérence humanitaire » !). Ajoutons que les grandes banques capitalistes avaient soutenu le bolchevisme depuis 1917 (voir les livres d’Anthony Sutton).

Ce n’est pas un hasard si les deux grands systèmes massificateurs (le capitalisme et le communisme) ont été alliés pendant la Seconde Guerre mondiale : ils possèdent la même base philosophique, la même haine de tout ce qui est tradition, enracinement, identité, ordre, hiérarchie, élite, qualité, verticalité. Leur querelle (réelle) ne fut qu’une querelle de famille. La « démocratie » occidentale n’est qu’une version plus efficace (et plus hypocrite) du communisme. La nouvelle idéologie totalitaire est bien connue : c’est l’« antiracisme », aussi fanatique et aussi dangereuse que les précédentes… Avec ses chiens de garde, ses surveillants, ses informateurs, ses flics, ses larbins dans la presse, dans l’administration et dans la justice… Le « bolchevisme du XXIe siècle »…