Le mieux, c’est le pire

[1]

Johann Heinrich Fuseli, "The Nightmare,"

1,499 words

English original here [2], German translation here [3]

Cela sonne comme de la Novlangue. Les Nationalistes Blancs et d’autres radicaux pimentent souvent leurs discussions politiques avec la phrase : « Le mieux, c’est le pire ». Mais que veulent-ils dire par-là ?

La phrase est trompeusement brève et catégorique, ce qui laisse à penser qu’elle est proposée comme une loi universelle. Mais si on la prend de cette manière, c’est un jeu d’enfant de la « réfuter » avec un contre-exemple ou deux. Après tout, le pire est presque toujours… pire.

« Le mieux, c’est le pire » n’est pas une affirmation universelle ou catégorique. Son sens dépend entièrement du contexte, et la séparer de ce contexte la transforme en non-sens, et donc faire cela est une forme de sophisme, une manière de remporter une victoire facile dans une discussion.

Si un Républicain dit : « Le mieux, c’est le pire », il veut généralement dire : « Le pire pour les Démocrates, c’est le mieux pour les Républicains ». Si un Démocrate dit cela, il veut généralement dire : « Le pire pour les Républicains, c’est le mieux pour les Démocrates ». Une marque de la pensée primitive – à laquelle les « modernes » se sentent si supérieurs, en vertu de leur naissance (la forme de snobisme la plus démocratique !) – est que le roi est responsable des moissons. Si les moissons sont mauvaises, le roi doit mourir. La même pensée règne aujourd’hui. Le président est responsable de l’économie. Si l’économie est mauvaise, le président doit être remplacé – par un président du parti opposé.

Dans un système bipartite, « Le mieux, c’est le pire » a pour effet de créer un chèque en blanc sur le pouvoir pour le parti qui le détient. Si un parti était installé au pouvoir sur la base de sa plate-forme et de ses promesses, il pourrait en fait se sentir obligé d’agir selon celles-ci. Mais si un parti est élu simplement parce qu’il n’est pas l’autre parti, alors il hérite du pouvoir non sur ses propres mérites, mais sur les mauvais résultats de ses adversaires, ce qui signifie qu’il peut presque faire n’importe quoi tant qu’il semble être suffisamment différent de l’autre parti.

Et bien sûr, nous les Nationalistes Blancs savons qu’aucun des partis du système n’est vraiment différent des autres. Ce sont simplement des têtes de la même hydre, des tentacules de la même pieuvre, des masques de la même oligarchie étrangère (et je ne pense pas à Kang et Kodos [4]). Donc le système bipartite se nourrit de ses propres échecs, en faisant alterner les hommes sur la ligne de front tout en accumulant continuellement du pouvoir.

Lorsqu’un Nationaliste Blanc prend du recul par rapport au système et dit : « Le mieux, c’est le pire », que veut-il dire ? Il veut généralement dire l’une de ces trois choses :

(1) « Plus ça va mal pour le système dans son ensemble, mieux c’est pour les Blancs sur le long terme ». Pourquoi ? Parce que les Nationalistes Blancs pensent que nous n’aurons jamais une République Blanche en agissant à l’intérieur du système actuel. Mais puisque nous n’avons pas le pouvoir de détruire complètement le système, nous avons besoin qu’il se détruise lui-même. Ainsi, tout ce qui conduit le système vers un effondrement – dépression économique, corruption, apathie, cynisme, attroupements massifs, monnaie virtuelle, etc. – vaut mieux pour les intérêts à long terme des Blancs que le maintien du système actuel.

(2) « Plus la dépossession des Blancs est forte aujourd’hui, mieux c’est pour les Blancs sur le long terme ». Pourquoi ? Parce que les Blancs sont conduits à la mort lentement – avec des tendances démographiques qui s’étendent sur des décennies –, de sorte que la plupart d’entre nous ne remarqueront même pas ce qui est en train de se passer avant qu’il soit trop tard. Comment faire cuire une grenouille sans qu’elle saute hors de la casserole ? Augmentez la chaleur lentement, de sorte que quand elle réalisera qu’elle est en train de cuire, il sera trop tard. Donc, dans ce contexte, « Le mieux, c’est le pire » signifie : l’accélération de la dépossession des Blancs réveillera la conscience raciale blanche.

Bien sûr, c’est risqué. Si le processus s’accélère trop rapidement – comme dans Le Camp des Saints – nous serons submergés de toute façon, même si nous retrouvons notre conscience raciale. Ma grande crainte est que le système ne s’effondre trop tôt, et les Nationalistes Blancs ne seront pas en position d’avoir un mot à dire sur ce qui se passera ensuite. Mais même cela est moins risqué que de permettre la lente continuation de notre dépossession.

La forme la plus avantageuse de l’accélération de la dépossession des Blancs est sur le plan symbolique, ce qui forme la conscience tout en nous laissant matériellement capables de combattre quand nous en aurons envie. Comme je l’ai expliqué ailleurs [5], l’élection de Barack Obama fut symboliquement très bonne pour la conscience raciale blanche, parce que maintenant notre président ne nous ressemble plus. L’élection d’Obama a aussi rendu les Noirs bien plus hautains, avides, et désinvoltes. Les attroupements soudains de cet été sont un reflet de cela, et ils sont hautement éducatifs sur le plan symbolique sans nécessiter que l’on s’étende sur le sujet.

(3) « Plus l’économie américaine va mal aujourd’hui, mieux c’est pour les Blancs sur le long terme ». Les Américains sont artificiellement endormis par la prospérité et l’individualisme. Ces drogues nous permettent de faire chacun notre paix séparée avec le système qui est en train de nous détruire. En dépit d’un grand nombre de fanfaronnades patriotiques sur le combat pour la liberté, les Américains ne combattent pas pour notre liberté. Nous fuyons devant notre liberté. Nous cherchons toujours une autre échappatoire pour conserver une part de liberté de plus en plus petite.

Tant que les Américains auront de l’argent, nous nous isolerons nous-mêmes ainsi que nos proches vis-à-vis du déclin social et de la dépossession raciale – laissant les masses sombres éliminer les plus faibles et les plus pauvres parmi nous. Mais les prédateurs continueront leur œuvre jusqu’en haut de l’échelle économique finalement, et lorsqu’ils s’attaqueront à la grande bourgeoisie il ne restera plus assez de Blancs pour se rassembler et leur résister.

Les épreuves économiques accroissent aussi les conflits raciaux et accroissent donc la conscience raciale. Ainsi plus l’économie ira mal pour les Américains blancs aujourd’hui, plus vite nous regagnerons notre conscience raciale et plus vite nous nous remettrons debout. C’est pourquoi je pense que les figures du genre Ron Paul, qui promet de remettre l’économie sur pieds tout en poursuivant le remplacement racial, sont de bien plus grands ennemis des Blancs que Barack Obama, qui semble être capable de détruire le dollar en un seul mandat.

* * *

Beaucoup de gens trouvent que cette idée du « Le mieux, c’est le pire » est moralement critiquable parce qu’elle est à la fois mesquine et d’avant-garde. Et de fait le cyberespace est rempli de sales types qui décrivent des visions de libéraux et de « SWPL » [= « bobos »] détestés en train de se faire massacrer par des émeutiers noirs, pour qu’ils puissent ricaner et dire : « Je vous l’avais bien dit ». Leur Schadenfreude et leur vanité blessée sont palpables. Notre mouvement est encombré de gens qui sont avant tout des dingues et des gens haineux. Ils viennent au Nationalisme Blanc parce qu’ils croient la propagande ennemie sur nous et qu’ils pensent avoir trouvé leur voie.

Mais les vrais Nationalistes Blancs ne se réjouissent pas à l’idée que « Le mieux, c’est le pire ». Nous souhaiterions qu’il n’en soit pas ainsi. Nous souhaiterions vivre dans un monde où le pire est toujours le pire. Nous souhaiterions que notre peuple ait entendu les mises en garde sur les folies de l’égalitarisme racial et de l’immigration non-blanche, mises en garde émises par des Blancs lucides des générations passées, comme Lothrop Stoddard. Mais malheureusement, peu de gens ont entendu ces avertissements, et la plupart de ceux-ci les ont ignorés quand même.

La prémisse ultime du « Le mieux, c’est le pire » est le vieux principe « pathema, mathema » (souffrir et apprendre) : la plupart des gens n’apprennent rien par les avertissements intellectuels, qui sont abstraits et universels, mais par l’expérience, qui est concrète et individuelle. Les bons parents veulent bien sûr épargner des souffrances inutiles à leurs enfants. Ils les avertissent donc des dangers. Mais malgré cela, beaucoup d’enfants n’apprennent que par les expériences douloureuses.

Les Nationalistes Blancs, comme de bons parents, ont tenté d’épargner aux nôtres les tribulations à venir. Mais notre race est un somnambule approchant d’un précipice. Maintenant nous avons seulement le choix des horreurs : le réveil brutal de la catastrophe ou le sommeil éternel de l’extinction.

Note : Ce texte m’a été inspiré par le texte d’Alex Kurtagic, « Worse is Worse, Unless there’s Better [6] », mais il a suivi sa propre direction, donc il n’est pas vraiment une réponse à celui-ci.